Maisons d’architectes en Espagne, rendez-vous d’exception à Cuba, road trip au Maroc, gastronomie et solidarité au Refettorio… Une sélection de spots et d’idées pour voyageurs curieux.
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La Catalogne surréaliste de Dalí
Trente ans après sa disparition, Salvador Dalí continue à nous faire voyager en terres surréalistes. Au nord-est de la Catalogne, le triangle dalinien relie sur cent kilomètres trois lieux majeurs de l’univers de l’artiste. Point de départ : le théâtre-musée de Figueras – sa ville natale – est l’une de ses dernières et sans doute la plus monumentale réalisation qui compte pas moins de 1 500 œuvres éclectiques. Deuxième étape indispensable : sa maison de Portlligat à Cadaqués, assemblage fantasmagorique, qui fut le centre de sa vie délirante. Enfin, le château de Púbol, “cathédrale Galactique” offert à son épouse et muse Gala, dans lequel le génie ne se rendait que sur invitation écrite, convention dont vous êtes bien sûr dispensés. On est fou de Salvador Dalí… L’été sera catalan !
Robert Descharnes
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Notre service de "fixeur"
Le terme, dérivé de l’anglais “to fix” (arranger), désigne un métier jusqu’ici réservé à la presse et au cinéma. Un correspondant local, basé généralement dans une zone territoriale complexe, capable de vous ouvrir les arcanes du pays. Soucieux de donner une vision la plus juste possible des destinations proposées, Voyageurs du Monde développe pour ses clients un service de fixeurs. La mission de ces derniers : livrer un éclairage politique, religieux, économique ou social des lieux, appuyé de rencontres impossibles à obtenir sans un solide réseau. À Cuba, la tâche est assurée par un réalisateur dont le répertoire va de la scène musicale au clan Castro. Curieux d’en savoir plus ? Faites le test lors d’un prochain voyage, vous serez alors fixé.
Cécile Lhermitte
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Refettorio : le goût du partage
Combler la faim et l’esprit avec autant d’attention, telle est l’idée de Food for Soul. Créée par le chef italien Massimo Bottura, cette organisation à but non lucratif pilote le projet Refettorio, une association tant culturelle qu’humanitaire. Objectif : servir des repas aux plus démunis dans un cadre agréable, en ajoutant au travail de structures déjà existantes une note de culture. Bottura ouvre le premier refettorio à Milan, en 2015, lors de l’Exposition universelle, dans un théâtre abandonné. Puis, il récidive à travers le monde (Rio, Londres, Paris, et bientôt San Francisco et Mérida) selon la même recette : “restaurer” des lieux, des aliments et des êtres oubliés.
En mars 2018, dans le foyer de l’église de la Madeleine, le Refettorio Paris servait ses premiers plats. Un an après, sous des voûtes habillées par le designer Ramy Fischler et les artistes Prune Nourry et JR, une centaine de dîners sont concoctés chaque soir par de grands chefs invités (Dominique Crenn, Sébastien et Michel Bras, Olivier Roellinger…).
Autre défi relevé par Bottura : lutter contre le gaspillage alimentaire en improvisant une cuisine à base d’invendus. Une évidence née d’un constat sidérant : chaque année, un tiers de la production mondiale finit au rebut quand plus de 820 millions de personnes souffrent de la faim. Le Refettorio Paris, piloté par Jean-François Rial, pdg de Voyageurs du Monde (l’une des entreprises finançant le projet), sera bientôt doté d’une version mobile. En sus de sa street food, il offrira une aide médicale, juridique et éducative. Nouvel ingrédient d’une émulsion réussie en quête de bénévoles qualifiés.
JR
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Tchernobyl : visiter “la zone”
On croyait les blancs et les béances de la carte résorbés, et voilà que l’homme en crée de nouveaux. L’explosion, en 1986, de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, a eu cette conséquence pour trente ans. Aujourd’hui, radioactivité mesurée et réacteur confiné, “la zone”, dans des conditions de sécurité draconiennes, s’entrouvre. C’est que le blanc, ce vide intrigant, occupe et met en mouvement. Non pas sous l’effet d’une fascination hors de propos, mais parce qu’aucun lieu ne mérite d’être abandonné. En un sens, les voyageurs, qui vont partout, ravaudent la planète. Lorsqu’on gagne Kiev, pour visiter la cathédrale Sainte-Sophie et la laure des Grottes, inscrites l’une et l’autre au patrimoine mondial de l’Unesco, il semble difficile de faire comme si la fameuse zone d’exclusion n’existait pas.
Voyageurs du Monde propose un voyage à Chernobyl pour arpenter les lieux, avec prudence et attention, aux côtés d’un expert. Trace d’un événement planétaire majeur, ce lieu de sinistre mémoire raconte aussi l’importance des enjeux actuels et à venir.
Roman Robroek / stock.adobe.com
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Le Maroc en side-car
Amateurs de véhicules anciens et de grands espaces, ce road trip en side-car à travers le Maroc s’adresse à vous. Scarabeo Camp a imaginé un programme de cinq jours et quatre nuits (de mars à novembre) au volant de cette bécane vintage. Cinq heures de route en moyenne entre les étapes, pendant lesquelles on se relaie au guidon ou dans le panier, suffisent pour relier le désert de pierres de Marrakech aux dunes de sable d’Agadir. Une jeep suit de près, en cas de fatigue. Le matin, une équipe d’assistance prend les devants et part planter votre tente, dresser une table féerique et mettre le tajine sur le feu. Chaque soir connaît un décor différent, toujours sauvage, toujours romantique : la rocaille de l’Agafay, les sommets enneigés de l’Atlas, les kasbahs en ruines du plateau du Souss-Massa, les grandes plages immaculées de l’Atlantique. Camp de toile mobile, tapis à même le sable, brasero, belle étoile, lampe-tempête, dîner aux chandelles : tout concourt pour se sentir l’âme d’un grand explorateur.
Scarabeo Camp
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Les Solo Houses : Ovnis architecturaux
Au sud de Barcelone, la région du Matarraña, une Provence espagnole couverte d’amandiers et de terre ocre, voit depuis six ans mûrir un projet hors normes baptisé Solo Houses. L’entrepreneur Christian Bourdais, propriétaire de cinquante hectares de nature vierge, a convié dix architectes de la nouvelle garde contemporaine – parmi lesquels Go Hasegawa, Barozzi Veiga et Smiljan Radic (auteur du spectaculaire Vik Winery au Chili) – à réaliser chacun une maison secondaire. Seule contrainte à respecter : l’environnement.
Dix cartes blanches en devenir, destinées à réinventer la façon de vivre en vacances. Deux sont d’ores et déjà sorties de terre : celle du duo chilien Pezo von Ellrichshausen, une plate-forme de béton flottant à la cime des arbres ; et celle de l’agence belge Office KGDVS, un ovni tout en circonvolutions. Deux autres verront le jour cette année. Proposées à la location, ces maisons composeront à terme les suites d’un hôtel unique dans un cadre dessiné par l’architecte Bas Smets, reliant paysage, architecture et art. Des vacances d’une autre dimension, pour voir l’Espagne côté nature, loin de son urbanisation littorale erratique. En espérant que ce projet soit le signe d’un renouveau salvateur pour l’environnement. À suivre…
Pezo von Ellrichshausen
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Maisons françaises
Quinze adresses proches de la demeure privée : une French Touch qui dorlote ses invités.
À La Maison Plûme, en Normandie, une terrasse privée sur la Seine ; au Château d’Uzer, dans les Cévennes, un parc rien que pour soi : ces maisons de familles ou d’amis soignent leur extérieur, espace de vie à part entière. En Provence, c’est à La Maison Rousse. Architecture traditionnelle, table conviviale : de
La Grenouillère, dans le Pas-de-Calais, au Bel Estiu, dans le Périgord noir, vous êtes choyés aux saveurs locales.
Mamie Boude /La Maison Plûme
Intimité et style restent les maîtres-mots : au 35 Mai, dans l’Ardèche ; à La Minotte, dans les Yvelines, quatre chambres seulement, tandis que Le Boutik Hôtel, à Annecy, La Divine Comédie, en Avignon, ou Le Manoir Laurette, dans le Lot-et-Garonne, insufflent un même esprit contemporain dans des lieux chargés d’histoire.
Le Boutik Hôtel
La localisation suffit parfois à succomber, perché à La Maison Cimes, dans les Hautes-Alpes ; caché au fond d’une crique au Misincu, en Corse ; sur un causse désert au Buron de Niercombe, dans le Cantal, dans un coin de fraîcheur du Vaucluse, au Metafort, ou dans la bulle corse du Couvent de Pozzo... Sérénité, simplicité et ce dernier atout : ne jamais déroger aux services d’un 5 étoiles.
Le Buron de Niercombe
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Ishkar : Objets de résistance
Trop souvent encore, il ne filtre de la Syrie et de l’Afghanistan que des images d’aridité, de guerre et de pauvreté. Pour remédier à cela, Flore de Taisne et Edmund Le Brun, couple de Français ayant vécu en Afghanistan, ont lancé la plate-forme Ishkar, dont l’objectif est de parler autrement des pays en guerre. Comment ? En mettant en lumière leur artisanat, pour en préserver les traditions millénaires et le placer au cœur d’une nouvelle économie… En esthètes engagés, ils sont allés à la rencontre de souffleurs de verre, bijoutiers, joailliers, potiers, tisserands. Depuis, ils éditent avec ces artisans une ligne d’objets de décoration et d’accessoires. Bijoux martelés ou tapis tissés à la main, les créations d’Ishkar parlent de production lente et manuelle, de matériaux naturels et, au-delà, d’espoir.
Timothée Chambovet
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Le RedDoor : Modernisme tropical
Près du village de Pererenan, Bali existe encore comme dans nos rêves. À l’horizon, tous les verts se télescopent. Dans ce tableau ultravégétal, posté face à la rivière Pancaran, le RedDoor tient de l’observatoire privilégié. Loin de dénaturer le panorama, cet éco-resort se fond dans les forêts de banyans, la mangrove, les cocotiers et les frangipaniers. Parlant couramment le “modernisme tropical”, il en maîtrise les codes et l’esthétique – l’architecture de l’hôtel a banni les murs et voit l’extérieur se prolonger à l’intérieur, l’air et la lumière naturelle s’infiltrer sans retenue. Le mobilier sur mesure rappelle les lignes danoises des années 1960, et partout, le nuancier égrène les beiges, sable, grès, argile.
Prolongeant ce tête-à-tête avec la nature, les quatre suites jouent de voilages ouvrant sur les rizières ou sur le murmure de la rivière Pancaran. Et cette porte rouge dont l’hôtel porte le nom ? Cachée derrière les bougainvilliers. Doucement, la langueur guide vos pas, du lit à la piscine ou du spa à la table, éclairée à la bougie… Voici distillés, dans ce sanctuaire enchanteur, tous les éléments d’une retraite lumineuse.
RedDoor Bali
Photographie de couverture
REDDOOR BALI