Argentine

5 livres à lire avant de partir en Argentine

5 livres à lire avant de partir en Argentine

Une histoire riche, des personnalités fortes, une culture unique, cinq livres à lire avant de partir en voyage en Argentine.

1

Che, de Pierre Kalfon

On commencera par le plus mythique des Argentins, qui est resté attaché à son pays d'origine par son surnom : Ernesto Guevara fut surnommé le « Che » car il usait et abusait de ce tic de langage typiquement argentin. « Che » qui au départ veut dite quelque chose comme « pote », mais finalement veut dire tout et n'importe quoi, « hey », ou « ouhlala ». Quoi qu'il en soit, parmi la myriade de biographies consacrées au Che, celle de Pierre Kalfon ; Che. Ernesto Guevara, une légende du siècle, ou l'on suit la révolutionnaire de son enfance en Argentine jusqu'à son assassinat en Bolivie, tranche par sa qualité et son ampleur.

 

Che, de Pierre Kalfon

2

Ferveur de Buenos Aires, de Jorge Luis Borges

On enchaînera avec le plus célèbre des écrivains du pays, Jorge Luis Borges. Ferveur de Buenos Aires, c'est son premier ouvrage, sorti en 1923, un livre de poèmes publié à 300 exemplaires. Je laisse son auteur le décrire, des années après en 1970, lorsqu'il écrit son « essai d'autobiographie ». « Le livre (…) célébrait les couchers de soleil, les endroits déserts, les coins de rue peu connus (...). Je crains que ce livre n’ait été un plum-pudding  j’en avais un peu trop mis. Et cependant, en me le remémorant, j’ai l’impression de n’avoir jamais dépassé ce livre là. »

 

Ferveur de Buenos Aires, de Jorge Luis Borges

3

Luz ou le temps sauvage, de Elsa Osorio

On continuera en se plongeant dans la période la plus dure de l'histoire récente de l'Argentine. Luz, en espagnol, ça veut dire lumière. C'est bien ce que cherche à faire Luz, le personnage principal, plonger dans l'ombre de la dictature qui régna de 1976 à 1983 pour faire la lumière sur sa vie. Dans ce roman où l'on croise un tortionnaire amoureux, une ex-prostituée au bon cœur, une mondaine évaporée, la petite histoire rejoint la grande, la fiction la réalité. Un livre-hommage aux grands-mères de la Place de mai.

 

Luz ou le temps sauvage, de Elsa Osorio

4

Après l'orage, de Selva Almada

Nous sommes dans la province du Chaco, au cœur du Nord de l'Argentine. Peut-être irez vous y voir le parc National du Chaco, débusquer singes hurleurs et perroquets. Quoi qu'il y en soit, c'est une région où les hommes ne sont pas si nombreux. Dès que l'eau n'est plus là, c'est le désert, la terre sèche, la roche rêche. Dans l'ouvrage de Selva Almada, « el Gringo Brauer » tient un garage au milieu de nulle part. Tapioca, son fils adoptif, un gamin qu'il a recueilli lorsqu'à 8 ans, sa mère l'a abandonné, fait office de petite main. Le révérend Pearson, qui porte la bonne parole dans ces contrées, accompagné de sa fille Persi, s'y échouent : leur voiture les a lâchés. Alors que l'orage approche, ces deux mondes s'affrontent.
Une écriture sobre et visuelle pour ce roman construit comme une pièce classique (unité de temps, unité de lieu) qui ne connaîtrait pas de coup de théâtre.

 

Après l'orage, de Selva Almada

5

Le chanteur de Tango, de Tomàs Eloy Martinez

Julio Martel, le héros absent de ce livre, est né en 1923 et était encore vivant lors de la parution de ce livre, en 2003. Certains disent qu'il surpasse Carlos Gardel, une autre gloire nationale dont vous pourrez allez voir la tombe, toujours fleurie et agrémentée des traces du rouge à lèvres de ses groupies qui viennent la baiser. Le récit se situe en 2001, en pleine crise financière. Bruno Cadogan, un new-yorkais fondu de tango et chercheur sur le sujet, débarque à Buenos Aires pour tenter de retrouver Julio Martel, dont il ne trouve aucun disque aux États-Unis. Ni aux États-Unis, ni ici. Le vieux chanteur s'est toujours refusé à enregistrer un disque. Les rumeurs disent qu'on peut encore l'entendre dans de petits cafés mal famés. Bruno part à sa recherche, arpente Buenos Aires, Julio Martel se dérobe. A lire impérativement avant d'aller à Buenos Aires, le livre vous accompagnera dans vos pérégrinations dans la ville, et dans les milongas*

*les bals où l'on danse le Tango

 

Le chanteur de Tango, de Tomàs Eloy Martinez

 

Photographie de couverture : David Maupile/LAIF-REA