La capitale de l'Albanie est une cité vibrante et festive, symbole d’une dictature renversée. Dans la vieille ville aux influences ottomanes, des mosquées et des bazars ; dans la nouvelle ville, de larges avenues bordées d’immeubles communistes colorés d’invraisemblables teintes : jaune citron, rose bonbon, vert pomme. Changeante, remuante, vivante, Tirana s’ouvre au monde, pour la grande joie des voyageurs curieux.
09h00
Aller de mosquée en musée
Sur la monumentale place Skandezrberg, on monte au sommet de la tour de l’Horloge, pour une vue sur la belle mosquée Et’hem Bey. Un peu plus loin, le musée national d’histoire annonce la couleur, avec sa façade ornée d’une monumentale mosaïque à la gloire de l’Albanie : l’établissement célèbre la culture albanaise depuis le Paléolithique jusque la chute du communisme – bustes helléniques, pièces de monnaie illyriennes, ou documents déclarant l’indépendance du pays en 1912.
Julie Foucher
11h00
Comparer art officiel et art contemporain
La Galerie Nationale des Arts, restaurée en 2010, institution riche de plus de 5000 œuvres, est l’un des plus beaux musées des Balkans. Les collections sont consacrées à l’art communiste, avec une salle dédiée au réalisme socialiste albanais (1960-1986), qui érige en modèle un « homme nouveau ». Les expositions sont consacrées à la scène artistique contemporaine, une scène en constante évolution à Tirana. Et dans la cour, on fait un selfie aux côtés d’un Lénine déboulonné en 1991.
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13h00
Déjeuner au sommet
Le téléphérique Datji Ekspress nous emmène jusqu’aux collines verdoyantes du Parc national de Dajti, à 1500 mètres d’altitude au-dessus de la ville. Au sommet, on se régale d’agneau rôti à la broche, servi dans une des gargottes à l’ombre des pins.
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15h00
Sigurimit
L’ancien siège de la Direction de la sûreté de l’Etat (Sigurimit) est depuis 2017 un musée consacré aux services de renseignements, dédié aux « victimes d’espionnage, d’arrestations, de condamnations et d’exécutions par un régime dont l’ambition était d’exercer un plein contrôle sur les corps et les âmes ». Une visite éprouvante, mais qui permet d’apprendre beaucoup sur l’histoire tourmentée du pays.
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17h00
Saluer Georges W. Bush en petit père des peuples
En Albanie, comme dans tout le bloc communiste, le régime s'est accompagné de l'esthétique idoine : statues de bronze regardant vers demain, menton fièrement levé. Le régime est tombé, l’esthétique demeure : depuis 2011 et une visite de l'ex-président américain, une sculpture de 3 mètres de haut, dans le plus pur style réaliste soviétique, représente Georges W. Bush, tel le petit père des peuples, à Füshe-Krujë, village proche de Tirana. Là aussi, un selfie s’impose !
18h00
Arpenter les avenues à la tombée du jour
Les Tiranais ont un rituel : marcher le long les avenues et dans les parcs, en début de soirée, quand la chaleur s’estompe, faire halte aux terrasses des cafés. Les élégantes juchées sur leurs hauts talons, les familles, les grappes d’ados, tous pratiquent le « xhiro », avec une indolence toute méditerranéenne. On fait comme eux.
Julie Foucher
22h00
Célébrer la nuit au Bloc
Sous le régime de Hoxha, Blloku, le « Bloc » était réservé aux élites gouvernementales, apparatchiks du Parti, et interdit aux citoyens ordinaires. Aujourd’hui, c’est le quartier branché de Tirana, avec ses fantastiques bars au pied d’immeubles aux façades de toutes les couleurs, et une ambiance qui évoque celle de Brooklyn ou de Berlin, du côté de Kreutzberg. On passe la soirée au : déco rétro, clientèle hipster et cocktails créatifs.
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Photographie de couverture : Tim Dirven / REPORTERS-REA
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