Italie

La Ligurie - la Riviera italienne

La Ligurie - la Riviera italienne

Signes particuliers : sa forme en croissant et son pesto “alla genovese”, mondialement connu. Riviera éternelle, la Ligurie, glamour et sauvage à la fois, déroule une suite de paysages préservés aux charmes intemporels.

 

Au fil de la délicate courbe côtière que constitue la Riviera du Ponent se distingue un franc promontoire de collines boisées et de villages-rivages, décidé à vivre plus intensément encore sa relation à la mer. Comme pour se dissocier, se faire remarquer, la presqu’île de Portofino fait bande à part. Son littoral escarpé ne donne que peu d’accès à la mer, mais quand il le fait, c’est la quintessence du paysage méditerranéen qui s’y déploie. Instituée en parc naturel, ses essences sont préservées, sa faune et sa flore choyées.

Mer de Ligurie

Rhiannon Taylor

 

Glamoroso Portofino

De cet élan esthétique se détache l’un des symboles éclatant du glamour côtier italien : Portofino. Ce diorama en Technicolor n’en finit pas d’inspirer poètes, artistes et visiteurs de passage. Tombé amoureux de sa baie en arc de lune, Maupassant confessait dès 1889 son admiration par ces mots : “Jamais peut-être, je n’ai senti une impression de béatitude comparable à celle de l’entrée dans cette crique verte.” Il ne fut pas seul à succomber. Truman Capote, Grace Kelly, Liz Taylor ou encore Ingrid Bergman ont écrit la brillante légende de cet humble port de pêche fondé par les Romains et devenu, à l’aube des années 1950, l’une des stations balnéaires les plus huppées de Méditerranée. Dalida a chanté ses louanges dans Love in Portofino, quand Martin Scorsese, Wim Wenders et Joseph L. Mankiewicz y ont posé leurs caméras. Ce port miniature ondule son vif nuancier de demeures ocre et or le long des quais et accueille à la belle saison une flotte de yachts plus somptueux les uns que les autres.

 

Port de Portofino

Faustine Poidevin

 

Sans surprise, on en profite davantage hors saison, à l’heure de grimper jusqu’à son petit cimetière panoramique ou en fin de journée, en empruntant le sentier qui mène à l’Abbazia di San Fruttuoso de Capodimonte, splendide complexe monastique du XIème siècle. Quand les embarcations venues de la voisine génoise repartent avec leurs passagers, on s’attable sur le port en amphithéâtre pour goûter à ses délices gastronomiques, qu’ils soient iodés ou typiques, comme les lasagnes de Portofino parfumées au fameux pesto alla genovese.

 

La Spezia

Lucy Laucht

 

Cinque Terre, cinq villages

En filant plein sud, la Ligurie côtière s’achève aux pieds des carrières de marbre de Carrare. Au-delà, c’est la prestigieuse Toscane. Mais juste avant, voici les Cinque Terre. L’ensemble, terre et mer, est constitué en parc national pour son incroyable biodiversité, rassemblant sur à peine plus de 4 600 hectares, un quart de la flore européenne. Entre Levanto et la Spezia se nichent cinq villages rivalisant de charme : Monterosso al Mare, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore. Le long d’un littoral dentelé fait de falaises toisant les flots et de criques rocheuses exiguës, ils forment un cordon semblable à une guirlande dont les chaînes sont les sentiers qui les relient. Leurs façades bariolées répondent là au bleu impassible de la Méditerranée. Pour les explorer justement, on oublie son véhicule, trop difficile à stationner. Reste alors le train régional qui passe de village en village ou la marche à flanc de colline, par la via dell’Amore.

Cinque Terre Italie

Lucy Laucht

Solution idoine, le bateau permet de se tenir loin des foules mais près des côtes. On profite ainsi d’un point de vue privilégié sur ce décor mi-sauvage, mi-dompté. Dompté ? Oui, car malgré une topographie parfois vertigineuse, l’homme a su planter vignes, agrumes, oliveraies et herbes médicinales. En terrasse bien sûr, parce qu’il n’avait pas le choix. Et parce que c’est joli. Des cultures délimitées par 7 000 kilomètres de murs en pierres sèches qui permettent d’agrémenter les agapes liguriennes déjà garnies de trésors marins – il faut goûter aux anchois salés de Monterosso. Tant de qualités ne sont évidemment pas passées inaperçues, et trouver une adresse à la belle saison a tout d’une gageure. Lorsqu’on y parvient, on profite d’une soirée au calme sur des places désertées par la multitude quotidienne. Sinon, on opte pour Levanto, un peu au nord, et sa vaste plage en pente douce. Ou Portovenere, à la pointe sud de la péninsule, pour admirer l’église San Pietro depuis son promontoire rocheux.

 

Photographie de couverture

LUCY LAUCHT