Il existe maintes raisons d’aimer voyager au mois de juin. Juin, c’est à la fois le mois du jour le plus long et de celui qui marque le début de l’été. Le début des vacances en somme. De quoi offrir les conditions idéales à une escapade à deux, en solo ou en famille. Mais reste quelques interrogations : où partir au soleil en juin ? Sur les rives méditerranéennes ou atlantiques ? Au bout du monde ou jusqu’au Nouveau Monde ? Rencontrer des locaux ou préférer les animaux ? Dix pistes possibles ci-après.
- Grèce - Cyclades
- Indonésie - Bali/Lombok
- Colombie
- Îles Féroé
- Kenya
- Australie
- Corée du Sud
- France/Espagne - Pays basque
- Canada - Québec
- Turquie
1
Grèce – Cyclades
Imaginez où partir au soleil en juin. Imaginez devoir faire un choix parmi plus de 250 îles en pleine mer Egée. Imaginez néanmoins être rassuré en découvrant que seulement 24 sont habitées et donc visitables. Il n’empêche, les Cyclades, cette fantastique extension perlée de la Grèce continentale, mettent formidablement en exergue les mots d’André Gide : “Choisir, c’est renoncer”. Il le faudra néanmoins pour profiter au mieux de votre choix et d’un mois de juin aux températures moins féroces qu’en plein été. Serait-ce Naxos pour ses plages ? Sifnos pour ses chemins de randonnée ? Ou alors Amorgos en famille ? À Antiparos pour être tranquille ? Mykonos pour faire la fête ? Ou Santorin pour la carte postale ? Imaginez ne pas être étonné en apprenant que “dilemme” est un mot d’origine grecque…
2
Indonésie – Bali/Lombok
Bali et Lombok. Lombok et Bali. Deux sœurs de l’archipel de la Sonde mais pas deux jumelles pour autant, notamment si l’on se réfère à leur division biogéographique qui fait appartenir leur faune à deux écozones distinctes : Indomalaise pour Bali et Australasie pour Lombok. On dit parfois un peu paresseusement et avec une pointe de nostalgie que Lombok est la Bali d’il y a cinquante ans. Mais si Bali s’est urbanisée, densifiée et même un peu domptée, elle reste Bali. Et la magie de ses paysages n’a que peu d’égale dans le monde. En juin, la saison sèche débute à peine et vous aurez un peu d’avance sur la haute saison touristique, surtout si vous prenez des chemins de traverse. La période est toute aussi propice à Lombok. Bien que moins dotée en infrastructures touristiques, elle n’en est pas moins fascinante, encore sauvage et pas avare en belles surprises. Le mieux est de combiner un voyage vers les deux îles et sans attendre un demi-siècle…
Salva Lopez
3
Colombie
Quand on évoque un voyage en Amérique latine, la Colombie n’arrive pas en tête des sondages. Quelques raisons à cela : des voisins aux atours plus célèbres, une réputation sulfureuse héritée d’une époque révolue… Le pays est pourtant le seul à pouvoir se targuer d’offrir à la fois une expérience caribéenne, une fenêtre sur le Pacifique et un large pan de la forêt amazonienne. Déployez sans tarder une carte et relisez cette phrase plusieurs fois, elle prendra tout son sens. Aussi, la Colombie présente une richesse géographique, et donc esthétique, de tout premier plan. En juin, moment intermédiaire entre saisons sèche et humide, on se réfugiera dans une finca de l’Altiplano ou de la région de Bogota avec délice. On pourra tout aussi bien arpenter la région du “triangle du café” ou longer la côte Pacifique en quête d’un soleil enfin revenu en ami.
4
Îles Féroé
Il y a quelque chose d’inexploré au royaume du Danemark qui s’appelle les îles Féroé. Ce petit archipel danois mouille les froides eaux de l’Atlantique Nord à équidistance de l’Islande, de la Norvège et de l’Écosse. Si la brume et le gros temps lui confèrent une aura mystique sans pareille, on l’aime aussi sous un soleil franc de début d’été. Il ne sera pas tant question de chaleur ici, mais de vacances en famille axées nature et grands espaces. Votre royaume pour des macareux, des cascades, des fjords et des landes à n’en plus finir. Ce séjour est aussi l’occasion de découvrir le mode de vie des quelque 50 000 Féroïens, forcément autarcique et encore traditionnel par bien des aspects. Les petits villages aux façades colorées, l’héritage viking et la gastronomie franchement marine vous raviront, sans oublier l’angle culturel qui ne sera pas à sous-estimer.
Nicole Franken / Visit Faroe Island
5
Kenya
Ici, la saison humide touche à sa fin et les températures ne sont pas encore trop élevées. Un dosage idéal pour une aventure en plein air. Car c’est bien cela le Kenya : la liberté d’un doux courant d’air, l’appel des grands espaces, la promesse d’un safari sans fin. À peine avez-vous quitté Nairobi que les paysages du Rift vous appellent. Les nombreux parcs et les réserves sont autant d’étapes où côtoyer l’iconique Big Five (lion, léopard, éléphant, rhinocéros, buffle) et bien plus encore. Arpenter cette partie de l’Afrique de l’Est, c’est aussi découvrir la culture swahilie et prendre de l’altitude sur les pentes du mont Kenya. On le sait moins, mais le Kenya littoral est tout aussi fascinant. Celui bordant le lac Victoria bien sûr. Mais aussi et surtout la côte baignant l’océan Indien. On pense à Lamu évidemment, éden insulaire où se baigner et/ou pratiquer la plongée ; et également, plus au sud, vers Mombasa, à Diani Beach, à l’île de Funzi et au parc marin de Kisite-Mpunguti.
Olivier Romano
6
Australie
Plus qu’une destination de voyage, elle est un continent, une île-monde à l’envers du nôtre. D’ailleurs, même les saisons y sont inversées. Mais à la question “Où partir au soleil en juin ?”, l’Australie répond toujours présente. Quelle que soit la saison, sa variété de paysages, de climats, de faunes et de flores n’a que très peu d’équivalents dans ce monde. Le vol jusqu’à Down Under, aussi long soit-il, est fort justement récompensé. Sydney captive, autant que sa baie, par son énergie et une cool attitude si rare dans une aussi grande cité. Perth, Melbourne, Adélaïde… : de manière générale, c’est toute votre expérience citadine qui en sera chamboulée. L’Australie présente aussi un Red Center envoûtant de lumières et de formes géologiques façonnées par le temps. “Le Temps du rêve”, celui d’une culture aborigène à la fois menacée et plus que jamais indispensable. Mais l’Australie, au nord, est aussi une réserve tropicale où la chlorophylle est à l’image du climat : intense.
7
Corée du Sud
Pour beaucoup de voyageurs qui la choisissent, la Corée du Sud est une totale découverte. Un choc culturel qu’on peine à imaginer. Inimaginable, donc, comme l’a été son essor économique au sortir de la guerre fratricide avec le Nord. Pourtant, la Corée du Sud est aujourd’hui l’un des pays les plus développés du globe. Sa culture se diffuse peu à peu à travers le monde, pour le meilleur quand il s’agit de cinéma ou de street-food, pour le plus discutable si l’on parle de K-pop. Quoique vos enfants auront sûrement un avis différent. Le mieux est encore d’aller se faire une idée sur place. Séoul bouillonne et vibre d’une énergie rare qui prend racine aussi bien dans le quartier branché de Gangnam qu’au fil des maisons traditionnelles de Bukchon. Direction ensuite le littoral oriental en passant par les sommets abrupts du parc national du mont Seorak. Gangneung vous surprendra par ses plages baignant la mer du Japon, quand Busan vous fera vivre au rythme frénétique de son marché au poisson.
8
France/Espagne – Pays basque
Aussi singulier que soit le Pays basque, son identité n’en demeure pas moins plurielle puisqu’à cheval sur la France et l’Espagne. Ainsi, à ceux qui se demandent où partir au soleil en juin, le peuple basque répond “hemen !” (“ici”, en français) d’une seule voix. Avec un peu de temps, on n’hésitera pas à franchir la frontière et explorer la région des deux côtés des Pyrénées. Sinon, le temps d’un simple week-end, on peut opter pour un séjour à Biarritz ou San Sebastián pour en prendre le pouls citadin. Ses frontières, justement, sont un peu floues, de Bayonne à Bilbao. Mais quand vous serez au bon endroit, vous le saurez. On parle ici d’une identité, incarnée par une langue régionale encore très usitée, de traditions, d’une histoire, d’une gastronomie qui, mises bout à bout, ne ressemblent à aucune autre. Nul besoin de carte donc. Ou alors seulement pour choisir vos pintxos ou si vous partez sur l’un des nombreux chemins de randonnée menant à Compostelle.
Faustine Poidevin
9
Canada – Québec
Du détroit d’Hudson aux Cantons de l’Est, le Québec est immensément étendu. Presque un continent à lui tout seul. Mais rassurez-vous, ce n’est que sa partie méridionale qui intéresse 99% des voyageurs, celle qui suit le Saint-Laurent, de l’Ontario à la Baie des Chaleurs. Après un printemps parfois boueux (la conjonction du redoux et des reliquats de neige), place à une saison plus propice au voyage. Le Québec répond présent à la question “Où partir au soleil en juin ?”. Si elle ne cesse de bouger, même en hiver, Montréal reprend du poil du caribou et entame sa tant attendue saison des festivals. Le lac Mégantic recommence à scintiller de mille feux. Québec Cité fait belles ses ruelles historiques quand l’île d’Orléans propose ses premières fraises. C’est la période idéale pour faire la navette en traversier entre les délices visuels et gustatifs du Charlevoix et les villages typiques de la Route des Navigateurs. Et si la durée de votre séjour vous le permet, n’hésitez pas à filer jusqu’en Gaspésie, profiter pêle-mêle des baleines, des Gaspésiens et des microbrasseries (dans l’ordre que vous voudrez).
10
Turquie
Il y aurait tant à dire sur Istanbul. Connaissez-vous une ville aussi grande à avoir changé trois fois de nom dans son histoire ? Vous êtes là dans l’un de ces rares endroits du monde, avec Rome, Paris et Jérusalem, où l’histoire de vos manuels scolaires s’est déroulée. Vous êtes là, entre Asie et Europe, sur les rives d’un Bosphore qui phosphore. Une Sublime Porte vers l’Orient, un détroit vers l’Occident. Mais aussi fascinante soit-elle, Istanbul ne dit pas tout de la Turquie. Car il y a aussi Antalya et la côte lycienne, cette riviera au climat si propice qu’il invite au farniente. Au centre du pays, il y a aussi la Cappadoce : hors des sentiers battus, laissez-vous attirer par les habitations troglodytiques et les formations géologiques qui rivalisent de courbes et de couleurs. Cap au nord enfin, des Alpes pontiques aux rives de la mer Noire pour tenter de saisir l’incroyable richesse anatolienne.
anemone/Fotolia
Par
OLIVIER ESTEBAN
Photographie de couverture : Lucy Laucht