L'Ukraine en bref

Une heure sonne où l’avenir doit avoir le pas sur le passé. Si on ne peut ignorer l’histoire, car elle est un horizon de sens, il ne faut pas la ressasser. Il faut la faire. Les Ukrainiens veulent être sujets d’une histoire à accomplir. Entendons-les. Disons, schématiquement, qu’à un certain moment l’impérialisme, russe ou autrichien, agit comme un stimulant sur une élite locale qui y trouve de l’espace et la liberté d’une participation. Les vieilles cités gagnent à cela un air de modernité et développent leurs communications. Ainsi Kiev et Lviv. Il nait des villes, Kharkov, Odessa. Elles inaugurent un temps accéléré, pendant que les campagnes semblent établies dans le sempiternel. Bientôt, toutefois, le cosmopolitisme autoritaire montre ses limites.
Et les élites sont saisies de la nostalgie des origines. Elles ont appris de par le monde l’importance de la langue et de la nation. Elles se rappellent appartenir. L’époque veut ça. D’autant que leur peuple petit à petit s’est mis en mouvement, sans demander d’autorisation. On se cherche et, de diverses façons, on se trouve. Ceux qui sont allés prendre la clé à remonter la machine-responsabilité, ceux qui venaient un peu plus loin que le chemin de toujours. On se heurte alors aux scénarii des autres, les déclencheurs qui n’entendent pas qu’on leur fasse faux bond. La Révolution reboote le processus. La Seconde Guerre mondiale l’escamote. Le judaïsme est dévasté. La fin de l’Union soviétique dégage une issue. Il faut alors à durs tâtons inventer une identité neuve. Une démocratie.

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