Capitale

Alger.

Climat

Sur la côte, il fait chaud en été (26,6°C en moyenne à Alger en août) et doux en hiver (11,2°C en moyenne dans la capitale en janvier). La mer entretient toujours une certaine humidité. L’hiver est la saison pluvieuse.

 

Dans les régions montagneuses centrales, l’hiver est rigoureux. Il neige régulièrement au-dessus de 1500 m. Le printemps est doux et les averses favorisent alors l’éclosion de la végétation. L’été est chaud et sec (avec des nuits douces).

 

Le Sahara connaît un climat désertique aride (avec des précipitations moyennes inférieures à 100 mm par an). Les température varient avec l’altitude. Dans les parties basses, elles peuvent être véritablement torrides : l’été, elles atteignent 50°C à In Salah, 290 m. Dans les montagnes – Hoggar, tassili n’Ajjer – les températures diurnes, toujours chaudes, sont un peu plus clémentes du fait de l’élévation : 35°C en moyenne à Tamanrasset, 1 405 m, en juillet ; 21°C, en décembre. On notera que la sécheresse de l’air rend la chaleur plus facile à supporter que dans le nord. L’amplitude thermique entre le jour et la nuit peut être très importante en hiver.

 

À Alger, la température moyenne en janvier est de 11,2°C ; en mai, elle est de 18,7°C ; en août, de 26,6°C ; en octobre de 20,3°C. Pour Constantine, ce sont, respectivement : 7,3°C ; 17,8°C ; 26,5°C ; 17,8°C. À Djanet : 11,6°C ; 29,1°C ; 31°C ; 24°C.

Géographie

SUPERFICIE : 2 381 741 km².

 

POINT CULMINANT : le mont Tahat, dans le Hoggar, 2918 mètres.

 

PAYS LIMITROPHES : Maroc ; Tunisie ; Libye ; Niger ; Mali ; Mauritanie.

 

L’Algérie est baignée par la Méditerranée au nord. On peut la partager en deux grandes zones : le « nord », 380 000 km² environ ; le « sud », dans les 2 000 000 de km². Le nord est constitué de trois bandes à peu près parallèles au rivage méditerranéen (convergence des massifs montagneux vers l’est). La chaîne du Tell (ou Atlas tellien), tout d’abord, longe le littoral sur 1 200 km et culmine à plus de 2 300 m ; elle est composée de l’Ouarsenis, du djebel Chenoua et des massifs de Kabylie, le Djurdjura, les Babors, les Bibans, etc. Puis ce sont les plaines et les vastes plateaux semi-arides du centre, parsemés de nombreux lacs saumâtres, dont les chotts Ech Chergui, El Hodna… Enfin, l’Atlas saharien, orienté sud-ouest / nord-est, aligne les massifs du Ksour et de l’Amour, les Ouled Naïls, les Zibans, les monts Hodna (où l’Atlas saharien rejoint le Tell), et se poursuit dans l’Aurès.

 

Deux énormes massifs dunaires se déploient en arc de cercle au sud de l’Atlas : le grand erg Occidental, au bord duquel sont installées les oasis de Ghardaïa, El Goléa, Timimoun, Beni Abbès, Taghit ; le grand erg Oriental, de part et d’autre duquel se trouvent les roches-réservoirs à hydrocarbures (à Hassi Messaoud, In Aménas, Edjeleh notamment). Ces formations sont séparées par des plateaux rocheux, dont le Mzab, et bordées par le Tademaït. Au nord-est de cette région, le chott – lac salé – Melrhir est le point le plus bas du pays, 40 m au-dessous du niveau de la mer. Plus au sud, d’ouest en est, on a de vastes ensembles de sables quaternaires (ergs Iguidi et Chech), de grands regs désolés (Tanezrouft), des massifs gréseux (adrar Ahnet, adrar Immidir, nord-Hoggar, tassili n’Ajjer). Le Hoggar et la Tefedest sont une zone de haute montagne, composée de roches granitiques du socle primaire et de roches volcaniques (dans l’Atakor, notamment), comme le basalte ou la phonolite.

Faune et flore

La côte algérienne a une végétation de type méditerranéen. Oliviers, agrumes, figuiers, amandiers, vigne et pistachiers emplissent les vergers ; dans les champs, ce sont des céréales, du tabac, de l’alfa, qui alternent avec des cultures maraîchères : tomates, poivrons, aubergines, carottes, oignons, melons, pastèques, etc. Chèvres et moutons paissent les terres pauvres. Dans la montagne se succèdent, selon altitude et orientation, la forêt de chêne-liège, de pin d’Alep, de thuya et le maquis. Dans les oasis, le palmier-dattier et les arbres fruitiers – pêchers, abricotiers, orangers, citronniers, etc. – ombragent les potagers destinés à l’alimentation des habitants. La luzerne est une plante fourragère importante.

 

La végétation saharienne, très dispersée et élusive dans les vastes massifs dunaires et sur les plateaux comme le Tademaït ou le Tanezrouft, est composée d’un millier d’espèces environ. Le Sahara est un point de rencontre entre familles holarctiques (crucifères, rosacées, ombellifères, renonculacées, labiées, chénopodiacées, que l’on trouve au nord du tropique du Cancer) et familles tropicales (convolvulacées, capparidacées, asclépiadacées) ; les unes et les autres voisinant avec des plantes endémiques (des zygophyllacées, représentées par sept genres et une trentaine d’espèces).

 

Dans les massifs rocheux, l’eau peut rester en surface, ou en profondeur, et permet le développement de la vie végétale. Le tamaris, l’acacia, le myrobolan d’Égypte, le jujubier, l’aubépine, Maerua crassifolia, le palmier-dattier, le palmier doum poussent le long des oueds. Dans les zones humides, on trouve également des lauriers-roses et des roseaux. Au pied des parois bordant les canyons à gueltas (plans d’eau sans écoulement) viennent des figuiers et, dans les fissures de ces parois, des câpriers. Les graminées sont un aliment de base pour les herbivores sauvages et domestiques. Parmi les espèces menacées, signalons le cyprès du Tassili (Cupressus dupreziana) et l’olivier de Lapperine (Olea lapperini).

 

La faune est encore d’une intéressante richesse. Dans le nord vivent le sanglier, la hyène rayée, le lièvre, la belette. La cigogne blanche vient en villégiature hivernale. Au sud, les plaines sont le domaine de la gazelle dorcas ; les reliefs, celui du mouflon à manchettes. Les damans peuplent les zones rocheuses (Heterohyrax antineae, dans le Hoggar) ; ils y vivent en colonies très organisées. Le guépard du Sahara se rencontre encore dans le Hoggar et l’Immidir. Plus répandus cependant sont le chacal, le renard famélique (Vulpes rueppellii), le fennec, le chat des sables (Felis margarita). Parmi les reptiles, l’agame de Bibron est fréquent, l’uromastyx (ou fouette-queue) aussi. Le nocturne varan gris l’est moins. On peut ajouter la vipère cornue, la vipère de l’erg, la couleuvre de Schokar, le scinque ou « poisson de sable ». Le grand corbeau (Corvus corax) et le charmant traquet à tête blanche (moula moula) sont familiers. Le second est le porte-bonheur des caravanes. L’alouette de Clot-Bey turlute dans le désert ; le courvite isabelle, lui, pousse des kouit kouit aigus. Dans le ciel tournoie parfois un grand rapace blanc et noir. Il s’agit du vautour percnoptère. Un éboueur. Les bulbuls sont fréquents dans les oasis et autour de certaines grande gueltas, qu’ils investissent en colonies bruyantes. Dans le sud, des vasques d’eau naturelles nourrissent barbeaux et silures. Au large des côtes, on trouve le répertoire méditerranéen. Enfin, le Sahara ne serait pas ce qu’il est sans le dromadaire (Camelus dromedarius). Le Targui notamment, bel animal de monte et de bât élevé par les Touaregs.

Situation environnementale

Déforestation ; érosion de la biodiversité ; dégradation de la fertilité des sols ; désertification ; pollution des eaux et de l’air ; prolifération des déchets. L’Algérie porte avec les autres les stigmates de la crise écologique. Au tournant du millénaire, les autorités se sont pourtant dotées d’outils institutionnels destinés à la prise en charge de ces questions : Haut Conseil de l’Environnement et du Développement durable, ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, et autres agences. Hélas, des aspects de la situation nationale plus irritants (violence politique, pauvreté, chômage) ont relégué les problèmes environnementaux au second plan. En 2022, son indice de performance environnementale situe le pays au 156e rang mondial. Un parc industriel vétuste (concentré sur la frange littorale) contribue notablement à ce piètre résultat. Pollution atmosphérique et sonore sont le lot des citadins. Et la prise en charge des déchets ménagers n’est pas encore satisfaisante. Les ressources en eau sont inégalement réparties et généralement fragiles. La désertification met les éleveurs du sud en concurrence vitale avec les espèces sauvages. Etc. Néanmoins, ces dernières années, l’État manifeste un regain de sensibilité durable et renforce ses moyens d’intervention, comme une fiscalité verte et une politique d’éducation, des études d’impact. Les impératifs environnementaux sont peu à peu intégrés aux décisions stratégiques en matière économique. La qualité de vie des citoyens s’invite dans les débats. La conversion au développement durable ne se fait pas en un jour, mais elle est à l’ordre du jour.  

 

L’Algérie a établi onze parcs nationaux, plus des réserves naturelles. Les sites Ramsar (zones humides d’importance internationale) et les réserves de biosphère (espaces de recherche et d’enseignement pour le développement durable), patronnés par l’Unesco, sont nombreux. Tout cela témoigne de la diversité et de la richesse du domaine algérien. Parmi les grands parcs, on peut citer le parc national du Djurdjura, dans l’Atlas kabyle. Les paysages de montagnes aigües sont spectaculaires et enneigés en hiver. Forêts de cèdres de l’Atlas, chênes, érables, pins, merisiers. Où vont et viennent sangliers, lièvres, hyènes rayées, loups dorés. On y rencontrerait la sittelle de Kabylie, jolie et rare ; mais aussi le vautour fauve, le rose bec-croisé des sapins ou l’aigle de Bonelli. A l’extrême nord-est du pays, le parc national d’El-Kala est caractérisé par ses zones humides, lacs et marais. Bois de pins maritimes, forêt galerie de l’oued El-Kébir, tourbières en sont quelques milieux caractéristiques. Faune terre air mer, qui comprend le cerf de Barbarie, la loutre, le phoque moine et des libellules, comme le diplacodes noir ou le trithémis pourpré (aulnaie d’Aïn Khiar, site Ramsar). Appartiennent aussi à la gent ailée l’ibis falcinelle, la bondrée apivore, le héron garde-bœufs et l’érismature à tête blanche, dont le profil n’est pas sans rappeler celui de Nicko McBrain, le batteur d’Iron Maiden. Au sud-est, près de Djanet, le parc culturel du Tassili est le plus vaste d’Algérie : tassili n’Ajjer, Tadrart rouge, erg Admer. Les grès tourmentés des premiers et les sables du troisième sont emblématiques du sud saharien. Un trésor de peintures rupestres et la végétation des gueltas évoquent des temps plus verts. La majesté des paysages comble toutes les aspiration du romantisme aride. Le mouflon à manchettes porte de belles cornes à la courbure régulière ; celles de l’addax semblent hésitantes ; la gazelle dorcas les a en lyre. L’Unesco a classé au patrimoine mondial. Quant au parc culturel de l’Ahaggar, il abrite le massif du Hoggar. L’érosion a réalisé là un de ses chefs-d’œuvre. La géologie y a une expressivité unique à laquelle on ne peut rester insensible. Dans ce déploiement de puissance minérale, les dix grammes de la fauvette du désert sont tout à fait touchants. Ces quatre parcs sont classés réserve de biosphère.

Economie et tourisme

IDH en 2021 : 0,745 / France, 0,903.

 

PIB par habitant en 2022 : 4 342,60 dollars US / France, 40 886,30.

 

Pétrole et gaz sont les piliers de l’économie algérienne (4e PIB d’Afrique). Laquelle est encore dépendante de cette rente et sensible à ses aléas. En outre, une infrastructure industrielle vieillissante empêche le pays d’exploiter pleinement son potentiel dans ce domaine clé. De façon générale, l’Algérie semble en retard sur son potentiel. Elle dispose de capacités de développement considérables dans de nombreux domaines, comme l’agriculture ou les énergies renouvelables par exemple (et sans parler de son capital humain), mais semble peiner à en tirer tout le profit possible. Pour ce qui est de l’agriculture (céréales, légumineuses, fruits et légumes, vigne, mais aussi élevage), la sécheresse persistante ne lui vient pas en aide. Néanmoins, l’agroalimentaire est le deuxième secteur industriel du pays. L’État est un acteur économique central : soutien multiforme à la consommation ; investissements d’infrastructure, de défense, de logement. Ce qui, combiné au développement des services, permet à l’économie non-hydrocarbure de challenger pétrole et gaz dans la composition de la croissance – un peu plus de 3% depuis 2021. En dépit de cette dynamique indéniable, qui a permis une amélioration globale des conditions de vie des Algériens, le taux de chômage, des jeunes spécialement, reste élevé.

 

Secteur à fort potentiel, le tourisme algérien est convalescent. Néanmoins, il est un atout dans la politique de diversification (et d’équilibrage géographique) de l’économie. De la côte méditerranéenne – Alger ; Oran ; la cité antique de Timgad, dans l’Aurès, classée par l’Unesco, par exemple – aux grands domaines sahariens – tassili n’Ajjer ; Hoggar ; M’zab, Unesco également – le pays dispose d’arguments multiples et variés. Tourisme classique ou aventure, tout est envisageable. Le réamorçage de la pompe devrait permettre un aggiornamento des équipements qui facilite la logistique des voyages (afin, notamment, de combiner plusieurs régions). Et oriente les pratiques vers le respect indispensable des sites. Question d’intérêt mutuel et bien compris.