Dérive autocratique d’Erdogan, crise des réfugiés, conflit avec le PKK, la Turquie fait régulièrement la « Une » des journaux. Pour autant, faut-il considérer comme dangereux un voyage en Turquie ? On fait le point.
Tout au bout de l’Europe, aux confins de l’Asie, la Turquie est un carrefour de civilisations, que symbolise le cosmopolitisme d’Istanbul, l’une des plus belles villes au monde. Ses paysages ne sont pas en reste, reliefs sculptés par l’érosion en Cappadoce, steppes et canyons en Anatolie, et ses 7000 km de côtes baignées par quatre mers. La Turquie promet des plaisirs savants et épicuriens.
Non il n'est pas dangereux d'aller à Istanbul
Depuis un siècle la Turquie moderne, fondée en 1923 sur les décombres de l’Empire ottoman, à l’histoire complexe et tumultueuse, fait régulièrement la « Une » de l’actualité. C’est encore aujourd’hui le cas, avec la recrudescence du conflit avec les Kurdes suite au retrait des troupes américaines de Syrie. Pourtant, le voyage en Turquie est facile. L’hospitalité et l’art de vivre des Turcs font oublier le climat politique tendu du pays. Istanbul est plus sûre que Paris, plus sûre que la plupart des capitales européennes. Dans la ville, les faits de délinquance son quasi inexistants, et à aucun moment on n’éprouve de sentiment d’insécurité. Avec ses 16 millions habitants – dont la moitié a moins de 20 ans – c’est une ville en mouvement, cosmopolite, où se côtoient toutes les communautés, des hipsters aux ultra-religieux. Mosquées, palais, églises, synagogues : on connaît la richesse patrimoniale de l’ancienne capitane byzantine, mais c’est aussi l’une des places fortes de la création contemporaine, avec une scène artistique très vive.
Quelques adresses emblématiques : Istanbul Modern, ancien entrepôt maritime reconverti en musée, face au Bosphore ; la fondation Salt, à la fois musée, galerie, laboratoire de recherche ; un peu plus loin, Santral Istanbul, première centrale électrique de l’empire ottoman, en activité jusqu’en 1983, transformée en musée d’art contemporain. Et le petit dernier, ouvert en septembre 2019 dans le quartier de Dolapdere, le musée privé Arter. La Biennale, étape obligée du marché de l’art, témoigne aussi du dynamisme de toute la ville. Au-delà, une multitude de petites structures, galeries d’art, de design, fondations, maisons d’édition, club électro, font la richesse culturelle de la ville.
Dagmar Schwelle/LAIF-REA
Le visiteur qui découvre Istanbul pour la première fois sera surpris par la présence assumée des femmes dans l’espace public, vêtues à l’occidentale, buvant une bière en terrasse – pour rappel, les femmes turques ont obtenu le droit de vote en 1934, 10 ans avant les femmes françaises. Les femmes seules peuvent voyager à Istanbul et en Turquie sans aucun problème. Voyager en famille avec ses enfants, petits ou grands, est partout agréable : les enfants sont au centre de la société turque, les vôtres seront accueillis chaleureusement. La ville est également accueillante aux couples homos – si l’on observe un recul depuis 2014 – jusque-là, la Gay Pride attirait chaque année des dizaines de milliers de manifestants, interdite depuis cette date, elle ne rassemble plus que quelques centaines de militants qui bravent l’interdiction gouvernementale – il y a à Istanbul et dans les grandes villes de nombreux quartiers et lieux gay friendly.
Dagmar Schwelle/LAIF-REA
Comme dans toutes les villes du monde, certains chauffeurs de taxi peuvent être malhonnêtes, notamment dans les zones les plus touristiques, dans la vieille ville ou aux abords de la place Taksim. Leur système d’arnaque : emprunter des trajets plus longs – c’est là un point de vigilance, vérifiez votre itinéraire. Ceci dit, les taxis disposent tous d’un taximètre, et dès lors que l’on s’éloigne des quartiers les plus touristiques, les chauffeurs sont courtois et honnêtes. Et en terme de sécurité routière, mis à part à Istanbul, où la circulation est un peu chaotique – mais dans quelle mégalopole de 15 millions d’habitants ne l’est-elle pas ? – conduire en Turquie ne pose aucun problème. Les infrastructures routières sont rutilantes et démesurées : on emprunte des 4 voies neuves, sans croiser aucune voiture pendant des dizaines de kilomètres. Et dans les villages traversés, les habitants seront toujours bienveillants si vous avez besoin d’aide.
La majeure partie du territoire turc se trouve dans une zone de forte activité sismique. Le risque existe, en cas de tremblement de terre, il convient de suivre les recommandations du quai d’Orsay.
Alfredo D'Amato/PANOS-REA
Religion & Politique en Turquie
Aux élections municipales de 2019, Ekrem Imamoglu, l’étoile montante du CHP (Parti républicain du peuple), la principale opposition à l’AKP de Erdogan l’a emporté. De fait, l’opposition est vivace, et, si les autorités turques poursuivent des journalistes pour leur critique du gouvernement, une presse libre continue de résister. Vous constaterez vite le gap entre un hyperprésident religieux et nationaliste et une société civile, ouverte, laïque et tolérante. Et tout est question de bon sens : on ne s’affiche pas un verre de vin à la main, en plein Ramadan dans le quartier le plus conservateur de la ville, quand dans les autres quartiers le Ramadan n’impacte pas la vie quotidienne.
Le conflit entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) persiste. Le ministère des Affaires étrangères déconseille formellement tout déplacement dans les zones frontières avec la Syrie et l’Irak et plus globalement dans les provinces du sud-est du pays. Istanbul, le littoral et les stations balnéaires ne sont pas affectées par le conflit, qui reste circoncis loin des zones touristiques, dans les régions montagneuses du sud-est.
Christian Kerber/LAIF-REA
Nos spots préférés en Turquie
Istanbul
Au-delà de Topkapi, Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, on aime ses quartiers en mutation où le traditionnel et le contemporain s’imbriquent harmonieusement, ses musées et ses galeries d’art, et son art de vivre, où la gastronomie tient une place prépondérante – pour la découvrir, on vous propose une balade gourmande à la découverte de deux quartiers emblématiques, Besiktas, « village » bohème sur la rive européenne, et Uskudar, l’un des plus anciens quartiers d'Istanbul, sur la rive asiatique.
Côte égéenne
A 70 km à l’ouest d’Izmir, Alaçati, petite station balnéaire gyspset, ruelles tortueuses, maisons blanches face à la mer turquoise, jardins de bougainvillées. Le village a longtemps vécu des cultures de la vigne et de l’olivier, il est aujourd’hui refuge des bobos Stambouliotes. De là, on rejoint les sites de Pergame et Ephèse, troisième port du monde Antique, après Rome et Alexandrie. Et des eaux transparentes, des plages de sable fin.
On vous invite aussi à découvrir l’un des plus beaux vignobles de Turquie, à Urla Vurla, des vignes à la cave, pour s’initier au renouveau de la viticulture turque : la Turquie produit du vin depuis l’Antiquité, mais la production se diversifie, plus qualitative, depuis une quinzaine d’années.
Côte lycienne
Une côte sauvage, des plages et des criques azur, un arrière-pays dominé par les cimes des monts du Taurus, avec sa végétation de palmiers, de lauriers roses et de citronniers, et de nombreux sites archéologiques, tombeaux ciselés à même la roche, dernières demeures des souverains de Kaunos. Une Riviera préservée du tourisme de masse. Un ponton en bois, une guinguette sur le fleuve, et de petites barques pour traverser et rejoindre Dalyan – vaste plage de sable blanc, où viennent pondre les tortues. A Kas, on embarque pour une journée en goélette, emmenés par un couple de marins, la femme est aux manœuvres. Le site d’Olympos se déploie en pleine nature, face à la mer. Les familles piquent-niquent parmi les vestiges ou vont se baigner au bout de la crique
Cappadoce
Enchevêtrements de canyons, de cheminées de fée, de vallées perdues et de villages dissimulés dans la roche. Il suffit de s’éloigner de Gurane et de ses foules de touristes chinois et russes (malheureusement autant soumise au tourisme de masse que Antalya) pour découvrir une région préservée, ses paysages lunaires et les empreintes des premiers chrétiens.
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Avis de voyageurs en Turquie
Nos clients prennent la parole : quelques avis de voyageurs en Turquie :
« Un voyage magnifique, en toute sérénité, des intervenants triés sur le volet, aucun stress, toute notre énergie préservée pour profiter du voyage. »
Arnaud - Janvier 2020
« Istanbul ! Sa découverte avec un guide accompagnateur érudit, pour qui aucune question ne reste sans réponse. Grâce à lui, et au soutien sans faille de notre conciergerie, nous nous y sommes sentis entourés, accueillis. Merci encore ! »
Marie - Octobre 2019
« Notre séjour s’est idéalement déroulé. J’ai beaucoup aimé passer l’après-midi dans un ancien hammam. J’ai également apprécié les adresses suggérées : je privilégie les hôtels familiaux plutôt que les grandes chaînes internationales. Voyageurs du Monde vous prend en charge et vous permet de partir l’esprit tranquille. »
Catherine - Juin 2019
« Très belle destination aux portes de l'Europe. Merci pour l'excellente préparation du voyage, pour les conseils et suggestions de Voyageurs du Monde... Nous sommes comblés ! »
Marie-laure - Avril 2019
Photographie de couverture : Koraysa/Getty Images/iStockphoto