Population

5 284 149 habitants (2007).

Langue officielle

Deux langues officielles : le kirghize (langue altaïque, turque) et le russe. Pour le moment, le kirghize est écrit avec l’alphabet cyrillique (il l’a été avec les alphabets latin et arabe).

Langue parlée

52,7% des habitants parlent kirghize et 30,3% sont russophones (le russe est toutefois la langue véhiculaire). En tout, une trentaine de langues sont pratiquées en République Kirghize : ouzbek (14,1%), ukrainien (2,3%), allemand (2,1%)… jusqu’au lack (250 locuteurs).

Peuple

Les données disponibles manquent de cohérence, mais on peut estimer que les groupes les plus importants sont : les Kirghizes (64,9%), les Ouzbeks (13,8%), les Russes (12,5%), les Dounganes (1,1%), les Ukrainiens (1,0%)…

Réligion

Les musulmans sont les plus nombreux, 65%. L’islam kirghize, sunnite de l’école hanafite, se teinte de soufisme et de chamanisme. Les orthodoxes viennent ensuite (25%). Depuis l’indépendance, le paysage religieux s’est diversifié, on rencontre désormais des catholiques, des protestants, des adeptes du bahaïsme…

Fête Nationale

31 août : anniversaire de l'indépendance (1991).

Calendrier des Fêtes

Janvier : Noël et Jour de l’an orthodoxes (dates mobiles). 19 février : Jour des Défenseurs. 8 mars : Journée de la femme. 21 mars : Noruz (nouvel an zoroastrien). 24 mars : Fête de la Révolution (« des tulipes », 2005). Avril : Pâques orthodoxe (date mobile). 1er mai : Fête du travail. 5 mai : Jour de la Constitution. 9 mai : Fête de la Victoire (1945). 7 novembre : anniversaire de la Révolution d'Octobre. Les fêtes musulmanes relèvent du calendrier lunaire et changent de date chaque année.

Histoire

Les Kirghizes actuels sont les descendants d’ancêtres sibériens, qui auraient fédéré des tribus du bassin du Haut-Ienisseï. Au fil du temps, glissant vers le sud-est, la horde kirghize, solidement organisée et armée, s’est heurtée aux Köktürks (Turcs Bleus, VIIe siècle), aux Ouighours (VIIIe-IXe siècles) et aux Khitans (Xe siècle), qui la chassèrent de Haute-Mongolie. En contact prolongé avec les Turcs dans la région du lac Issyk-Koul, où ils nomadisent, les Kirghizes en subissent une profonde influence (IXe-Xe siècles). Par eux, ils sont convertis à l’islam, reçu des Samanides iraniens installés en Transoxiane. Au XIIIe siècle, les Mongols gengiskhanides défont les Turcs et étendent leur domination sur l’Issyk-Koul. Les pasteurs kirghizes changent de maîtres. La férule de ces derniers se fait lourde à l’occasion : plusieurs révoltes sont écrasées. Au XVIe siècle, les Kara-Kirghizes (Kirghizes noirs) peuplent le Kirghizstan actuel (où les avaient précédés Scythes, puis Turcs). Ils passent un temps sous la domination des Dzoungars (fin du XVIIe siècle), puis des Chinois et sont finalement vassalisés par le khanat ouzbek de Kokand (XIXe siècle). Les Russes arrivent dans la région vers 1855. Certains chefs kirghizes, agissant pour leur propre compte, nouent alors des alliances avec eux. Le Kokand est rapidement phagocyté, attaqué et désossé par les armées du tsar, dont l’administration prend officiellement le pays en main en 1876 (Gouvernement général du Turkestan, provinces de Ferghana et Semirechie). Bichkek est transformée en ville de garnison. Si, dans un premier temps, les cavaliers kirghizes virent s’installer les paysans russes d’un œil indifférent, ils réagirent bientôt avec vigueur aux « barbelés sur la prairie » : en 1916, une révolte est sauvagement réprimée. Lors de la Révolution de 1917, la révolte reprend ; mais, comme il s’agit de la révolution russe, la révolte est à nouveau réprimée. En 1918, les terres kirghizes sont rattachées à la République socialiste soviétique autonome du Turkestan, avant d’être érigées, en 1924, en Région autonome des Kara-Kirghizes, pour recevoir finalement le statut de République fédérée, en 1936. Réformes territoriales, industrialisation et collectivisation sédentarisent les nomades en grand nombre. Et sans ménagement. Les Russes s’installent. Staline impose une notation cyrillique de la langue et les écoles qui vont avec. Les années quarante sont marquées par la lutte antireligieuse et par la guerre. La russification du pays a son apogée après-guerre : le kirghize est cantonné à quelques zones rurales arriérées. Cette situation déplorable suscite un regain d’intérêt pour la langue et la culture parmi les intellectuels. La Perestroïka rencontre peu d’écho dans les rangs du PC local. La reconnaissance de la langue kirghize est néanmoins imposée aux russophones en 1989 : sinon la transparence, du moins la nation. L’année suivante, l’attribution des terres et des logements attise les tensions entre Ouzbeks et Kirghizes. En août 1991, l’indépendance est proclamée dans un enthousiasme relatif ; le nouvel Etat rejoint rapidement la CEI. Le président Akaev (né en 1944) mène une politique de réforme libérale et favorise la renaissance culturelle kirghize. Même si le russe reste langue véhiculaire, de nombreux Russes, Ukrainiens, Allemands, quittent le pays. En 2005, la « révolution des tulipes » chasse Askar Akaev, remplacé par Kourmanbek Bakiev (né en 1949).

Politique

Aux termes de la constitution de 1993, le Kirghizstan est une république démocratique : élections, séparation des pouvoirs… Dans la réalité, la tentation autocratique est forte et les ambitions personnelles instrumentalisent sans vergogne les institutions.

Célébrité

Tchinghiz Aïtmatov (1928-2008), prix Lénine 1963, a vu ses romans et nouvelles adaptés au cinéma (par Andreï Kontchalovski, notamment) et traduits dans de nombreuses langues (en français, par Aragon, notamment). La vie kirghize du temps de l’Union Soviétique a trouvé en lui un observateur attentif et sensible. Bek Borbiev (né en 1969) mêle avec entrain (ou mélancolie) musique traditionnelle et variété russe. Cela vaut son pesant d’accordéon. Quelques verres de vodka mettent en condition pour aborder son œuvre. Kanat Begaliev (né en 1987), médaille d’argent en lutte gréco-romaine (moins de 66 kg), aux Jeux Olympiques de Pékin. Lutteurs ou haltérophiles : les Kirghizes aiment les gars costauds. Toktogul Satylganov (1864-1933) fut un grand Akyn (poète et musicien improvisateur). Le régime soviétique parvint à interpréter son œuvre en termes de lutte des classes, ce qui lui valut un statut national. Aujourd’hui encore, il demeure une référence pour les artistes kirghizes. Manas, le guide du peuple kirghize, est la figure centrale de l’épopée nationale qui porte son nom. Certaines versions de ces récits épiques traditionnels comptent plus de cinq cent mille vers. Transmises par des générations de conteurs, on n’a commencé à les transcrire qu’au XIXe siècle.

Savoir-vivre

Le pourboire est laissé à votre appréciation. Pour toutes les personnes intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, vous avez l´assurance qu´il ne se substituera jamais au salaire. Néanmoins, il est d´usage dans la quasi-totalité des pays au monde de donner un pourboire lorsque l´on a été satisfait du service. Pour les chauffeurs, nous vous conseillons, au minimum, l´équivalent de 2 euros par jour et par personne. Nous vous conseillons le double pour les guides. En ce qui concerne le personnel local (porteurs, serveurs…) les usages sont très variables. Le mieux est d’aligner votre pourboire sur l´économie du lieu : les prix d´une bière ou d´un thé, d´un paquet de cigarettes, vous donneront un aperçu du niveau de vie et vous permettront, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer son montant. Au restaurant, l'addition est majorée de 10 à 15% de service (ce taux varie d'un établissement à l'autre, il est généralement mentionné à la première page du menu).
Si le cas se présente, on évitera en revanche d'encourager la mendicité, notamment celle des enfants, en faisant des distributions « sauvages » dans la rue. Si l'on souhaite apporter son aide en fournissant du matériel scolaire, des vêtements ou des médicaments, il est préférable de les remettre au directeur de l’école, au chef du village ou au dispensaire le plus proche, qui sauront en faire bénéficier les plus démunis. Même si, ou plutôt parce que, l’islam kirghize est tolérant, les voyageurs veilleront à adopter une tenue adaptée (pas trop légère, raisonnablement couvrante). A table, on mange avec la main droite. La tradition veut que le chef de famille rompe le pain pour permettre à chacun de se servir. Il est courant que les invités d’un repas se lèvent et partent sitôt la dernière bouchée avalée. Le thé est servi dans de petites tasses que l’on ne remplit qu’à moitié, mais souvent. Offrir une tasse pleine est une subtile invitation au départ.

Achat

Tapis, bijoux, instruments de musique, objets et vêtements en feutre, dont le fameux bonnet traditionnel.

Cuisine

Le mouton est la base de la cuisine kirghize. Essayez le shurpa, un plat de mouton accompagné d’une soupe de légumes. Ou le besh bermak : mouton avec bouillon et pâtes fraîches. Mais, le plat national est le plov, composé de riz, de carottes, d’épices et de… mouton. Il importe que tout cela soit bien gras. La tête (de mouton), et ce qu’elle contient, est un plat de choix. On ne sera pas surpris que ces éleveurs mangent également force fromage et yaourts. Fruits et légumes sont en grande quantité, en provenance de la vallée fertile du Ferghana, « bio » par la force des choses (engrais et pesticides étant trop chers pour la plupart des agriculteurs). Le miel de la région de Toktogul est savoureux et très réputé.

Boisson

Le thé (« tchaï ») est servi partout et à toute heure. Le koumis, lait de jument fermenté, peu alcoolisé et très aigre, est la boisson nationale. La vodka est la grande ordonnatrice des gueules de bois. L’eau du robinet étant impropre à la consommation, on boira de l’eau minérale en bouteille (capsulée). L’été, les jus de fruit sont délicieux. La bière aussi (essayez l’Arpa, par exemple).

Utile

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