Ville du Moyen Age et du Seicento baroque quand la réputation de l’Italie est bâtie sur la Renaissance, Bologne n’apparaît pas sur les cartes touristiques. Pourtant, gourmande et cultivée, artiste et industrieuse, bourgeoise et progressiste, la « cité des idées » est régulièrement classée en tête du classement des villes où il est le plus agréable de vivre. Alors, on y va ! Nos incontournables pour une journée de visite à Bologne, la rouge, la grasse, la savante.
09h00
La tour Asinelli
Bologne est réputée pour ses tours – sur la centaine qu’elle comptait entre le XIème et le XIIIème siècle, une vingtaine ont résisté au temps et aux catastrophes naturelles. Edifiée entre 1109 et 1119, haute de 97 mètres, la tour Asinelli est le plus haut édifice de la ville. On gravit ses 498 marches pour se hisser au sommet, là-haut, une vue à 180° sur les toits de tuiles de terre cuite, qui, avec l’ancrage politique à gauche, donnent à Bologne son surnom de la rossa, « la rouge ».
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10h00
La gastronomie de Bologne
L’Emilie-Romagne est terre de gastronomie : parmesan, prosciutto di Parma, vinaigre balsamique de Modène, … Bologne, la grassa, « la grasse » – en est l’épicentre, réputée pour son excellente cuisine, l’une des meilleures du pays ; on aime y faire bonne chère. Dans le quartier piéton du Quadrilatero, au Mercato di Mezzo, marché historique, récemment revisité et modernisé, on craque devant les étals de charcuterie : salamis, mortadelles et jambons. Nos préférés : jambon de parme fondant ou culatello di Zibello.
Comune di Bologna
11h00
Bologne, la savante
Dante, Copernic, Pétrarque ou plus récemment Pier Paolo Pasolini y ont vécu, Bologne, la dotta – « la savante » – héberge la première université laïque du monde occidental. Les enseignements passés ont laissé des traces. Le palazzo de l’Archiginnasio, séparé de la Piazza Magiore par la basilique San Petronio, est incontournable, on y visite le théâtre anatomique autrefois dédié aux dissections, et la salle de lecture de la bibliothèque municipale, de toute beauté. Et si on a des envies d’échappées culturelles plus contemporaines, on court au Mast (Manufacture des arts, expérimentation et technologie) : fondation, auditorium et musée, avec 400 m² de salles d’exposition, c’est la porte d’entrée dans le XXIème siècle d’une ville juchée sur 2500 ans d’histoire.
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13h00
Spaghettis bolognaises ou Tagliatelles al ragu ?
Les spaghettis bolognaises, ça n’existe pas – et surtout pas à Bologne. Cette recette prétendument emblématique est une imposture. Aberration géographique d’abord : les spaghettis sont des pâtes originaires du sud de l’Italie, et dans les régions riches du nord de l’Italie, les pâtes sont fraîches. Aberration culinaire, ensuite. Le ragu épais, crémeux est fait pour accompagner des pâtes à l’oeuf, tagliatelles ou lasagnes, tendres et accueillantes pour la sauce – quand les spaghettis sont destinées aux sauces légères, aux fruits de mer. La vrai al ragu se compose de bœuf, chair à saucisses, pancetta, oignons, céleri, carotte, purée de tomates, vin rouge et lait. Goûtez aux excellentes tagliatelles al ragu, donc, et fuyez les établissements qui affichent à leur carte des bolognaises – ce sont à coup sûr des attrape-touristes.
14h00
Gelato et Café
La glace italienne, par contre, ce n’est pas une légende. Bologne est aussi réputée pour ses crèmes glacées – douceur des parfums, équilibre des ingrédients – et la ville regorge de glaciers, « gelateria » en V-O. Il y en a tellement que ce n’est pas facile de choisir. La plus réputée, la gelateria Stefino (Via S. Vitale, 37), propose des glaces bio, locavores, équitables, du granité de citron, à la crème glacé pistache au wasabi en passant par le xxx de café ou plus simplement, au café, souligné de noisettes entières : décadent. En vacances en famille, les enfants adorent !
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15h00
Cathédrales et Piazza
De palais médiéval en basilique gothique, le coeur de la ville se déploie autour d’un vaste ensemble ouvert, qui abonde de bâtiments et monuments splendides, de la piazza Maggiore à la piazza del Nettuno – qui doit son nom à la fontaine monumentale représentant Neptune. La cathédrale San Pietro est majestueuse, et dans les ruelles autour de la piazza Santo Stefano bordée d’arcades, une ambiance de village. On se perd de cloître en cloître dans les Sette Chiese, « sept églises », extraordinaire complexe composé d’un ensemble d’édifices qui datent du Vème au XIIIème siècle – églises, chapelles et cours.
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16h00
Et en voiture !
« Quand Fiat éternue, c’est toute l’Italie qui s’enrhume » dit l’adage. C’est dire l’importance de l’industrie automobile dans la péninsule. Ferrari, Bugatti, Ducati, Maserati, … la région de Bologne est le berceau de grandes marques automobiles. Une légende racontée à l’usine Lamborghini, où les anciens modèles aux créations les plus récentes sont exposés.
18h00
Sous les arches
L’ascension au Santuario Madonna di San Luca, église rouge qui domine la ville – on la rejoint par une belle promenade qui transporte jusqu’à la campagne bolonaise et fait passer sous un portique de 666 arches. On y admire le portrait de la Vierge qui aurait été peint par saint Luc lui-même, puis poursuivre jusqu’au parc della Chiusa, qui longe le fleuve Reno.
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20h00
L'heure de l'Aperitivo
Aperitivo ! On sacrifie à la tradition milanaise, de rigueur ici comme dans toutes les grandes villes du nord de l’Italie : planche ou tapas à volonté. Et c’est encore meilleur au sein d’une ancienne église – le Cafe Le Stanze (Via del Borgo di S. Pietro, 1), au coeur du quartier étudiant est installé dans l’ancienne chapelle de la famille Bentivoglio, édifiée au XVIème siècle. On adore les fresques d’époque, des murs au plafond !
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21h00
Cinecita di Bologna
La cinémathèque Cinecita di Bologna restaure et archive les films du monde entier (elle a offert une seconde jeunesse au Nosferatu de Murnau, à quelques Fritz Lang et à tous les Chaplin) et programme des rétrospectives. On se fait une toile au cinéma Lumière, avant d’aller boire un verre dans un des bars alentour, peuplés d’étudiants cinéphiles.
Par
MARION OSMONT
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