Les Balinais se doivent de partager ce qu’ils ont reçu : selon la tradition, l’île, ses terres fertiles et sa végétation luxuriante n’appartiennent pas aux hommes, mais aux divinités. « Dari mana ? », « Mau ke mana ? », « D’où viens-tu ? », « Où vas-tu ? » : malgré l’affluence, ils conservent intacts leur hospitalité et leur ouverture à l’autre. A Ubud, on savoure le faste des cérémonies, le rythme lancinant des gamelans, l’odeur lourde des fleurs de frangipanier et l’arôme sucré des cigarettes au clou de girofle.
7h00
Faire une offrande de fleurs
Responsables de l’ordre cosmique auxquels ils appartiennent, les Balinais ont pour mission de maintenir l’harmonie en honorant les dieux, en apaisant les démons. A Ubud, partout, où que l’on pose le regard, des offrandes : panier tressé de feuilles de palmier, riz, pétales de fleurs, sucreries, encens. On apprend que les autels disposés en hauteur sont pour les dieux, les offrandes au sol pour les démons.
Tuul et Bruno Morandi
9h00
Suivre une procession
Si Bali est surnommée l’île aux mille temples, Ubud en abrite des centaines. Célébration d’une pleine lune, d’une lune noire ou du jour anniversaire de l’édification d’un temple – une cérémonie nommée «odalan» : à Ubud, il y a toujours une procession à suivre, au rythme des percussions. Les femmes portent en équilibre sur leur tête d’impressionnantes offrandes pyramidales, où s’empilent fruits, fleurs, et sucreries aimées des dieux. Tuniques vives, sarong de batik et ceintures colorées : leur tenue de fête rivalisent de beauté avec les offrandes.
Tuul et Bruno Morandi
13h00
Cuisiner, déjeuner à la table d’une famille balinaise
On s’initie à la confection des saté lilit, savoureuses brochettes, faites de chair de poisson marinée au sucre de palme et aux feuilles de kéfir, additionnée de noix de coco et d’épices, dorées sur des bâtons de citronnelle – miam ! Nous préparons aussi un sauté de tempeh sucré-salé, et des champignons cuits en feuilles de bananier. Découper les légumes, doser les épices, sceller les feuilles de bananier : on s’applique à la tâche sous le regard amusé de notre hôte et professeur. On partage le repas autour d’une grande table, et en dessert, on se régale de riz noir arrosé de lait de coco.
Sanak Bali
14h00
Fabriquer un cerf-volant
A Bali, la tradition du cerf-volant est immémoriale. De juin à septembre, c’est la saison des vents, et le ciel se colore de poissons et de dragons multicolores. On s’installe dans l’atelier d’un créateur de cerf-volant, pour qu’il nous initie à son art. On découpe, on assemble, on colle. Un dragon prend forme. Les enfants du quartier, qui sortent de l’école, nous montrent comment le faire voler.
Vanille Mayé
17h00
Se perdre dans le vert
L’eau et la terre se rejoignent pour faire pousser le riz, pour refléter le ciel. Le vent qui balaie les rizières, la course des nuages, tout pousse à la contemplation. On suit les talus qui serpentent entre les rizières. Bientôt, une forêt, dense, qui abrite sources et cascades, et dont les grandes fougères tamisent l’atmosphère.
Nataliya Kalcheva/Getty Images/iStockphoto
20h00
Admirer la danse des nymphes célestes
Danse, peinture, musique : les dieux aiment les arts. Et les Balinais aiment les dieux. Ils sont donc tous un peu artistes. On assiste à une représentation de lelong – mouvements du regard, des sourcils, ballet de mains agiles : la chorégraphie est rigoureuse – sur le rythme envoûtant, presque hypnotique du gamelan.
Luis Recinos
Par
MARION OSMONT