Maroc

24 heures à Agadir

24 heures à Agadir

Nichée sur la côte Atlantique du Maroc, dans la vallée du Sous, Agadir est surtout prisée des adeptes de farniente, de golf et de sable chaud. Ravagée par un tremblement de terre dans les années 1960, la ville a presque entièrement été reconstruite, réduisant à une poignée le nombre de vestiges historiques. Porte d’entrée vers le Sud marocain, on y transite le plus souvent avant de prendre la route vers les plages blanches et le littoral sauvage de l’Atlantique ou, côté terres, les dunes de sable, les oasis et les palmeraies. Pourtant, la cité balnéaire et portuaire mérite qu’on s’y attarde le temps d’une journée, pour y apprécier sa douceur de vivre et découvrir son visage plus authentique. Voici nos conseils pour profiter au mieux de 24 heures à Agadir.

9h00

Glaner le meilleur de l’artisanat marocain

Escale essentielle dans la vie d’un chineur, le souk est un merveilleux labyrinthe où il faut savoir se laisser porter au gré des étals et des allées, se perdre dans le foisonnement des odeurs et des couleurs pour mieux dénicher la bonne affaire et, bien sûr, s’improviser maître dans l’art de négocier. Car les prix ne sont pas fixes et marchander fait partie des coutumes locales. Si son nom signifie « marché du dimanche », le Souk El Had est désormais le rendez-vous quotidien des Gadiris et des visiteurs de passage (à l’exception du lundi, jour de fermeture hebdomadaire). Derrière ses remparts de pisé, c’est tout simplement le plus grand souk du Maroc. Ses dimensions sont démesurées, avec quelque 6000 échoppes proposant des marchandises en tous genres – épices, volailles, poissons, fruits et légumes mais aussi maroquinerie, tapis, bijoux, lampes, huiles et savons ou encore vêtements et produits high-tech. Même si le souk est, à l’image de la ville, assez touristique, l’atmosphère qui y règne mérite véritablement le détour.

 

visiter le souk

Britney Gill

11h00

Dompter la vague en douceur

Ce qui frappe en atterrissant à Agadir, c’est cette longue plage en croissant et, tout autour, d’autres bandes dorées frangées par la houle. Et ce n’est pas pour rien si ses plages ont fait la réputation d’Agadir auprès des adeptes de glisse ! Au cœur de la ville, la baie offre en effet des eaux abritées bercées par une houle intermédiaire, et des eaux dont les températures descendent rarement sous les 15°C en hiver. Des conditions idéales pour l’apprentissage et la pratique tranquille du surf. Des centres proposent des cours d’initiation directement depuis la plage centrale. Et pour ceux qui sont déjà experts, direction Taghazout, à une trentaine de minutes au nord d’Agadir, qui abrite plusieurs spots aux vagues parfois impressionnantes par temps fort, à l’image de Banana Point, Anchor Point ou le duo de plages K11 et K12.

plage de Taghazout

SmallWorldProduction/Lena Langendoerfer/stock.adobe.com

13h00

Poisson frais sur le pouce

La combinaison retirée et la planche rangée, il est temps de gagner le port de pêche d’Agadir, port d’envergure au Maroc, situé à l’extrémité nord de la Corniche. Très populaires et prisés des locaux, les lieux sont particulièrement animés au retour des bateaux de pêches. Après une petite balade sur les quais et autour du chantier naval, on peut alors s’approvisionner en poissons et crustacés au petit souk attenant. A côté de l’entrée du port, des dizaines d’échoppes et petits restaurants permettent de grignoter assiettes de fruits de mer et autres poissons et sardines grillées tout juste sortis de l’eau.

A noter : un grand projet de réhabilitation vise l’actuel marché aux poissons et devrait voir le jour dans les prochaines années.

port d'Agadir

salvador aznar

14h00

Sieste dans un jardin mémorable

Le jardin municipal de Olhão, ou jardin du Portugal, compte parmi les espaces verts les plus agréables de la ville. Oasis de calme et de verdure, il doit sa création au jumelage d’Agadir avec la ville portugaise de Olhão. Prisée des Gadiris qui viennent s’y reposer au frais autant que des touristes en goguette, le parc commémore les liens historiques entre les deux pays. La balade y est agréable, entre allées verdoyantes, ponts suspendus, points d’eau et bâtiments à l’architecture d’influence amazighe et mauresque. Au sud-ouest du jardin se trouve le musée de la Mémoire, un petit musée qui retrace l’histoire de la ville et du séisme de 1960. D’intéressantes photos d’Agadir entre les années 1920 et 1960 sont également exposées.

A noter : ce musée fermera ses portes au moment de l’ouverture du futur musée de la Mémoire et de la Reconstruction d'Agadir, grand projet du programme de développement urbain 2020-2024 de la ville.

jardin de Olhão

15h00

Plongée dans le patrimoine amazigh

Ouvert en 2000, le Musée Municipal de la culture Amazigh est consacré à la culture amazighe et au patrimoine berbère de la région de Souss-Massa-Drâa. Fruit de la collaboration entre la ville d’Agadir et des muséographes français passionnés de la région, il présente près de 1000 pièces anciennes (poteries, tapis, costumes traditionnels, manuscrits, etc.) et notamment une impressionnante collection privée de bijoux berbères. Le musée accueille également des expositions temporaires, des conférences thématiques et des ateliers pour les enfants – l’ambition du lieu étant à la fois la promotion de la culture et la sensibilisation de la jeunesse.

A noter : les collections du musée intégreront à terme le nouveau musée Timitar, dédié à la culture berbère, qui sera construit en bord de mer, toujours dans le cadre du grand projet Agadir 2020-2024. Le bâtiment actuel devrait alors être réhabilité en musée d’Art moderne et contemporain.

bracelet au Maroc

James Rajotte - Gallery Stock

17h00

Prendre de la hauteur

A quelques kilomètres du centre, perchée sur une colline, la Kasbah est l’un des rares vestiges historiques qui subsistent à Agadir. Construite en 1541 sous le règne du roi Mohammed Ech-Cheikh et restaurée à la fin du XVIIIe siècle, elle abrita à son apogée quelque 300 habitants. La forteresse avait alors pour vocation de repousser l’ennemi – portugais, à l’époque. Profondément ébranlée par le tremblement de terre de 1960, il n’en reste aujourd’hui que les murs d’enceinte et quelques traces des anciennes demeures. Le site vaut malgré tout le détour pour sa vue panoramique sur le port, la ville et toute la baie d’Agadir. La porte d’entrée est gravée d’une inscription en hollandais et en arabe, souvenir des débuts des échanges commerciaux avec les Pays-Bas.

Notre conseil : l’ascension jusqu’à la Kasbah pouvant être fatigante, nous vous recommandons de vous y rendre en taxi et de redescendre à pied.

kasbah au Maroc

Thomas Kierok - LAIF_REA

18h00

Flâner sur la Marina et le long de la Corniche

Après l’avoir admirée de haut, on rejoint – à pied, pourquoi pas – la baie d’Agadir par le nord, en commençant par une agréable balade autour de la Marina. Ce port de plaisance a été intégré entre le port de commerce et la plage et abrite une foule de bateaux, jusqu’aux yachts et aux palaces flottants. Alors que la lumière du jour décline et que les températures se font plus douces, on en profite pour arpenter la Corniche, longue promenade de plusieurs kilomètres qui borde la plage en croissant d’Agadir. D’un côté, le sable doré ; de l’autre, une alternance de boutiques, hôtels, cafés, restaurants. On s’installe d’ailleurs à la terrasse de l’un d’entre eux pour siroter un verre à mesure que le soleil se couche, en profitant de l’atmosphère décontractée des lieux.

Riad Villa Blanche

Riad Villa Blanche - Phoenix Hotel Management Company

20h00

Riad feutré et dîner gastronomique

Si Agadir n’est pas réputée pour son large choix de bonnes tables, il existe cependant une adresse à part, comme un secret qui se murmure à l’oreille. Dans un quartier paisible et résidentiel, tout au sud de la Corniche, le Riad Villa Blanche est un petit bijou organisé autour de son patio arboré. On y dort aussi bien qu’on y mange. Aux commandes des fourneaux, un chef alsacien et deux cheffes marocaines qui exécutent avec brio une cuisine gastronomique bercée par ces deux influences, et qui fait la part belle aux produit locaux et de saison. Si le poisson et les crustacés sont bien sûr à l’honneur, déclinés en filet, carpaccio ou tartare, la viande se déguste en tajine, parmentier ou burger Rossini, et les légumes bio composent des salades et accompagnements impeccablement parfumés. Les assiettes sont élégantes et pleines de saveurs, l’atmosphère tamisée et le service irréprochable.

 

Par

CLARA FAVINI