Parc Nyerere et île-joyau de l'océan Indien - La Tanzanie hors normes

Transfert à l’aéroport et vol pour le parc national Nyerere. Installation pour trois nuits au bord du lac Nzerakera, à la lisière d’une zone arborée. Les tentes sont dressées sur plateforme de bois et couvertes d’un toit en makuti - palmes séchées. Sur l’avant, une galerie fait office de véranda et de premier poste d’observation : les éléphants viennent boire l’eau du lac. Avec des couleurs un peu plus relevées que les variations d’ocre de rigueur ailleurs, les chambres octogonales sont spacieuses et très confortablement aménagées. Salle de bain in/out avec baignoire en cuivre : le bush a du style. Les parties communes sont au diapason. Au mess, la cuisine est soignée et organic ; au lounge, le bar est bien garni. En plus d’une piscine, la seule salle de gym des parcs tanzaniens est à la disposition des voyageurs.

Le parc national Nyerere couvre la partie nord de l’immense réserve du Selous, dont le périmètre équivaut à deux fois celui de la Belgique. Cet ensemble d’une valeur patrimoniale inestimable a été classé par l’Unesco. La géographie du parc offre un relief varié et le delta intermédiaire du fleuve Rufiji (ensemble auquel appartient le Nzerakera). Ce milieu humide nourrit des mangroves importantes. Ailleurs, la savane à acacia ou le miombo dominent. La faune est très complète et on ne voudrait pas faire injure à toutes les espèces omises par une simple esquisse. Néanmoins, à tout seigneur tout honneur, évoquons le lion. L’éléphant de savane, la girafe masaï, le zèbre des plaines, le gnou bleu, l’hippotrague noir, le bubale de Lichtenstein, le grand koudou, le buffle noir d’Afrique, l’impala sont réguliers. Lycaons et guépards en profitent. Si on ne s’étonne pas de la présence de l’hippopotame et du crocodile du Nil, on frémit un brin de les voir si nombreux. Le vautour d’Afrique, l’aigle bateleur ou le tantale ibis se reconnaissent aisément. En revanche, peut-être faudra-t-il un peu d’aide pour identifier le souimanga à ailes rousses, l’alcyon pie, le francolin à poitrine grise ou le régional de l’étape, la xénoperdrix des Udzungwa.

Au programme - Des safaris et un repas sur le lac. Il faut plusieurs safaris pour aborder une telle richesse. Aussi en a-t-on prévu deux par jour, matin et fin d’après-midi, plus une sortie à pied et une autre en bateau. Les premiers sont de déroulement classique, en véhicule aménagé observation, avec conducteur et ranger. On aura l’occasion de constater que ranger est un métier et que les guides du camp sont des as. Ils accompagnent toutes les sorties. À pied, on va moins loin, mais on est plus concentré, parce que les choses vont arriver près. C’est l’occasion de s’intéresser au détail de le flore, à la faune moyenne ou petite : galago à queue touffue, colobe d’Angola, varan du Nil. La navigation en bateau plat a deux ressorts : les amphibies et la soif. Celle-ci attire tout le monde au bord de l’eau, aussi a-t-on l’occasion de l’animation des berges. Les hippopotames et les crocodiles sont les principaux parmi les premiers. Par la masse et la réputation de bad boys, ils émeuvent. Ce qui s’ajoute au plaisir. En tout cas, ensuite, le repas sur l’eau n’en a que plus de valeur.

Vol pour l’archipel de Songo Songo. Transfert au port et traversée pour Fanjove. Installation pour trois nuits en Paradis. À condition que le terme ne soit pas galvaudé. Du bateau, on distingue d’abord à peine les bandas - les bungalows - de leur arrière-plan vert en bataille. Et puis, ça se précise : sur le sable blanc, entre les palmes et l’eau. Tropical mood. De grands toits végétaux et peu de murs. Ainsi le bleu appelle-t-il toujours. L’aménagement est à la fois simple et sophistiqué. On a le luxe indispensable : beauté, confort sans encombrement, intimité. Avec sur la plage un pavillon à soi. Le phare de Fanjove, 1894, a été transformé en restaurant (et bar à cocktails). Le chef concocte une cuisine où se rencontre ce que procurent l’océan Indien et la côte des épices. Frais et subtil. Une reconversion réussie.

La vie est rythmée par les sorties et retours des barques de pêche, les balades en kayak, les séances de farniente sur l’une des plus belles plages d’Afrique de l’Est. Et quel récif ! Un masque et un tuba suffisent à s’en mettre plein les yeux à déborder tant c’est varié, multicolore, vif, permutant. Au large, il y a des poissons plus grands (et le garde-manger du domaine). Dauphins à long bec et dauphins gros nez fréquentent ces parages ; ils vous laissent nager avec eux lorsqu’ils sont bien lunés. D’août à octobre, les baleines à bosse font aux environs d’énormes splatch ! Grande aigrette, héron cendré, courlis, labbe antarctique, coucou didrik ou guêpier de Madagascar s’observent sans beaucoup de difficulté. Et, puisqu’il est question d’aile, le kite surf est une option. Comme aussi l’appareillage à bord d’un boutre. Bref, on ne s’ennuie pas en Paradis.