Population
5 320 891 habitants (2008).
Langue officielle
Le finnois et le suédois ne sont pas à proprement parler langues officielles, elles ont le statut de langues nationales.
Langue parlée
Le finnois et les langues sames appartiennent à la famille ouralienne, comme l'estonien par exemple. Les différents dialectes finnois sont mutuellement intelligibles. En Finlande, le same se partage en same du nord, same d’Inari et same de Skolt ; mais de nombreux Sames ont désormais le finnois pour langue maternelle. Le suédois, quant à lui, est une langue germanique du nord. Les suédophones sont, pour la plupart, installés dans l’ouest et le sud du pays. L’anglais est largement pratiqué.
Peuple
Les Finlandais peuvent être des Finnois (92,14%), des Suédois finlandais (5,58%), des « Russes » (0,64%), des Roms (0,20%), des Sames (0,10%)… Ces derniers, traditionnels éleveurs de rennes, sont les occupants anciens de la Scandinavie, ils ont été repoussés dans les régions polaires par les uns et les autres. Avant, on disait « Lapons », mais le terme émettant une note péjorative, on préfère désormais « Sames », dérivé du mot qu’ils utilisent pour se désigner.
Réligion
Les protestants luthériens sont les plus nombreux (84,2%), puis viennent un peu plus de 1% d’orthodoxes… Environ 13% des Finlandais se déclarent sans religion.
Fête Nationale
6 décembre : anniversaire de l'Indépendance (1917).
Calendrier des Fêtes
1er janvier : Jour de l’an. 6 janvier : Epiphanie. 14 février : fête de l'Amitié (version finlandaise de la Saint Valentin). Mars-avril : Pâques (Vendredi Saint et lundi de Pâques sont fériés). Mai : Ascension (40 jours après Pâques), puis Pentecôte (10 jours plus tard). 1er mai : fête du Travail, fête des Etudiants, fête du Printemps. Entre le 20 et le 26 juin : Saint Jean (surtout dans le nord). Novembre : Toussaint. 6 décembre : fête nationale. 25 décembre : Noël (le 24 est férié). 26 décembre : Saint Etienne.
Histoire
Donc, d’abord, les Sames. Et les Germains, dans le sud-ouest. Puis viennent des tribus ouraliennes (premiers siècles de notre ère), de même origine que les Sames. Il semble que les Germains aient mis au pot leur patrimoine génétique et les Ouraliens leur langue : résultat, les Finnois. On peut supposer que, si les Ouraliens n’ont pas submergé les Germains, ils les ont subjugués. Mais le peuplement reste lâche. Les Vikings viennent piller au printemps. On se réfugie dans la forêt… A la fin du premier millénaire, la Suède à l’ouest et Novgorod à l’est sont devenus de sérieux clients. Qui vont s’affronter. En Finlande. En 1157, le roi de Suède Eric IX le Saint occupe le pays. La christianisation des Finnois peut commencer. On fonde Turku en 1229, avec un château et une cathédrale. Les Suédois dominent sans trop asservir. La Finlande reste à la marge de la féodalité. Russes et Suédois se la disputent, à l’avantage des premiers, qui contrôlent l’ouest et le sud (la Carélie étant, elle, « russe »). En 1550, le roi Gustave 1er Vasa fonde un petit port de pêche, Helsinki. Le luthéranisme supplante le catholicisme. Les bisbilles avec les Russes se poursuivent. Mais la Suède flanche ; au début du XIXe siècle, elle doit céder au tsar Alexandre 1er (traité d’Hamina, 17 septembre 1809). La Finlande devient un grand-duché de l’empire russe, avec Helsinki pour capitale. On lui a promis de respecter ses institutions traditionnelles. C’est Alexandre II (1818-1881), qui se montrera la plus libéral à l’égard de l’autonomie finlandaise. Au cours du siècle, l’idée nationale prend forme dans l’esprit du romantisme politique qui a saisi l’Europe. Dans ses célèbres Récits de l’enseigne Stal, Johan Ludvig Runeberg (1804-1877), le poète national finlandais, renvoie dos à dos Russes et Suédois. En 1863, le finnois devient l’une des langues officielles du grand-duché. Nicolas II (1868-1918) accorde de nouvelles libertés aux Finlandais, dont le droit de vote des femmes. Puis il est emporté par la révolution. Les Finlandais saisissent l’occasion et proclament l’indépendance (6 décembre 1917). Immédiatement, c’est la guerre civile entre « blancs » (appuyés par l’Allemagne) et « rouges » (soutenus par les soviets jusqu’au traité de Brest-Litovsk, 3 mars 1918). Le retrait russe permet aux « blancs », emmenés par le baron Gustaf Mannerheim, de l’emporter. Mais la défaite de l’Allemagne coupe l’herbe sous le pied des monarchistes, la République est proclamée le 17 juillet 1919. Le 30 novembre 1939, soucieux de protéger Leningrad des appétits allemands, les Soviétiques attaquent la Finlande ; ils entendent obtenir par les armes ce que la négociation leur refuse : l’isthme de Carélie. Avec Mannerheim à la manœuvre, les Finlandais résistent brillamment. Cette guerre d’Hiver se termine par le traité de Moscou du 12 mars 1940. Les Finlandais y perdent l’isthme ; les Russes, leur siège à la Société des Nations. Lorsque l’Allemagne attaque l’URSS (22 juin 1941), la Finlande pense en profiter… jusqu’à un certain point. Mannerheim veut récupérer les terres perdues, mais refuse d’intervenir contre Leningrad. La guerre de Continuation se joue entre le marteau et l’enclume. Mais, en jouant perso, la Finlande préserve l’essentiel, son indépendance. Sous conditions, certes, mais tout de même. En 1946, Mannerheim peut passer la main. Le traité de Paris, qui, le 10 février 1947, met un terme officiel à la guerre, coûte à la Finlande les territoires disputés et met sa politique extérieure sous la tutelle des Soviétiques (c’est la « finlandisation »). Mais elle n’est pas occupée, elle conserve sa démocratie et les indemnités à payer vont la contraindre à s’industrialiser de neuf. Pendant la Guerre froide, les relations officielles et officieuses entre l’Est et l’Ouest profitent de la neutralité finlandaise. Pratique et discret. Au fil des années, le niveau de vie monte. Le système social se densifie, jusqu’à constituer un modèle. En 1955, le pays devient membre de l’ONU. Les années quatre-vingt sont toutefois marquées par un net tassement de l’économie. Que les nouvelles technologies font repartir au cours de la décennie suivante. En 1995, la Finlande intègre l’Union Européenne.
Politique
La Finlande est une république parlementaire. Le président de la République est élu pour 6 ans au suffrage universel direct. Sans qu’ils soient cantonnés à l’inauguration des chrysanthèmes, ses pouvoirs sont limités ; Il nomme le premier ministre. Celui-ci (majorité parlementaire) est le véritable chef de l’exécutif et dirige la politique nationale. Le parlement est monocaméral : 200 députés élus pour 4 ans à la proportionnelle. Proposition, discussion et vote des lois peuvent être à l’initiative du gouvernement ou du parlement. Enfin, une cour suprême est la clé de voute de l’édifice judiciaire.
Célébrité
Carl Gustaf Emil Mannerheim (1867-1951). La Finlande lui doit sans doute son existence en tant qu’Etat. Pour cela, il a fallu serrer la main du diable ; Lénine ne le lui aurait pas reproché… Ce militaire réaliste, spécialiste des chevaux, fut aussi un explorateur de l’Asie centrale, qui fit le chemin avec Paul Pelliot (1878-1945), le découvreur français de Dunhuang. Jean Sibelius (1865-1957) est, c’est entendu, une icône finlandaise. On relèvera néanmoins qu’il est surtout l’un de ceux qui ont intégré la Finlande à la culture européenne : son œuvre témoigne de la connaissance qu’il avait des mouvements esthétiques de son temps et des efforts qu’il fit pour en transmettre l’esprit et la lettre à ses compatriotes. Matti Nykänen (né en 1963) fut une étoile filante : 6 fois champion du monde et 4 fois champion olympique de saut à ski. Il est le sauteur parfait. On s’en fiche ? Oui, sans doute… Mais il se trouve que les Finlandais ont une dévotion particulière pour ce sport assez étrange et vertigineux, qui compense peut-être une nature un peu horizontale. Leningrad Cowboys (1986). Le groupe est d’abord un « personnage » collectif du réalisateur Aki Kaurismäki (né en 1957), puis il prend la scène pour son propre compte : immenses bananes et boots à la poulaine, rock mégatonnique et humour à l’avenant, concerts avec les chœurs de l’armée Rouge. Pour donner une idée de la dentelle dans laquelle ils se drapent… Nokia (1966). En quarante ans, cette petite entreprise régionale touche-à-tout est devenue le premier fabriquant mondial de téléphones mobiles (Nokia Siemens Networks, en 2008). Ce qui en fait un symbole du développement économique finlandais. Et éco-responsable avec ça, au dire d’importantes ONG (efficace politique de récupération des portables usagés). Elias Lönnrot (1802-1884) est le compilateur du Kalevala, une épopée versifiée, composée de récits populaires, dont les Finlandais ont fait un livre national. C’est l’une de ces œuvres qui voient la nation fonder sa légitimité dans les traditions du petit peuple des campagnes, exempt des dévoiements de la vie urbaine. Romantique.
Savoir-vivre
Les Finlandais marquent en général une certaine réserve dans leurs relations avec autrui (sauf, évidemment, lors des beuveries de fin de semaine). Le tutoiement est courant, même avec des inconnus. En revanche, on ne s’embrasse pas, on se serre la main. Une invitation au sauna ne se refuse pas : c’est le lieu de sociabilité finlandais. On enlève ses chaussures avant d’entrer dans une maison. Enfin, la ponctualité est la règle d’or du savoir-vivre à la finlandaise. Le marchandage ne fait pas partie des mœurs. Et le pourboire à peine (sauf pour les porteurs et les portiers des grands-hôtels - de 1 à 3 euros).
Achat
Le design finlandais produit de bien beaux objets aux lignes pures (verre, porcelaine, bois, aluminium). Evidemment, ce n’est pas donné. On trouve partout ustensiles, jouets, figurines de bois. Les couteaux sont les auxiliaires indispensables de la vie au grand air et des emblèmes de la nation. De Laponie ? Tasses de bouleau (kuksa), peaux de renne, objets en corne… La viande de renne fumée et la vodka voyagent très bien aussi.
Cuisine
La cuisine finlandaise répond d’abord à un impératif pratique : se nourrir. Elle est donc solide et sans chichis, appuyée sur les productions du pays : bœuf, porc, canard, renne, saumon, brochet, lavaret (muikku), pommes de terre, baies, champignons… Pour la manière, l’influence suédoise est sensible à l’ouest, comme la russe l’est à l’est. L’été, on vit dehors. Alors, le barbecue a presque autant d’importance qu’en Afrique du Sud. Au nombre des spécialités locales, le lagopède rôti, les pains fourrés (kukko), la potée carélienne (bœuf et porc), les boudins de Tampere (que l’on mange avec de la confiture d’airelles), les pains briochés (pulla)… Quant à la fast food internationale, elle n’épargne pas la Finlande… Le petit-déjeuner est copieux, car le déjeuner est léger et se prend sur le pouce (en fin de matinée) ; on dîne tôt, entre 17h30 et 20h00.
Boisson
L’eau du robinet est à la fois potable et de bon goût, ce qui est assez rare désormais pour être signalé. L’eau minérale est gazeuse. Les Finlandais boivent beaucoup de café ; il n’est pas mauvais, mais léger. Si le lait (frais ou fermenté) est toujours sur les tables, il y subit de plus en plus la concurrence de la bière et des sodas. Les bars débitent des pils de bonne facture dans des verres de 50 cl. Ou de la vodka (Koskenkorva, pour une distillation nationale). On trouve également bon nombre de boissons aux baies fermentées. Le commerce des alcools est un monopole d’Etat, on ira donc acheter ses flacons chez Alco.