Pérou

A vivre au Pérou avant qu’il ne soit trop tard

A vivre au Pérou avant qu’il ne soit trop tard

De la mer et des hautes montagnes, une méga-diversité biologique, des vestiges culturels majeurs, pré-colombiens en particuliers. Que de richesses ! Richesses fragiles, peut-être ici encore plus qu'ailleurs, en raison même de ces richesses... A voir, à faire au lors de son voyage au Pérou.

1

S'imprégner du Machu Picchu

Fermeture de la montagne, fermeture du site, la menace plane de façon récurrente. Il est vrai que la fréquentation du lieu a évolué de façon exponentielle, passant de 70000 visiteurs par an il y a 25 ans à 77000 par mois aujourd'hui, presqu'un million par an! Et ce chiffre est contenu par la limite fixée par l'UNESCO, compte tenu de l'impact négatif du tourisme de masse sur les ruines. Au rythme où vont les choses, l'Unesco envisage de mettre le Machu Picchu sur la liste des monuments en péril. Le Machu Picchu a de nouveau fermé au mois d'avril dernier, et l'on se dirige pour l'instant sur des visites de plus en plus réduites et formatées, en temps et en itinéraire, sur ce lieu emblématique de la civilisation inca.

Machu Picchu

2

Voir le grand vautour des Andes prendre son envol.

Il ne parait pas fragile, engoncé dans sa cape de plumes noires lustrées et sa collerette blanche. Il déploie les ailes et s'envole, plane, sans un frémissement d'aile, sans effort apparent. Il nous laisse admirer son envergure immense, trois mètres vingt d'un bout de l'aile à l'autre! Il a l'air sur de lui. Il vit haut, très haut, entre 3000 et 5000 mètres, sur des bouts de rochers à pic, inaccessibles. On le croirait protégé. Mais non,victime de la chasse, de la destruction de son habitat et de l'empoisonnement par la consommation de carcasses de bêtes mortes empoisonnées, le nombre d'individus de grands condors des Andes décroit en permanence depuis l'enregistrement de l'espèce en 1977 à la liste des animaux menacés.

le grand vautour des Andes

3

Le sanctuaire pré-colombien de Pachacamac

Il est impressionnant, s'étalant à la fois dans l'espace (le site s'étend sur 460 hectares) et dans le temps, puisque ses ruines couvrent une période allant de la civilisation de Lima, qui naît 200 ans à peine après JC, jusqu'à celle des Incas, au XVème et XVIème siècle. La ville fut tour à tour une capitale administrative, un carrefour commercial et surtout un grand centre religieux; une cinquantaine de ses édifices sont parvenus jusqu'à nous : l'impressionnant temple du soleil, où les Incas offraient des humains au soleil, la Mamacona, "Maison des femmes  choisies", qui abritait les prêtresses dédiées au service du temple du soleil, le temple peint, orné de figures anthropomorphiques, de poissons, d’oiseaux et de végétaux. Cet ensemble unique, gravement endommagé par le grand tremblement de terre de 2007, est en sursis depuis, par manque de moyens pour le consolider.        

Le sanctuaire pré-colombien de Pachacamac

4

Le parc national de Manu

L'exploitation du gaz et du pétrole depuis la fin du XXème siècle dans le bassin amazonien pose de graves problèmes écologiques et sanitaires. Le risque de contamination au plomb, à l’aluminium, au cadmium, baryum et au chrome est significatif, et avéré : les résultats des dosages sanguins effectués sur les enfants indigènes sont terrifiants. Non seulement cette exploitation perdure, mais de gigantesques projets d'extension sont à l'étude. Si, pour l'instant, devant la levée de boucliers internationale, l'entreprise pétrolière a renoncé à ce projet dans le parc national de Manu, un des lieux présentant la plus grande biodiversité au monde, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, l'exploitation dans la réserve « Kugapakori, Nahua Nanti » destinée aux peuples qui souhaitent rester en isolement volontaire de la société nationale, se poursuit.

parc national de Manu

5

L'église à toit de chaume de Marcapata

Depuis le XVIème siècle, son toit est changé, tous les quatre ans, par les quatre communautés du village, Collana, Sahuancay, Puiqa, et Collasuyu, dans la tradition cérémonielle ancestrale du "repaje", qui donne lieu a des festivités qui durent des semaines. L'église saint François d'Assise, blottie au creux de la plaine de Marcapta, est le fruit du métissage entre les cultures indigènes et le la culture espagnole. Son architecture baroque andine est unique, et l'église, déjà mise à mal par le manque de ressources pour les réparations, risque de ne pas se relever de la construction de la nouvelle route qui relie le pays au Brésil. La route en effet bouleverse les traditions communautaires, et la transmission du savoir en général et des techniques d'entretien de l'église de particulier, qui se faisaient de père en fils, risque d'être irrémédiablement perdues.