Les Incas sont assimilés au Pérou. C’est vrai, et Le temple du Soleil, d’Hergé, n’a pas peu contribué à nous en convaincre. Le dessinateur était tributaire de la renaissance de Machu Picchu provoquée par un numéro crucial du National Geographic. Cependant, l’empire inca s’est étendu jusqu’à la Bolivie, l’Equateur, le Chili et l’Argentine actuels. Et un peu partout, il a laissé des traces monumentales de son administration. Il n’est donc pas inutile de se pencher sur les grands sites péruviens, mais aussi sur ceux des périphéries du Tahuantinsuyu. En route pour un voyage sur la trace des Incas.
- Cusco et le Qoricancha, Pérou
- Sacsayhuaman, Pérou
- Ollantaytambo, Pérou
- Moray, Pérou
- Machu Picchu, Pérou
- Choquequirao, Pérou
- Isla del Sol, Titicaca, Bolivie
- La Cité du Soleil, Bolivie
- Ingapirca, Equateur
- Llullaillaco, Argentine/Chili
Pérou
Cusco et le Qoricancha
Le Qoricancha, temple du dieu solaire Inti, sanctuaire central du Tahuantinsuyu, l’empire inca, s’élevait à Qusqu dans une enceinte quasi carrée de quelque 150 mètres de côté. Ces murs peints en bleu étaient, dans leur partie supérieure, couverts d’or. De l’or encore, de l’argent et des pierres précieuses réhaussaient le sanctuaire lui-même. Tels qu’ils étaient, pillards et religieux, les conquistadores espagnols n’y pouvaient résister. Ils firent main basse sur les richesses, démolirent de fond en comble et élevèrent une église sur les fondations. Laquelle fut confiée à un ordre mendiant. Tant qu’à faire. Ainsi, ils renversèrent l’ordre symbolique inca. Le Qoricancha conservait les momies des anciens souverains, il était la clé de voûte de toute une organisation administrative et rituelle. Le temps et l’espace des Incas convergeaient vers - et se déployaient à partir de là.
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Les pierres de taille de l’édifice servirent non seulement à la construction du couvent dominicain qui flanquait l’église Santo Domingo, mais à d’autres bâtiments à travers la très noble et grande cité de Cusco, ainsi que l’appelait Pizarre. En quelque sorte, le temple du Soleil n’a pas disparu, il a été disséminé. Les restes intacts du bâtiment inca révèlent une maçonnerie splendide, précise, élégante, parfaitement apte à garder le sanctuaire pur et à manifester l’ordre impérial. Les Espagnols, dont l’avidité profanatrice avait été un moment subjuguée par la noblesse de la capitale inca, ont installé la ville coloniale que l’on voit aujourd’hui sur la base indienne. Ils ne pouvaient faire moins. Et lorsqu’on se promène dans la ville, on se prend à rêver des ensembles disparus, que leur assise fait pressentir admirables. Si les premiers visiteurs européens ont détruit Qusqu, leurs successeurs n’ont de cesse de lui restituer sa splendeur en imagination (et en chaussures de randonnée).
Sacsayhuaman
Ce Quscu, il fallait une position solide pour en garder les accès. Ce serait Sacsayhuaman, sur une colline au nord de la ville. Ainsi en décida Pachacutec au XVe siècle. Et l’inca et ses successeurs utilisèrent les grands moyens : des dizaines de milliers d’hommes pour effectuer les travaux et sans doute un peu plus pour s’occuper d’eux. Pendant toutes les années nécessaires à l’achèvement du chantier, une soixantaine au bas mot. Pas toujours à plein effectif, mais tout de même. Le résultat a impressionné les Espagnols, qui n’avaient jamais rien vu de tel. Aujourd’hui, il époustoufle encore. Dans une perspective toutefois un peu faussée : il ne reste en place que le cyclopéen, tout ce qui pouvait être enlevé et réutilisé l’a été. C’est, bien sûr, la combinaison de ces énormes blocs et de pierres plus petites qui faisait la valeur et l’articulation de l’ouvrage. Lequel était certes d’une subtilité colossale dans ses fondements, mais témoignait également d’un beau sens du fini fin.
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Aujourd’hui, sous le très vaste ciel bleu - quel bleu limpide ! - des Andes, les blocs sombres ajustés avec une précision stupéfiante posent une question à tous les voyageurs : comment ? Un comment qui détermine l’admiration. En des circonstances encore mal éclaircies mais certaines, l’inca lui-même résidait ici. Des rites religieux étaient conduits (notamment sur la grande esplanade). Et des réserves constituées. Forteresse donc autant religieuse, politique que militaire. Attaqués par les conquistadores, les défenseurs firent preuve d’héroïsme. Lorsqu’on longe la triple muraille en zigzag, comment ne pas se sentir saisi par l’ampleur de la conception, par cette manière de n’être jamais simplement utilitaire, mais toujours, par quelque côté, sacrée ? Avoir la responsabilité de la capitale du Tahuantinsuyu obligeait au-delà des communes mesures.
Ollantaytambo
Les vestiges d’Ollantaytambo semblent un immense escalier au-dessus de la ville nouvelle. Ici encore, la stupéfaction arrête le visiteur. Cette sortie de la vallée sacrée des Incas, 75 kilomètres au nord-ouest de Cusco, est un exemple très complet encore d’urbanisme inca. On y trouve des éléments de défense, des quartiers d’habitation, un temple. Celui-ci bâti en porphyre rouge. Le mur paré de six monolithes monumentaux, ajustés avec une méticulosité et un sens esthétique que reconnait la sensibilité contemporaine, lui appartient. Sur place, des pierres à différents stades de leur préparation permettent de se donner une idée assez précise de la façon dont on travaillait alors. Comment cette fascinante précision se gagnait étape après étape : du travail de carrière, au dégrossissage, au transport, à la taille, à l’ajustement.
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Les ouvriers ni les donneurs d’ordre n’avaient la vie devant eux - à quel âge moyen mourrait-on alors ? - mais il semble qu’ils aient travaillé pour l’éternité. En tout cas, une société inscrivait sa solidarité dans la durée. Elle se savait héritière. Certaines parties du site datent de bien avant notre ère. Les Incas ont porté tout cela à son point de perfection. La visite d’Ollantaytambo vous met devant un système complet, dont les différentes parties se justifient mutuellement. Un pouvoir sévère s’exerçait là, c’est incontestable, mais il était mobilisateur et puissamment logisticien. Et il faut imaginer devant cet ensemble sobrement minéral que les maisons étaient couvertes de chaume, qu’on travaillait aussi le bois, que toute une variété perdue animait la ville.
Moray
Moray dans la vallée sacrée, à quelques kilomètres des salines de Maras - autre site remarquable, dont l’origine est pré-incaïque - c’était un peu l’Inra inca. Un centre de recherche agronomique, dont une fiscalité en nature exploitait sans doute les conclusions à travers l’empire. Bref, sérieux. Le territoire agricole du Tahuantinsuyu en réduction. Comment cela fonctionnait-il ? Un système de terrasses concentriques, intégrant une vaste esplanade, permet d’obtenir à chacun des niveaux des variations mesurables de température. Chaque degré correspondant dans les conditions ordinaires à une différence d’altitude de quelques centaines de mètres. A cela, on ajoute un système d’irrigation contrôlable et précis. Pour quel résultat ?
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Tester des cultures dans des conditions expérimentales, évaluer des rendements, acclimater des espèces nouvelles. En somme, contribuer à la mise en valeur du pays. Ce qui fut une fonction royale partout sur la planète et que les Incas devaient assumer pour manifester leur légitimité. La rationalisation de l’impôt suivait. Tout cela nous étonne par l’ingéniosité, la subtilité, l’information requises. Et encore par une esthétique qu’on dirait volontiers classique. La régularité et l’harmonie des terrasses, le mouvement sobre et souple des courbes, une fluidité d’ensemble donnent à l’ouvrage une dimension autre que purement technique. Comme beaucoup d’autres monuments incas, Moray laisse entrevoir une conception de la beauté. Les constructeurs du dispositif ne l’ont sans doute pas conçu comme un exercice de style, mais les effets de ligne et d’abstraction qui en ont résulté parlent.
Machu Picchu
Pourquoi n’avoir pas commencé par là ? C’est quand même le site qui se présente immédiatement à l’esprit lorsqu’on en vient aux Incas. Le monument sans doute le plus célèbre d’Amérique latine. Justement pour ces raisons. Que sait-on de Norma Jean Mortenson quand on a vu quelques photos de Marylin Monroe ? C’est pareil ici. La surexposition de Machu Picchu, sa fréquentation à caractère automatique, en font autant un lieu commun qu’une énigme. Il était donc bon de se frotter un peu de grandeur inca avant d’aborder la cité de l’Urubamba. Et remarquer, par exemple, que l’inca Pachacutec, le constructeur de Sacsayhuaman, y aurait résidé et même en aurait commandé l’édification. Ce qui ferait de Pachacutec l’inca bâtisseur par excellence. Il y a le caractère unique d’un tour de force, mais aussi l’appartenance à une série.
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Et une histoire à son crépuscule puisque, l’empire vaincu, la ville est abandonnée inachevée. De là sans doute cette mélancolie dont le site est nimbé, malgré le côté conventionnellement positif de son exploitation touristique. Ce dernier aspect est bien encombrant, cependant que faire si tout le monde a raison d’aller à Machu Picchu ? Car personne ne peut rester insensible à ce vertigineux monument, à cette élévation, à ces entours montagneux où la brume met des écharpes de mystère. Depuis que l’Américain Hiram Bingham, de l’université de Yale, et le National Geographic du mois d’avril 1913 l’ont introduit dans les circuits de la curiosité universelle, il n’a cessé, à juste titre, de fasciner. Alors on choisit sa saison, on se lève tôt, on s’organise pour l’avoir un peu à soi. On se documente pour que le moindre édifice dise immédiatement quelque chose. On parvient à s’abstraire ou on se dit qu’après tout, Machu Picchu était peut-être populeuse au XVIe siècle et que les sacs à dos et les ponchos en plastique - que les Incas auraient certainement adoptés - ne changent rien à la noblesse de conception de la citadelle sacrée. En regardant l’étagement régulier des terrasses agricoles, il est possible de penser que leur exploitation se faisait en fonction de suggestions venant de Moray. Et l’art de la taille de pierre et de la maçonnerie inca a ici encore trouvé l’une de ses confondantes expressions.
Choquequirao
Chalenge : il faut deux jours de marche pour rejoindre Choquequirao, à 3000 mètres, au-dessus de la vallée de l’Apurimac. Point de départ, le bourg de San Pedro de Cachora. C’est renouer avec le voyage exigeant des explorateurs. Récompense : le site est bien entretenu et restauré. Par bien des aspects, il fait penser à Machu Picchu. Il n’en a pas la densité ni le resserrement et le paysage, pour spectaculaire qu’il soit, est moins dramatique. Cependant, situation sommitale, urbanisme, agriculture en terrasse indiquent un modèle que les deux cités partagent.
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On suppose à Choquequirao la même fonction cultuelle qu’à Machu Picchu. Peut-être est-ce spécialiser a posteriori. Les rites religieux n’étaient pas, à l’époque, séparés des autres pratiques sociales. Les cultes étaient partout. Il y a donc un secteur cérémoniel, des quartiers d’habitation, des bâtiments techniques. Tout cela en pierre, sans appareil vraiment monumental. Les édifices sont réguliers, élégants ; certains ont un étage, ce qui n’est pas usuel. On imagine aisément ce à quoi ils ressemblaient avec leurs toits végétaux. Dans les murs de certaines terrasses, des pierres blanches intégrées à la maçonnerie de schiste sombre forment des figures de lama ou d’être humain : particularité locale dont le sens n’est pas clair. De Choquequirao, les randonneurs confirmés peuvent poursuivre à pied vers Machu Picchu.
Bolivie
Isla del Sol, Titicaca
Elle se trouve dans la partie centre sud du lac, en Bolivie. On y va à partir de Copacabana. Donc, d’abord, il y a le lac Titicaca, qui est un monument naturel de haut niveau. Des indiens y vivent encore sur d’épais tapis flottants de roseaux. De moins en moins nombreux, il est vrai, folklorisés désormais, il est encore vrai plus ou moins, mais tout de même ils existent. Et les derniers tirent habilement parti de la situation pour continuer à vivre comme ils l’entendent.
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La Isla del Sol est rocheuse, d’un relief un peu bousculé et plantée d’eucalyptus. Elle possède de nombreux sites d’époque inca. Le plus significatif étant la Roca Sagrada. Cette roche est au centre d’un mythe de fondation du Tahuantinsuyu. D’ici, le premier Inca, Manco Capac, né avec sa sœur-épouse Mama Ocllo de l’écume du lac (et l’un et l’autre ayant pour père le dieu solaire Inti), serait parti fonder une nouvelle capitale. Il disposait pour ce faire d’un bâton sacré à planter à l’endroit élu. Ce fut à l’emplacement de Qusqu. Lui devint le promoteur de l’agriculture et de l’artisanat parmi les hommes et Mama Ocllo du tissage parmi les femmes. L’empire inca, d’origine divine, était lancé. Les Incas ont aussi confié au bon soin des archéologues les vestiges de Pillkukayna et la maison labyrinthe Chinkana, une grande fontaine également. Sur la petite Isla de la Luna, à l’est de la Isla del Sol, Inaq Uyu était un cimetière, que l’on suppose avoir été réservé à des femmes de l’aristocratie inca.
La Cité du Soleil
La civilisation de Tihuanaku est pré-inca mais elle a été profondément influente. Le site de la Cité du Soleil permet de s’en convaincre. Il se trouve à l’est de la ville de Tiahuanaco, au sud du lac Titicaca. On n’a pas éclairci encore la fonction de tous les bâtiments, enceintes, cours, stèles, esplanades, mais des conceptions cosmologiques semblent impliquées ainsi que le culte du dieu Viracocha, créateur des astres dont en tête le soleil. Le matin n°1 ayant eu lieu sur le Titicaca et la Isla del Sol.
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Plusieurs structures importantes ont particulièrement retenu l’attention des archéologues. Comme la pyramide à degrés Akapana et le temple semi-enterré. A partir de celui-ci, un système hydraulique sophistiqué permettait de conduire l’eau jusqu’au sommet de l’Akapana qu’il transformait en fontaine monumentale. Performance technique qui faisait de la pyramide une réplique des grands massifs châteaux d’eau. Une géographie symbolique informait peut-être l’architecture du domaine. Le Kalasaya est une vaste enceinte murée, où l’on a trouvé la fameuse porte du Soleil. Les motifs sculptés qui en adornent la partie supérieure représentent diverses catégories d’être : cet ensemble énigmatique attend encore son déchiffrement. La Cité du Soleil est encore enveloppée de mystère, mais son importance pour le développement de la civilisation andine, inca notamment, semble certaine. A ce titre, l’Unesco ne pouvait manquer de classer.
Equateur
Ingapirca
Nous sommes ici dans le centre-sud de l’Equateur, sur les marches du Tahuantinsuyu. Le site inca d’Ingapirca, dans l’actuelle province du Canar, est l’effet de la conquête de la région par Tupac Yupanqui (seconde moitié du XVe siècle). Il y avait là un vieil établissement canari, que les Incas ont d’abord militarisé pour en faire un poste. Exigence logistique de la montée des troupes vers le nord. Et puis, la situation s’est calmée et un modus vivendi a été trouvé entre gens du cru et administration impériale. Cette dernière a donc redéfini la fonction d’Ingapirca, plus civile et religieuse désormais.
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On continue d’utiliser magasins et logements, mais on bâtit des terrasses en amphithéâtre, des bains rituels et un cimetière. Un temple du Soleil elliptique est adjoint à tout ça, dont la maçonnerie précise évoque irrésistiblement celle du Qoricancha à Cusco. Ajoutons encore la signature des hydrauliciens supérieurs qu’étaient les Incas et nous avons une petite cité tout à fait caractéristique ne laissant aucun doute sur son appartenance culturelle. Le procédé n’est pas sans faire penser au développement urbain de l’empire romain. Cuenca au sud-ouest, mais surtout, plus proches, Canar, à l’ouest, et El Tambo, au nord-ouest, sont les principaux départs pour une visite d’Ingapirca.
Argentine/Chili
Llullaillaco
Le rite de la capacocha débutait à Quscu sur une décision du Sapa Inca que provoquaient certaines circonstances solennelles ou critiques. Des offrandes devaient être présentées aux dieux, dans des sanctuaires et lieux naturels sacrés, à travers tout l’empire. Offrandes matérielles, mais aussi humaines. En fait, il semble que les jeunes sélectionnés pour être offerts offraient eux-mêmes dans leur pureté les dons des hommes. Ils devenaient ainsi entre ceux-ci et les dieux des intermédiaires privilégiés. Et prolongeaient dans l’au-delà l’intercession des prêtres. Rôle éminent qui incombait en général à des enfants de familles aristocratiques.
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Une fois les choses établies dans la capitale, les offrandes matérielles et humaines s’en allaient en ligne droite vers le lieu qui leur était assigné. Le volcan Llullaillaco, 6739 mètres, à la frontière de l’Argentine - province de Salta - et du Chili - Antofagasta - était l’un de ces terminus. C’est désormais le site archéologique de plus haute altitude : on y a mis au jour près du sommet les corps de trois enfants incas morts par hypothermie rituelle. Ces momies datent du XVIe siècle et sont exposées au Museo de Arqueologia de Alta Montana de Salta. Elles choquent sans doute notre sensibilité humaniste, mais elles sont le reflet d’une rigoureuse logique religieuse et, tout autant que le Qoricancha ou la porte du Soleil, des monuments de civilisation.
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Par
EMMANUEL BOUTAN
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