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Les plus beaux villages de Corse

Les plus beaux villages de Corse

De la Corse, les images retenues sont souvent faites de sable blanc, de falaises abruptes, de paysages montagneux. Pourtant, l’âme de l’île ne serait pas complète sans ses villages, bien souvent construits il y a des siècles et peuplés d’une centaine d’habitants permanents, tout au plus. Ce sont des lieux difficiles à quitter pour ceux qui y sont nés comme pour ceux qui viennent de les découvrir. Les maisons recroquevillées les unes sur les autres, les places où seul le bruit de la fontaine vient perturber le silence des après-midis d’été, les églises et leurs clochers qui offrent de l’ombre aux promeneurs, les parfums d’oliviers et de figuiers... Tout cela fait le charme des villages corses, qu’ils se trouvent en bord de mer ou perchés dans les hauteurs, au nord ou au sud. Pour en donner un aperçu sans pour autant tout dévoiler, nous en avons sélectionné 10 - une liste loin d’être exhaustive donc.

 

  1. Nonza
  2. Pigna
  3. Sant’antonino
  4. Zonza
  5. Centuri
  6. Lama
  7. Piana
  8. Monticello
  9. Lumio
  10. Erbalunga

1

Nonza

Sur les terres du Cap Corse, les villages se distinguent habituellement par un éclatement de plusieurs hameaux. Celui de Nonza fait exception à la règle, toutes ses habitations se serrant autour de son centre, l’église Sainte-Julie. C’est ici, perchée sur son promontoire, que l’âme du village se trouve. Si l’on souhaite au contraire se tourner vers l’extérieur et profiter des points de vue les plus saisissants sur les alentours, c’est au sommet de la tour Paoline qu’il faut se rendre. Construite par Pascal Paoli en 1760, sa situation donne à voir toutes les facettes du Cap. A l’ouest, la Méditerranée semble infinie. L’autre particularité de Nonza se trouve en contrebas, au bord de l’eau. Sa plage ne ressemble à aucune autre dans les environs. En effet, il n’est pas habituel de marcher sur des galets gris et du sable noir en Corse. Ces couleurs s’expliquent par la présence d’une ancienne usine d’extraction d’amiante à 15 km de là. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun risque, seulement l’agréable surprise de se tenir devant un tel paysage.

Nonza

Naeblys/stock.adobe.com

2

Pigna

Pigna se dresse fièrement en haut d’un éperon rocheux, au cœur de la vallée de la Nervia. La Balagne peut se targuer de dissimuler ce joyau médiéval, entrelacé de ruelles pavées, étroites et fleuries au printemps, où s’alignent les maisons basses rénovées à base de matériaux locaux. La couleur des volets est un clin d’œil sans équivoque au ciel corse et à sa chère Méditerranée. Le bleu de détache alors des façades blondes, étincelantes lorsque le soleil les réchauffe. Derrière l’église paroissiale, vous tombez sur une drôle de construction, pourtant lourde de sens à Pigna, où la musique fait partie des murs depuis son édification en 816. L’auditorium, d’abord espace de recherche et de répétition, est devenu naturellement le cœur du village. Un peu plus loin, un ancien enclos à bétail accueille un amphithéâtre où se produisent de nombreux artistes au mois de juillet, dans le cadre du Festivoce ou festival des voix. Au fil des promenades, le voyageur réalise que les métiers d’autrefois sont encore d’actualité ici - potiers, luthiers, graveurs se côtoient quotidiennement.

Pigna

Bouvier/Fotolia

3

Sant’Antonino

Voici un deuxième exemple de village posé au sommet d’un mont, parfaitement intégré à la nature. Sant’Antonino domine la vallée qui l’entoure. Il fait partie des plus anciens villages de l’île, ancienneté que l’on remarque sans peine face aux quelques maisons qui le constituent, construites dans la roche du pays, collées les unes aux autres et enroulées autour du piton granitique. A mi-chemin entre l’Île Rousse et Calvi, entre la mer, les champs d’oliviers et la montagne, Sant’Antonino a été fondé au IXe siècle par un comte romain, Ugo Colonna. Il faisait office de « nid d’aigle » dans le passé, point stratégique de défense et observatoire idéal, avec une vue à 360 degrés. L’église, les ruines du château médiéval, le four à pain et l’ancien pressoir sont à visiter absolument. Lorsqu’on atteint le sommet du village, c’est toute la Balagne qui se déploie sous nos pieds. L’inverse est aussi vrai : en raison de sa situation en hauteur, Sant’Antonino est visible depuis n’importe quelle partie de la région.

Sant’Antonino

Jon Ingall

4

Zonza

Juste au-dessus de Porto-Vecchio, au pied des aiguilles Bavella et au cœur du parc naturel régional, se trouve Zonza. Elle est l'une des communes les plus étendues de Corse, où les contrastes sont érigés en art de vivre. A commencer par la construction et la disposition du village. Si une partie s’accroche aux montagnes de l’Alta Rocca, une autre s’allonge au bord des eaux chaudes de la Méditerranée. Nous vous conseillons d’ailleurs de poser votre serviette sur les plages de Vardiola et Pinarellu. Si le calme semble régner dans les ruelles étroites qui serpentent entre les maisons anciennes, le village accueille également l’hippodrome le plus haut d’Europe, puisqu’installé au cœur des montagnes. Des courses y sont organisées depuis 1949 et attirent des parieurs des autres coins de l’île. Malgré l’affluence qui en résulte et l’augmentation de la population en période estivale, le village a réussi, grâce à un développement à l’échelle humaine, à conserver intacte la beauté de ses sites.

Village de Zonza

Beboy/fotolia.com

5

Centuri

De retour sur le Cap Corse, la route côtière mène les curieux tout au nord de la péninsule, jusqu’au village de Centuri. Son petit port se fait le point de rassemblement des habitants, peu nombreux en dehors de la haute saison. Autour des bateaux s’organisent quelques commerces et restaurants, où il fait bon profiter du calme et des rayons du soleil. Derrière le port, les maisons se parent de couleurs joyeuses. Ce qui fait également la réputation de Centuri, ce sont les trois moulins qui l’entourent de part et d’autre. Le plus connu, le moulin Mattéi, a eu la chance de profiter d’une rénovation à l’initiative de Louis Napoléon Mattéi au début du XXe siècle. De là, le panorama est particulièrement beau. La commune propose un large réseau de sentiers bien entretenus qui relient les différents hameaux. D’autres chemins permettent de découvrir aussi d’anciennes bergeries et d’emprunter en partie la « via romaine » qui reliait Centurinum Civitas à Macinaggiu via le col de Cateru.

Village de Centuri

mattei - stock.adobe.com

6

Lama

Perché dans la montagne corse, encastré dans un paysage somptueux fait de rocaille déchiquetée et de maquis verdoyant, Lama surplombe la vallée de l’Ostriconi. Pendant très longtemps, le village était l’un des principaux producteurs d’huile d’olive de Corse. Un tragique incendie a malheureusement emporté des champs entiers et forcé l’arrêt de la production de l’or vert. Quelques vestiges demeurent encore - à l’image des pressoirs - et mettent en lumière ce patrimoine local. Petit à petit, le village s’est alors tourné vers le tourisme, se dotant de lieux de résidence luxueux et intimistes. Les plus observateurs remarqueront que le village arbore différents types d’architecture. Le quartier médiéval rassemble de petites habitations serrées les unes contre les autres, dans des ruelles aux larges pavés et surplombées de voûtes. A l’inverse, dans le quartier bourgeois, on admire de grandes demeures où s’affiche sans équivoque une influence toscane. Elles ont appartenu aux riches familles d’oléiculteurs présentes ici au XVIIIe siècle. La maison Bertola et son belvédère en sont un bel exemple. Outre la traditionnelle fête du village annuelle, un autre temps fort rythme la vie de Lama : son festival du film pendant lequel ont lieu des projections en plein air.

Village de Lama

boris vigaud photographie

7

Piana

Classé parmi les plus villages les mieux préservés de France mais aussi et surtout classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Piana s’installe à l’entrée des calanques de granit rose et surplombe le merveilleux golfe de Porto, entouré par les presqu’îles de Senino et Scandola. La Tête de chien et le Rocher des amoureux sont certainement les deux plus célèbres formations rocheuses des environs. Cependant, le village de 400 habitants ne peut être résumé à cela. Pittoresque avec ses maisons blanches disposées en amphithéâtre et dominées par la très belle église Sainte-Marie, Piana est devenu le point de départ de nombreuses visites et randonnées balisées. Celles-ci offrent un spectacle époustouflant, quelle que soit la saison. Le sentier qui mène au Capo Rosso, notamment, offre à l’arrivée une vue spectaculaire sur le littoral et Tour d’Omigna de Cargèse. A une dizaine de kilomètres, la splendide plage d’Arone vous ouvre ses bras pour une pause rafraîchissante.

Piana en Corse

Tilio & Paolo/Fotolia

8

Monticello

Autrefois cité importante, Monticello est aujourd’hui un village calme et paisible où règne une sorte de dolce vita très italienne. En effet, l’Italie a eu beaucoup d’influence par le passé, l’ayant même possédé. Symboles historiques de la Balagne, ses monuments s’entourent d’une certaine sérénité et de grands champs d’oliviers. Les habitants ont pour habitude de se retrouver sur la place centrale, pour une partie de pétanque accompagnée d’un verre pour trinquer. A quelques pas de la mer, la convivialité est ici une valeur fondamentale, notamment lors des fêtes de village - ne ratez pas la Saint Roch à la mi-août. Après la messe, tout le monde se donne rendez-vous pour déguster la fameuse soupe de pois chiche. Monticello est également un terrain de jeu idéal pour les sportifs. Tennis, mini-golf, natation, équitation, sans oublier les nombreuses randonnées qui jalonnent le village et ses alentours, rythment les journées et renforcent l’émerveillement chez les voyageurs de passage.

Monticello Corse

Jon Ingall

9

Lumio

Voici certainement le village de Corse le plus prisé des célébrités, posé entre Calvi et l’Île Rousse. Un choix plutôt évident lorsque l’on découvre les paysages. La mer, les roches roses et le maquis forment un ensemble inédit, sous un ciel d’un bleu qui n’appartient qu’à la Balagne. La lumière du village se retrouve jusque dans son nom. Le mieux reste d’explorer ses ruelles et ses placettes à pied, au fil des églises et chapelles qui ponctuent le chemin. Puisque les villages corses ont pris l’habitude de s’étirer dans les hauteurs, il est recommandé de monter jusqu’à Occi. On plonge ici dans un autre temps et un silence absolu, qui dénote avec l’atmosphère parfois superficielle de Lumio. A l’inverse, pour une version complètement « les pieds dans l’eau » du village, direction Sant’Ambroggio, une jolie marina à l’ombre des pins parasols qui se trouve à quelques minutes de route à peine.

Village de Lumio

Laurent Prat - stock.adobe.com

10

Erbalunga

A une vingtaine de kilomètres au nord de Bastia, un petit village marin s’est blotti au creux d'une anse protégée par sa tour génoise. Erbalunga sera le premier village que vous rencontrerez en remontant le Cap depuis la côte Est. Il détache ses maisons claires des pentes abruptes, parmi lesquelles quelques splendides « maisons d’Américains », ces demeures achetées par de riches Corses à leur retour des Amériques, où ils avaient fait fortune. Une halte à Erbalunga vous mène aussi dans des ruelles étroites et fleuries, dominées par les restes de son château et bien protégées des vents du Cap. Vous pourrez y profiter des joies de la plage et de la plongée ou préférer les grandes balades dans le maquis tout proche. Un autre visage de la Corse, résolument tourné vers la mer.

Village d'Erbalunga en Corse

Jean-Marie Maillet / Fotolia

 

Par

CYRIELLE ROBERT

 

Photographie de couverture : Jareck/Fotolia