Capitale
Abou Dabi.
Climat
Le climat des Émirats est subtropical aride. On distingue deux saisons. L’hiver, qui va de novembre à avril. Les températures sont supportables : 28°C en moyenne le jour et descente jusqu’à 10°C parfois la nuit. Pluies sporadiques. L’été est torride. Les températures se situent entre 30°C et 40°C et les nuits restent chaudes. La forte humidité de l’air est très sensible. Dans les monts Hajar, les températures baissent en raison de l’altitude. C’est dans le désert que l’amplitude thermique journalière est la plus forte.
Géographie
SUPERFICIE : 82 880 km².
POINT CULMINANT : pointe secondaire du Jabal Jais, monts Hajar, à la frontière omanaise, 1 892 mètres.
PAYS LIMITROPHES : Arabie saoudite ; Oman.
Tout d’abord, quels sont les émirats constituant la fédération ? Abou Dabi ; Ajman ; Sharjah ; Dubaï ; Fujaïra ; Ras al-Khaïma ; Umm al-Qaïwain. Abou Dabi est de loin le plus étendu : 67 340 km². Les autres occupent le nord-est du pays, situé au sud du golfe Persique. À l’ouest, les Émirats semblent tenir le Qatar sur leur poing. À l’est, ils confinent au sultanat d’Oman, avec une façade sur le golfe d’Oman (Fujaïrah). Ailleurs, ils voisinent avec l’Arabie Saoudite. Les Britanniques ont défini les frontières. Lesquelles sont un peu floues dans les monts Hajar. Nombreuses enclaves ; ainsi l’enclave omanaise de Mahda, dans Sharjah et Fujaïra, contient elle-même une enclave de Sharjah, Nahwa. Au sud et à l’ouest du pays s’étendent les sables du Rub al-Khali, le Désert des déserts. Quelques oasis, dont Al Aïn et Liwa (Abou Dabi), Manama (Ajman), Dhaid (Sharjah) sont les principales. Les monts Hajar s’élèvent brusquement à l’est. Les EAU contestent à l’Iran les îles Abou Moussa, Grande Tunb et Petite Tunb, à l’ouest du détroit d’Ormuz.
Faune et flore
Les champs de dunes, pour imposants qu’ils soient, ne sont pas le seul milieu émirien. On trouve aussi d’importants massifs rocheux, des oueds, des plaines sableuses ou graveleuses, des dépressions salines, les sebkha, des vasières et des secteurs de mangrove sur la côte. Et des oasis. De quoi entretenir une flore et une faune plus variées qu’on l’imagine sans doute. Sur les sebkha, on trouve des salicornes et des succulentes. Buissons et herbes dans les terres. Le palétuvier gris est le composant principal des mangroves. Les plaines de gravier ont elles aussi leurs plantes, dont les noms seulement latins indiquent qu’elles ne nous sont pas familières : Cornulaca monacantha, Calotropis procera ou Taverniera spartea. Originaire d’Amérique centrale et des Caraïbes, l’arbuste bayahonde – Prosopis juliflora – colonise les pentes. Un peu d’altitude permet l’acacia faux-gommier. On rencontre des fleurs alpines dans les montagnes de l’est. Les oasis sont les jardins du désert. Le palmier dattier et l’eucalyptus étant les piliers de leur flore.
Les zones humides accueillent des migrateurs nombreux, parmi lesquels des pluviers : argenté, mongol, gravelot du désert, à collier interrompu. Sur le littoral vit une importante population de cormorans de Socotra. Phaéton à bec rouge et sternes sont habituels. Le faucon concolore niche dans les Émirats. Les traquets ne manquent pas. Et le vautour oricou fait son sale boulot nécessaire. La chasse a, il faut le dire, amené la faune de la région au bord de l’extinction. Elle est désormais interdite ; des programmes de conservation et de réintroduction sont en cours. Ils ont profité à l’outarde de MacQueen et surtout à l’oryx d’Arabie. Le sort du thar, des gazelles des sables et d’Arabie, est réservé. Plus modestes, les renards, hérissons, gerboises, gerbilles trouvent pitance et abri. Chaque apparition d’une panthère d’Arabie ou d’un caracal est saluée comme un évènement. Au large des côtes, les récifs coraliens sont encore riches. Le dauphin à bosse du Pacifique pullule dans ces parages. C’est qu’il s’y nourrit.
Enfin, monument de la vie bédouine, le dromadaire est toujours l’objet d’un élevage important ; moins pour le bât, bien sûr, mais toujours pour la viande et le lait (dromadaire Al-Chaelae). Et puis, pour la course (dromadaire El-Khawar), conçue comme un hommage au long compagnonnage entre l’homme et l’animal. Les compétitions ont lieu entre octobre et avril. Il s’y exprime une véritable ferveur. Des sommes folles sont engagées. Le cheval arabe étant une autre passion animale et culturelle.
18% des terres et 11% des eaux territoriales sont protégés par des parcs naturels. La prise de conscience est récente, mais elle a suscité des mesures vigoureuses. Établie en 1998, quarante kilomètres au sud-est d’Abou Dabi City, Al-Wathba Wetland Reserve réunit des zones humides naturelles et aménagées. Ce premier effort émirati de conservation est aujourd’hui un site Ramsar (zone humide d’importance internationale). Il se signale, entre autres, par ses flamants roses et une foultitude de libellules. À la Dubai Desert Conservation Reserve, on articule conservation et fun. L’oryx s’y observe, et des gazelles, mais aussi des oiseaux, dont l’élégante tourterelle maillée, le courvite isabelle, la poule sultane, la sarcelle d’hiver, etc. Le Mangrove National Park protège près de 75% des mangroves d’Abu Dabi. Comme tous les parcs des Émirats, il n’est pas seulement scientifique et patrimonial, mais aussi didactique et récréatif.
Situation environnementale
Les hydrocarbures vont financer la transition énergétique des Émirats. Ceux-là donnent de quoi jouer, en dépit d’un apparent paradoxe – à y bien regarder, c’est un peu partout le cas, le monde industriel étant ce qu’il est. À Dubaï notamment, l’opposition nature / artifice n’a pas cours. En témoigne, par exemple, le projet colossal de barrière de corail artificielle lancé à l’occasion de la COP28. Le projet d’éco-cité Masdar City, à Abou Dabi, dénote lui une grande liberté régionale à l’égard de l’idée de ville. Si l’on peut s’interroger sur la pertinence écologique de bien des entreprises émiriennes, force est de constater que la fédération tente des choses dans ce domaine et prend des engagements. À côté des technologies futuristes, il faut aussi gérer le fait que les chèvres ou les ânes marrons menacent les ressources précaires des herbivores sauvages. Ou que la migration des oiseaux doit être plutôt protégée que piégée. Comme le niveau élevé de la pollution atmosphérique, la question de l’eau est centrale. Et celle du mix énergétique à venir (dans lequel entrent solaire, éolien, hydrogène, nucléaire). La gestion des déchets est elle aussi prise en compte.
Économie et tourisme
IDH en 2021 : 0,911 / France, 0,903.
PIB par habitant en 2023 : 49 040,7 dollars US / France, 44 690,9.
Les hydrocarbures, pétrole et gaz naturel, ont fourni (et continuent de fournir) aux Émirats arabes unis les moyens d’une économie mondialisée et prospère. Abou Dabi détient 90% des réserves pétrolière de la fédération (soit entre 5 et 6% des réserves mondiales prouvées). Dubaï et Sharjah disposent des 10% restant. Les réserves et la production de gaz naturel sont elles aussi considérables. À moyen terme, il s’agit d’engranger des profits générés par les hydrocarbures, afin de disposer de liquidités à investir. Car, la rente pétrolière ayant tendance à fléchir et l’après-pétrole s’esquissant, les EAU veillent à la diversification de leur économie : métallurgie (aluminium) ; chimie et pétrochimie ; chantiers navals ; banque et finance ; semi-conducteurs ; aérospatial. Les investissements étrangers sont encouragés de diverses façons. L’économie dubaïote est moins dépendante du pétrole que celle d’Abou Dabi. Tourisme, immobilier, logistiques y ont un poids déterminant. Ras al-Khaïma s’essaie au développement de zones économiques thématiques. Et Fujaïrah, à celui de zones de franchise virtuelles.
L’hôtel sept étoiles Burj al-Arab, les Palm Islands ou la piste indoor Ski Dubaï – auxquels on peut ajouter le Louvre et le musée Guggenheim Abou Dabi, l’opéra de Dubaï, dessiné par Zaha Hadid – comptent parmi les têtes de gondole du tournant touristique des Émirats. La mer et le désert sont aussi désormais envisagés sous cet angle. En fait, l’offre est déjà variée et génère des flux importants. Bien au-delà des séjours grand luxe. Et ce tourisme moyen est sans doute la réussite majeure du secteur. Au premier semestre 2023, Dubaï a accueilli huit millions et demi de visiteurs.