Suède

Visiter la Suède

Visiter la Suède

Un retour à l’essentiel. C’est la promesse tenue d’un pays qui élève au rang de loi l’accès à la nature. De la matière – forêts denses, lacs féeriques, villages de pêcheurs – à la magie incandescente du ciel dans son festival d’aurores boréales, la Suède partage sans compter.

 

En Suède, on aime tellement la nature, qu’on la partage sans limite. L’“allemansrätten”, littéralement “liberté d’errer”, est le droit légal de chacun à jouir de la nature, planter sa tente où bon lui semble, pique-niquer au bord d’un lac, cueillir des baies ou des champignons. Leitmotiv national, elle déploie des paysages d’une pureté rare. On y apprend à vivre au rythme de saisons bien marquées : un été bref mais généreux, dont on savoure chaque instant ; un hiver long et rude, qui ralentit le cours de la vie et invite à profiter intensément de chaque moment de chaleur, littérale et humaine. À l’ouest, c’est la Dalécarlie. Région de petites montagnes, tapissée de denses forêts de sapins et de bouleaux, de lacs féeriques, et parsemée de villages au charme pittoresque incarnés par Tällberg ou Skinnskatteberg.

Une région si authentique qu’elle sert souvent de vitrine au pays tout entier. Qui n’a jamais entendu parler de ces vastes étendues où se reflètent quelques nuages cotonneux ? De ces rivages lacustres bordés de chalets au rouge si reconnaissable, rouge du cuivre de Falun, extrait depuis un millénaire des entrailles de la terre ?

De cet emblématique petit cheval de bois aux couleurs vives, toujours fabriqué à la main ? Pour rejoindre la côte du Bohuslän, on traverse une autre contrée continentale, le Värmland, moins touristique, malgré des espaces tourmentés et grandioses où alternent conifères et eau douce. Il s’off re même le luxe d’une mer intérieure, le lac de Vänern, aux mensurations peu égalées en Europe. À quelques encablures de la frontière norvégienne, la réserve naturelle de Glaskogen, ses 80 lacs et sa végétation abondante donnent de beaux motifs à l’émerveillement et au safari en forêt. L’œil curieux, affûté ou novice, guette le castor, le renard et l’élan, nonchalant maître des lieux.

Iles Vader architecture

 Armand Lagrange

 

Göteborg, la “petite Londres”

L’eau douce laisse peu à peu la place aux flots salés de la mer du Nord, et à une côte de rochers de granit lisses sculptés par le temps et les éléments. Tel un fil conducteur, le rouge des chalets se retrouve ici sur les cabanes de pêcheurs héritées des siècles passés, à Käringön, Fjällbacka, ou Grebbestad d’où provient la grande majorité des huîtres de Suède.

À côté de ces bourgades miniatures, Göteborg fait figure de géante, bien qu’elle allie avec brio les charmes d’une petite cité aux plaisirs d’une grande. Deuxième ville du pays, plus grand port de Scandinavie, la “petite Londres” rivalise sérieusement avec Stockholm et résume à elle seule l’art et la douceur de vivre suédois. C’est pour ses nombreux musées, pour la créativité déployée dans ses restaurants, pour sa passion du design qu’on l’apprécie, mais aussi pour son voisinage insulaire où l’on s’abandonne aux coquillages et crustacés, délices à déguster avec vue. Accessible depuis le littoral escarpé, l’archipel du Bohuslän et son millier d’îles, merveilleux terrain de jeu pour les kayakistes en herbe.

Suède architecture chien

Patrik Svedberg/imagebank.sweden.se

 

Abisko : chef-d’œuvre lapon

Puis les skis remplacent le canoë. Il règne en Laponie un silence assourdissant, et, l’hiver, un froid auquel on n’est jamais préparé. Sur ces terres extrêmes et extrêmement vastes se dessine le relief des montagnes les plus hautes de Suède, des lacs, des forêts, des cascades et des îles par centaines – le parc national d’Abisko résume à lui-seul l’ampleur du chef-d’œuvre lapon. Le calme est absolu, troublé de temps à autre par le craquement mat de la neige sous le pas, le chuintement des patins d’un traîneau, l’aboiement lointain d’un chien en pleine course…

Ce territoire se traverse en toutes saisons. Été comme hiver, les conditions, inédites, renvoient l’humain à ses instincts les plus élémentaires. Mais le jeu et la luminosité, sublime, en valent la chandelle. D’incandescent au soleil de minuit, le ciel se fait psychédélique, alors délicieusement marbré de couleurs fluorescentes. Les yeux s’écarquillent, et l’on reste muet face à ce phénomène que l’on n’explique pas, mais dont le nom résonne comme le dernier vers d’un poème : aurore boréale.

Scène de vie restaurant Stockholm

Rob Schoenbaum/ZUMA/REA

 

In the mood

La Suède réinvente l’été au bord du lac, la cabane traditionnelle se mue en hutte design, et les adresses pour respirer loin des foules foisonnent. La tranquillité se cultive sur la côte sauvage du Bohuslan – îles de granit et villages de pêcheurs aux cabanons cramoisis où il fait bon passer la nuit. Randonner sur Nordkoster, sillonner Sydkoster à vélo, voyager dans l’âge du bronze à Tanum. Plus au nord, la Laponie suédoise ne compte pas moins de huit saisons et autant de raisons de visiter la région. Dans tout le pays, la nature est aux premières loges jusque dans sa capitale lacustre. Pour aborder Stockholm, il faut suivre le sillage d’un habitant francophone, il vous ouvre les portes des quartiers en vogue qui abritent d’élégantes maisons historiques reconverties en hôtel trendy. On retient où il faut bruncher après le marché d’Östermalm, et patiner en plein air, naviguer vers l’île aux Plumes, et danser jusqu’à l’aube à Stureplan.

Scène de vie en bord de mer à Stockholm

Gregor Lengler/LAIF-REA

 

Photographie de couverture : Andreas Hub/LAIF-REA