Afrique du Sud

Découvrir Johannesburg

Découvrir Johannesburg

L’astre solaire fond derrière les collines aurifères de Johannesburg. En roulant vers Egoli (cité de l’or, son nom zoulou) depuis l’O.R Tambo International Airport – un hommage à Oliver Reginal Tambo, ex leader de l’ANC (African National Congress) et pilier de la lutte anti apartheid- on imagine que ces reflets mordorés semaient de pépites les rêves des pionniers qui se précipitèrent sur la route du gisement du Witwatersrand dès 1886, créant en un temps record l’une des villes les plus importantes du pays, à plus de 500 kilomètres du port de Durban. Aujourd’hui, bloqué dans une circulation phénoménale, on prend le temps de voir croître les gratte-ciel de la ville la plus riche d’Afrique australe, également la plus peuplée : près de 4 millions d’habitants pour la simple municipalité, environ 10 pour la totalité de l’agglomération, soit 1 Sud-Africain sur 5.

Homme qui regarde son téléphone à Johannesburg

Ce monstre tentaculaire, découpé en blocs par le régime de l’apartheid, connaît depuis la fin du système ségrégationniste, de profondes mutations. L’abolition des lois contrôlant la circulation des communautés non blanches permit notamment à ces dernières d’investir l’ancien quartier des affaires. Devant la montée de la violence et du chômage, la société blanche abandonna alors le CBD (Central Business district) pour recréer un nouveau business district à Sandton. Ainsi, le Jozi post 1994 reste morcelé et souffre encore d’une réputation dangereuse. Il s’apprivoise pourtant, à qui prend le temps. 

 

Johannesburg, mémoire du pays, symbole de La nouvelle Afrique du Sud

Inutile de chercher un centre ville de type européen. Plutôt imaginer un Los Angeles...sans Océan, mais avec sa panoplie des sky scrapers, panneaux publicitaires, et quartiers résidentiels luxueux. Parmi les « villages » qui donnent à Joburg un caractère paisible, Houghton est représentatif d’un bouleversement social. Outre Nelson Mandela, ce quartier historiquement blanc héberge dorénavant une classe moyenne noire. Issus de la politique de Black Economic Empowerment (BEE) visant à rectifier les déséquilibres passés, les Black Diamonds  -comme on surnomme ces jeunes actifs non-blancs- roulent en voiture de sport, jouent au golf, trinquent au sommet des buildings, dansent dans des clubs chics sur du kwaito (cousin du hip hop, passé à la moulinette de Soweto). Autre changement : l’émergence de couples mixtes, chose qui il y a encore 20 ans était passible d’emprisonnement. Cette évolution sociale, n’efface pas un taux de chômage et des problèmes d’insécurité encore très importants, mais elle redessine la ville.

hommes et femmes sud-africains qui déjeunent au restaurant

Des quartiers historiquement pauvres renaissent. Le phénomène s’est accéléré depuis l’organisation du Mondial de football en 2010. Le FNB stadium qui a accueilli la finale, est situé à Soweto, township historique, symbole de la chute de l’apartheid et aujourd’hui véritable ville moderne avec ses restaurants branchés et son énorme centre commercial. Autre exemple : Newton, ancienne zone industrielle désormais au centre d’une activité culturelle florissante : expositions, danse, musée, théâtre : la scène « arty » est dynamique. Elle s’étend de l’autre coté du pont Nelson Mandela, à Braamfontein, quartier étudiant où se pressent les galeries d’art.

Fans de shopping, les Buppies- contractions de black yuppies, bobos blacks- se retrouvent au Fashion District,  à l’est de la ville, jusque là stigmatisé par le quartier pauvre d’Hillbrow. Ce vent de modernité ne balaye pas la dimension historique de Joburg. On découvre la ville sur les pas de Gandhi, à travers de nombreux lieux, telle la Satyagraha House, maison réhabilitée dernièrement par Voyageurs du Monde ou sur ceux de Mandela à Soweto, dans son ancienne demeure et au square de la liberté où fût fondé l’ANC en juin 1955. Enfin, le bouleversant musée de l’apartheid revient sur la tragédie sud-africaine. Finalement, voir Johannesburg, c’est un peu regarder l’Afrique du Sud dans les yeux.

 

 

Les bonnes raisons d’aimer Johannesburg

 

  1. Parcourir la ville dans les pas de Gandhi et Mandela
  2. Visiter l’émouvant musée de l’apartheid
  3. Sillonner l’ancien Central Business District et sa centaine d’édifices Art Déco
  4. Déjeuner à 44 Stanley, anciens bâtiments industriels convertis en studios de design et restaurants
  5. Flâner à 70 Juta street, qui héberge galeries et magasins de mode
  6. Boire un verre au sommet d’un roof top lounge, façon chic d’admirer la ville depuis le haut
  7. Apprécier la vie tranquille des « villages », dans les rues animées de cafés et boutiques de Parkhurst ou Melville.
  8. Visiter Soweto à vélo, improviser un foot avec les enfants du quartier et déjeuner chez l’habitant
  9. Pique-niquer le long de la rivière à Craighall Park.
  10. Dormir à dans le quartier d'Orchards au coeur de la ville, une maison au toit de chaume, modeste et agréable, calme : la Satyagraha House.

 

Enfant dans la Satyagraha House

 

A voir à faire autour de Johannesburg

 

Soweto

Désigné par sa position géographique (au sud ouest de la ville), South WEst Township est aujourd’hui une ville à part entière de plus de 4 millions d’habitants avec son centre commercial et ses restaurants en vogue! Soweto reste un quartier historique qui a vu naître l’ANC, grandir Mandela et mourir l’apartheid. Découvrez ses lieux marquants tel le memorial Pieterson, hommage aux écoliers assassinés lors des évènements de 1976, et rencontrez les habitants, accompagnés d’un guide francophone.

 

Le Musée de l’Apartheid

Ouvert en 2001, ce musée propose une expérience réaliste et didactique de la ségrégation sud africaine. Une épreuve de vérité remarquablement orchestrée à travers des documents d’archives et un retour sur l’ascension de Mandela.  

 

Le Park Kruger

À 5 heures de route de Johannesburg, découvrez l’une des plus grandes réserves animalières d’Afrique. Un rendez-vous avec les « Big Five » : lions, léopards, éléphants, rhinocéros, buffles. Le parc rassemble environ 150 espèces de mammifères ainsi que 500 variétés d’oiseaux. 


Pretoria

Passage crucial pour mieux apprécier l’histoire politique de l’Afrique du Sud, la capitale administrative du pays, rassemble d’importants monuments historiques notamment les Union Buildings, siège du gouvernement, le Voortrekker , véritable « panthéon » de l’histoire afrikaner et la maison de l’emblématique Paul Kruger, ancien président du Transvaal. Pretoria accueille également la plus grande université du pays. La ville se visite facilement à pied.

 

 

Photographies

OLIVIER ROMANO