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prendre la route

Voyager en Ouzbékistan est affaire de parcours. Dans ce pays d’Asie centrale qui vit jadis débouler les cavaliers de Gengis Khan, qui fut sillonné de marchands et de philosophes, dont les chemins de la soie sont jalonnés de caravansérails, la route est en elle-même une aventure, la destination un prétexte. Partir vers un ailleurs chargé de mythes et de légendes… Chaque étape est un éblouissement de couleurs et de motifs. Arabesques bleues des coupoles, mosaïques vertes des mosquées, tuniques écarlates des femmes, laine jaune soleil des tapis…
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marcher dans le sillage des caravaniers

Les caravanes chargées de myrrhe et de soie arpentaient ces steppes mangées par le sel, ces déserts rouges, ces oasis. Comme eux, vous vous enfoncerez au cœur de l’Asie Centrale, vous goûterez à la traditionnelle tourte de viande hachée et d’oignons, le Fitchi, aux pains savoureux… Aux voyageurs qui s’aventurent sur les traces de ces aventureux caravaniers s’offrent des lieux de magie et de mystère. Boukhara, ville aux 365 mosquées, Samarkand et ses mosquées aux toits bleus, ses mausolées éblouissants et son observatoire. Khiva, où les caravanes avaient pour coutume de faire halte pour un plein d’eau douce avant d’affronter le désert, entièrement reconstruite à partir de briques. Ces villes aux rues étroites et aux marchés parfumés d’épices ont fait rêver Marco Polo… qui n’y est finalement jamais allé. Mais vous, vous irez.
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assister a un miracle

Il fut un temps où, sur les rivages de la mer d'Aral, il suffisait de marcher, assez loin, pour perdre pied et pouvoir nager. A cheval sur l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, cet ancien lac d’eau salé était encore le quatrième plus grand de la planète. Les premiers effets du détournement des fleuves pour irriguer de gigantesques champs de coton ont commencé à se faire sentir dans les années 90 et en 50 ans ce joyau de la nature a perdu 75% de sa surface, faisant reculer les rives de 200 kilomètres, laissant chalutiers et caboteurs échoué sur le sable. Images de fin du monde…Mais voici qu’à nouveau l’eau circule. Un barrage construit en 2005 renverse la vapeur. L’eau et les poissons reviennent. Il faut croire aux miracles… Et aller sur place pour assister à cette renaissance aussi spectaculaire qu’inattendue.
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chiner des ikats

Ces cotons et ces soies teints à gros motifs dans les couleurs vives étaient utilisés pour fabriquer des vêtements de travail ou d’apparat, mais aussi des Parda, ces tissus d’ameublement multifonctionnels faits de plusieurs lès d’ikats et bordés d’un galon brodé. On trouve parfois sur les marchés ces couvertures, rideaux ou couvre-lit faits de larges tâches jaune, rouge ou vertes et l’on croise parfois au bord de la route des paysannes vêtues de ces tuniques rouges qui les font ressembler à des champs de pivoines contre lesquelles on échangerait volontiers tout le contenu de notre valise… Tak-i-Sarrafan, le marché de Boukhara, est une mine de trouvailles pour les chineurs, au fil des échoppes d’antiquaires et des tapis étalés au sol par les marchandes. Ou celui de Noukous, tenu par de belles paysannes aux traits mongols.
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rencontrer l’art degenere

A quelques kilomètres de Noukous, au bout d’un long désert salé en plein cœur de l’Ouzbekistan, se trouve un étrange musée. Un collectionneur inspiré nommé Igor Stavitsky, mort en 1984, y a obstinément entassé et rassemblé des milliers de toiles. Il les a sauvées de la terreur Stalinienne, acharnée à détruire l’art et déporter leurs auteurs au goulag dans les années 30. Cet ensemble forme la plus impressionnante collection d’avant-garde russe après celle du musée de St Pétersbourg. Une explosion de couleurs et de vitalité, cachée au cœur d’une ancienne ville russe dont les pompeuses avenues ont été peu à peu rongées par le désert. Un trésor, et le mot est faible, que le musée de l'Ermitage rêve de « récupérer », toujours veillé par le portrait de Stavitsky. Mais un trésor qui résiste là, au milieu de nulle part, seulement visité par quelques amateurs étrangers. Totalement surréaliste, pour un souvenir inoubliable !

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