Capitale

Amman.

Climat

Le climat de la Jordanie est sec, dans l’ensemble. Il a des traits méditerranéens à l’ouest et devient de plus en plus désertique vers l’est. L’altitude – montagnes du nord-ouest ; plateau central ; vallée du Jourdain – corrige les données schématiques : relative douceur estivale dans les premiers cas ; fournaise au contraire dans le troisième. Les reliefs bloquent en partie l’avancée vers l’est de l’air humide. L’ouest bénéfice de ce fait d’une pluviométrie meilleure. La période pluvieuse s’étendant de novembre à avril, avec un pic en décembre-janvier. Il neige alors sur les sommets (mais aussi, possiblement, à Pétra).  Le printemps est agréable, même si des orages peuvent éclater sur les plateaux. La chaleur s’installe partout avec l’été. A l’automne, les températures se font sensiblement plus clémentes. L’hiver est donc la saison des précipitations. Le littoral de la mer Rouge reste plaisant. La baignade n’étant cependant plus tout à fait envisageable de mi-novembre à mi-mai.

 

A Amman, la température moyenne en janvier est de 8,6° Celsius ; en mai, elle est de 21,8° ; en août, de 26,7° ; en octobre de 21,4°. Pour Pétra, ce sont, respectivement : 8° ; 21,8° ; 27° ; 20,6°. A Aqaba : 15,2° ; 28,9° ; 33,4° ; 27°.

Géographie

SUPERFICIE : 89 342 km².

 

POINT CULMINANT : djebel Umm ad Dami, dans les monts Sarawat, 1854 mètres. A l’extrême sud du pays.

 

PAYS LIMITROPHES : Israël ; Cisjordanie ; Syrie ; Irak ; Arabie saoudite.

 

La Jordanie se trouve sur la zone de divergence des plaques continentales africaine, indienne et eurasienne. Autant dire qu’elle est en tension. La fracture du golfe d’Aqaba est l’une des plus importantes de l’écorce terrestre. Elle se trouve sur le Grand Rift, qui se prolonge vers la mer Morte, laquelle, à plus de 400 mètres au-dessous du niveau de la mer, est le point terrestre le plus bas.

 

Le pays est constitué de trois régions principales. A l’ouest et dans le nord, vallée du Jourdain et Ghor présentent des paysages doux et vallonnés. Puis, ce sont les plateaux montagneux de Transjordanie, qui s’étendent de la Syrie à Aqaba – la Jordanie possède 26 kilomètres de côte sur la mer Rouge. Enfin, le plateau aride s’abaisse vers le désert, qui représente plus de 80% de la superficie du pays. Même si l’on y trouve des dunes de sable, ce désert est avant tout constitué de formations rocheuses, parfois d’une grande beauté, comme dans le Wadi Rum (au sud). L’aréisme jordanien n’est que peu compensé par le Jourdain et son bassin oriental. Les affluents de la rive gauche du fleuve étant le Yarmouk et le Nar ez-Zarqa, faiblement complétés par des oueds, comme le Wadi al-Arab, le Wadi al-Yabis ou le Wadi Nimrin.

Faune et flore

Composée de pins d’Alep, chênes, cyprès et genévriers, caroubiers, la forêt couvre – au nord-ouest – dans les 1% de la superficie du pays. Pour le reste, c’est aride ou semi-aride (genévrier de Phénicie, acacias, genêt blanc, absinthes). A cette condition sèche échappent la vallée du Jourdain et le fond des wadis. La première est mise en culture : vergers (orangers, dattiers, grenadiers, etc.) et potagers (aubergines, tomates, courgettes, etc.). Les seconds sont la bonne surprise botanique de Jordanie. On peut y rencontrer tamaris, lauriers-roses, orchidées, figuiers sauvages. Partout où les conditions le permettent, des oliviers ont été plantés. L’huile d’olive est un produit agricole phare. Iris nigricans, l’iris noir de Jordanie, est la fleur nationale. Elle est endémique des montagnes du nord ; floraison en mars et avril. Le printemps est d’ailleurs la saison des fleurs dans tout le pays, qui prend alors un air riant et coloré.

 

Les oryx de Jordanie reviennent de loin. De Phoenix Arizona, notamment, dont le zoo a fourni les individus réintroduits dans le Wadi Rum à la fin des années 70. Depuis, la population augmente doucement. L’onagre de Perse relève lui d’un Programme européen pour les espèces menacées. Comme celui de l’autruche de Somalie, son redémarrage est suivi de près. Dans la réserve de Dana, on trouve la plus importante population de serins syriaques au monde. Et le faucon crécerellette. Le bouquetin de Nubie se rencontre dans les secteurs montagneux. Néanmoins, ces animaux exceptionnels ne sont pas le fonds de roulement de la faune jordanienne, lequel est constitué de sangliers, lièvres, porcs-épics, damans des rochers, hyène rayée, ratel, loup de Syrie, caracal ou blaireau. En ville, on repère aisément la tourterelle maillée, le bulbul d’Arabie (à tête noire), le moineau friquet ou le souimanga de Palestine. A Pétra, le rufipenne de Tristram et le roselin du Sinaï. Le corbeau brun est un bel et intelligent oiseau. Le traquet deuil est très smart. Plus réguliers encore sont les domestiques : dromadaires, moutons et chèvres.

 

La Royal Society for the Conservation of Nature a la responsabilité des aires naturelles protégées. Parmi celles-ci, de la vallée du Rift au Wadi Araba, la réserve naturelle de Dana est la plus vaste du pays. Elle est aussi classée réserve de biosphère par l’Unesco (conciliant biodiversité et développement durable). De fait, le travail réalisé ici est un exemple d’équilibre entre conservation des milieux et des écosystèmes, pastoralisme et tourisme light. Les paysages, qui vont en altitude de plus mille six cents mètres à moins cinquante sont dramatiques, costauds, vertigineux. Des espèces rares y sont présentes, comme le renard de Blanford, le chat des sables, la gracieuse gazelle de montagne ou le lézard à queue épineuse Uromastyx aegyptia. On randonne et on pousse des oh ! et des ah ! Le long de la mer Morte, entre le Wadi Zarqa Mai’n et le Wadi Shgeig, la réserve naturelle de Mujib présente un paysage d’enfoncements et de gorges dont les ocres – de rouge à jaune – accentuent l’aspect spectaculaire. Des cours d’eau entretiennent suffisamment d’humidité pour que la végétation prospère, les orchidées en particulier. Le discret caracal s’aperçoit ; ainsi que l’oblique hyène rayée. Du vautour percnoptère à la fauvette de Chypre, l’avifaune est plus que nuancée. Par contre, la situation de l’Azraq Wetland Reserve, dans l’est du pays, est préoccupante. Classée site Ramsar – zone humide d’importance internationale – en 1977, elle est aujourd’hui en danger d’assèchement, malgré les efforts consentis par la RSCN pour la maintenir à flot. Les oiseaux migrateurs l’ont abandonnée au profit de la mer de Galilée. L’antique oasis, dont les aquifères s’épuisent, semble condamnée et sa visite incline à la mélancolie. Les paysages désertiques du Wadi Rum inspirent au contraire un sentiment d’exaltation, par leur ampleur, la variété des formes minérales, une espèce de virtuosité de l’érosion, quelque chose de net dans les teintes et de radical dans l’aridité. La géologie donne ici une représentation de grand style. La conservation intégrale de ce secteur hors normes, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, s’impose comme un impératif moral, esthétique et économique.

Situation environnementale

La donnée qui commande toutes les autres est, sans nul doute, l’eau. Un accès sécurisé et suffisant à l’eau est pour la Jordanie une priorité prioritaire. Des programmes nationaux et internationaux ont pour objectif d’apporter des réponses à la question capitale de la sécurité hydrique. Les conséquences à tous niveau d’un échec dans ce domaine seraient redoutables. Par ailleurs, la Jordanie a revu à la hausse son objectif conditionnel de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 31% d’ici 2030 (objectif inconditionnel, 5%). L’engagement des autorités dans le domaine des énergies renouvelables est marqué. Et stimule le secteur privé. On annonce pour 2030 une part de 50% de renouvelable dans le bouquet énergétique national. Contre 20% actuellement. Le solaire étant l’axe de travail principal. En ce qui concerne les déchets, la Jordanie en produit un volume plus élevé que celui des pays de sa catégorie (urbanisation importante), mais d’une composition conforme. Le niveau de collecte est bon, mais le traitement n’est pas encore suffisamment performant relativement à ses implications écologiques. Ces problèmes sont épineux, qui vont jusqu’à interroger l’identité jordanienne (exigences environnementales internationales) ou la structure de ses services publics (gestion municipale des déchets). La restauration de la grande faune répond à des impératifs environnementaux, mais également aux valeurs symboliques qui lui sont liées.

Economie et tourisme

IDH en 2021 : 0,720 / France, 0,903.

 

PIB par habitant en 2022 : 4 311 dollars US / France, 40 963,8.

 

La rareté de l’eau et le manque de ressources naturelles, hormis potasse et phosphate, sont des faiblesses structurelles de l’économie jordanienne. L’agriculture est à peu près cantonnée à la vallée du Jourdain. Elle produit de l’orge et du blé, des fruits et légumes. Néanmoins, le pays importe plus de 90% des aliments qu’il consomme. L’industrie – engrais, textile, pharmacie – a représenté 25% du PIB en 2022. Les piliers du tertiaire étant la finance et le tourisme. La question énergétique se pose de façon lancinante : la Jordanie est dépourvue de gisements d’hydrocarbures. Cependant, elle dispose d’atouts en matière d’énergies renouvelables, spécialement solaire et éolienne. Elle consent des efforts non négligeables dans ces domaines. Le taux de chômage est élevé (près de 22% en 2023) et l’emploi informel concerne plus de 50% des actifs. La sensibilité de l’économie jordanienne à l’égard des fluctuation des marchés internationaux est grande, même si les autorités tirent un bon parti des possibilités qui s’offrent à elles.

 

Le tourisme est une importante source de devises. Il devrait représenter 30% du PIB en 2024. De Pétra à un village touristique projeté près de Béthanie au-delà du Jourdain (Al Maghtas ; patrimoine mondial de l’Unesco), la Jordanie ne manque pas, dans ce domaine, de potentiel. Références culturelles fortes (culture bédouine, Nabatéens, forteresse croisées), mais également naturelle, comme les oueds et le Wadi Rum, la mer Morte ou le littoral de la mer Rouge. La stabilité du pays, dans un contexte agité, renforce l’attractivité du pays. Les activités outdoor dans des environnements spectaculaires s’ajoutent désormais aux sites emblématiques que sont Pétra, la mer Morte et le Wadi Rum.

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