Groenland

5 livres à lire avant de partir au Groenland

5 livres à lire avant de partir au Groenland

 Le Groenland est un mystère, un infini blanc. Trois traductions récentes, du danois au français, de livres écrits originellement en langue inuit, nous permettent d’accéder à des récits de l’intérieur - une littérature groenlandaise qui vient compléter et enrichir les récits des occidentaux.

 

1

Le Rêve d’un Groenlandais

de Mathias Storch, ed. Presses de l’Université du Québec, coll. « Jardin de givre »

Paru en 1914, premier roman national, étudié dans les lycées et à l’Université du Groenland, Le Rêve d’un Groenlandais est l’oeuvre de Mathias Storch (1883-1957) pasteur progressiste, et premier grand homme politique du pays, qui milita pour rendre accessible l’éducation au plus grand nombre. Il y raconte la vie d’un jeune inuit dans un village voisin d’une colonie danoise, qui rêve d’une société égalitaire où Groenlandais et Danois vivraient en harmonie. Un livre qui permet au lecteur contemporain de modifier son regard sur le monde inuit, en découvrant une voix de l’intérieur.

 

Le Rêve d’un Groenlandais

 

2

Trois cents ans après

de Augo Lynge, ed. Presses de l’Université du Québec, coll. « Jardin de givre »

Un roman d’anticipation visionnaire  – le livre est écrit en 1931, l’action se déroule en 2021,  soit 300 ans après le début de la colonisation danoise – qui dépeint sur fond de critique sociale un pays en marche forcée vers le progrès technique. Nombre des anticipations de Augo Lynge, décrites au cours de cette intrigue policière entre villages accrochés à quelque fjord rocailleux et blancheur infinie de l’inlandsis glacé, se sont réalisées longtemps après la publication de son roman.

 

Trois cents ans après

 

3

Racleurs d'océans

d’Anita Conti, ed. Payot, coll. « Petite bibliothèque voyageurs »

60 hommes qui cohabitent pendant 6 mois sur un chalutier, une femme parmi eux qui écrit. Anita Conti (1899-1997) « la Dame de la mer », première et seule femme à partir sur les bancs de l’Atlantique Nord, s’intègre à l’équipage pour observer et témoigner du « grand métier ». Elle signe là un livre qui s’inscrit dans la lignée des grands livres de mer, aux confins de l’ethnologie et de la littérature. On est happé par les éléments - le vent, le froid, la glace, le jour, la nuit, l’odeur du fioul et du poisson, la brûlure du sel, la mer - captivé par l’action – une campagne de pêche à la morue en 1952. Un récit qui est aussi un plaidoyer écologique pour la préservation des ressources.

 

Racleurs d'océans

 

 

4

Je ferme les yeux pour couvrir l’obscurité

de Kelly Berthelsen, ed. Presses de l’Université du Québec, coll. « Jardin de givre »

Aux antipodes de l’imaginaire du Nord et de l’Arctique façonné depuis des siècles par les cultures européennes et nord-américaines, les propos urgents d’un écrivain groenlandais sur son pays, qui s’égrènent au fil de ce recueil de nouvelles sombres, dont la publication originale date de 2001 – désespoir, alcool et drogues, révolte et cynisme face à l’avenir du Groenland.

 

Je ferme les yeux pour couvrir l’obscurité

 

5

Imaqa, une aventure au Groenland

de Flemming Jensen, ed. Actes Sud

Martin, enseignant danois quarantenaire en quête de sens, demande sa mutation pour le Groenland. Il prend ses fonctions dans un hameau à plus de 500 km au nord du cercle polaire, où il découvre une communauté solidaire, dont la vie s’organise en fonction de la nature environnante. Un roman humaniste qui dénonce les ravages de la colonisation, un hymne à la tolérance, porté par un humour irrésistible.

 

 

 

Photographie de couverture

REBECCA GUSTAFSSON/VISIT GREENLAND