Capitale

Lisbonne.

Climat

Le Portugal a un climat atlantique. Assez humide donc. L’hiver, les températures sont douces sur toute la façade maritime. Notons toutefois que le basse vallée du Douro – Porto – est très venteuse. Le mercure chute dans l’intérieur ; la neige est régulière sur les reliefs. L’Algarve bénéficie alors d’un microclimat ensoleillé. L’été est généralement sec et chaud. Il peut même être torride dans l’Alentejo et le Ribatejo. La température de l’océan ne monte toutefois pas au-dessus de 20°C. Le printemps (d’avril à juin) et l’automne (septembre à début octobre) sont des saisons délicieuses, mais pluvieuses. Madère a un climat de type méditerranéen, corrigé par des conditions océaniques (dont il résulte une faible amplitude thermique). Les conditions météo varient en revanche notablement en fonction de l’altitude et de l’exposition aux vents. Plus d’humidité et des températures moindres sur les reliefs. Aux Açores, climat océanique tempéré : hiver tiède et été chaud, sans excès.

 

À Porto, les températures moyennes sont de 10,2°C en janvier ; 16°C en mai ; 19,9°C en août ; 13°C en novembre. À Lisbonne, elles sont respectivement de 11,8°C ; 18,5°C ; 23,6°C ; 14,9°C. Faro : 12,3°C ; 19,1°C ; 24,4°C ; 15,7°C. Funchal (Madère) : 17,2°C ; 19,2°C ; 23,8°C ; 19,9°C. Ponta Delgada (Açores) : 15,1°C ; 16,8°C ; 22,5°C ; 17°C.

Géographie

SUPERFICIE : 92 226 km².

 

POINT CULMINANT : le stratovolcan Ponta do Pico, sur Pico (Açores), 2 351 mètres.

 

PAYS LIMITROPHES : Espagne.

 

Rectangle régulier de 560 km de hauteur sur 160 km de largeur, situé au sud-ouest de la péninsule ibérique, la Portugal prolonge les reliefs espagnols jusqu’à l’océan Atlantique. Le point le plus occidental de l’Europe continentale, le Cabo da Roca, se trouve 30 km au nord de Lisbonne. Au nord de la vallée du Tage, les paysages sont montagneux, cloisonnés, parcourus de profondes vallées (massif granitique de la Serra de Estrela, hauts-plateaux du Tras-os-Montes ou de l’Alto Douro). Au sud, ils ont un profil moins dramatiques : collines et monts peu élevés, larges plaines de l’Algarve et de l’Alentejo. Plaines ou frange basse au pied des reliefs, le littoral offre de belles plages. Les quatre fleuves principaux sont, du nord au sud, le Minho, le Douro, le Tage (Tejo) et le Guadiana. Tous prennent leur source en Espagne et aucun n’est navigable, en dehors de dessertes locales (ainsi les rabelos du Douro assuraient-ils le transport du vin de la vallée à Porto). Du coup, les Portugais sont des marins, pas des bateliers. Les archipels de Madère et des Açores – composants de la Macaronésie – sont situés dans l’Atlantique, le premier (Madeira, Porto Santo et des îlots) à 580 km environ des côtes du Maroc, le second (9 îles, dont São Miguel, Faial, Pico, Flores) 1500 km au large de Lisbonne. Ils sont d’origine volcanique et présentent des reliefs aigus.

Faune et flore

Forêts, vergers ou vignes couvrent le tiers du territoire portugais continental. Chênes-lièges et chênes verts au sud (qu’accompagnent cistes, lentisques, romarins) ; chênes faginés et châtaigniers au centre et au nord ; pins, surtout parasol et maritime ; eucalyptus. La fleur jaune du genêt est familière sur le littoral. Agrumes, oliviers, amandiers sont plantés en vastes nappes. La vigne est de tradition antique ; cultivée en terrasses de schiste spectaculaires dans la vallée du Douro, notamment. L’ampélographie portugaise est riche d’un grand nombres de cépages autochtones. Lorsqu’on postule que l’œillet est la fleur nationale du Portugal, on se trompe, c’est celle de la lavande, Lavandula stoechas. La floraison bleue et mauve des jacarandas est emblématique du printemps lisboète ; cet arbre, rapporté d’Amérique du Sud, parle de l’Império. Agapanthes, strelitzias, aloe vera, orchidées, protéas, anthuriums ou vipérines, Madère est le songe d’un botaniste. Aux Açores, ce sont des lauriers, des genévriers et les sphaignes des tourbières. Introduits, hortensias, azalées, camélias marquent le paysage.

 

Sur le continent, la faune est classiquement européenne : chevreuils, cerfs, daims, sangliers, lièvres, lapins, hérissons, blaireaux, loutres, genettes, etc. Et les prédateurs supérieurs qui vont avec : loup, renard, lynx (dans le Tras-os-Montes). Quelques ours encore. Le nom qu’elle porte ne l’indique pas, mais la mangouste d’Égypte est autochtone. Parmi les oiseaux : monticole bleu, perdrix rouge, bécasse, cigogne noire, percnoptère d’Égypte, bruant ortolan, milan noir. Plus communs, le moineau, le chardonneret, le rossignol, la mésange, le pinson, etc. Pluviers, sternes, mouettes ou barges se voient au bord de l’eau. Au nombre des libellules sont les demoiselles caloptéryx hémorroïdal, agrion délicat et leste à grand stigmas, mais aussi l’aeschne bleue, le gomphe joli, l’orthètre réticulé. Cachalots, baleines, dauphins et tout autant thons, sabres, merlus, chinchards sont caractéristiques des eaux açoriennes. Les poissons abyssaux - chimère de profondeur, grand avaleur, chauliode lumineux - ne sont pas accessibles comme ça. Dans le ciel de l’archipel, on voit passer l’océanite de Monteiro, une palombe endémique, la buse de Rothschild (sous-espèce de la buse variable). Le roitelet, avec ses six grammes, est discret. À Madère, ce sont par exemple le pétrel local et le beau pigeon trocaz, qui habite la laurisylve. Lézard, chauves-souris, la faune terrestre est de format réduit. Ou introduite.   

 

L’élevage bovin portugais n’est pas très important en volume, mais il est ancien, ce dont témoignent la petite vache cachena, partagée avec l’Espagne, formidablement encornée ; la maronesa, qui fait penser à un auroch ; la polyvalente mirandesa. Bravia, serrana, serpentina, les chèvres fournissent du lait et de la viande. Elles sont aussi désormais de précieux auxiliaires en prévention incendie. Les moutons rendent des services similaires. Bisara du Tras-os-Montes, porc noir de l’Alentejo, la charcuterie portugaise est d’excellente matière première. Le cheval lusitanien est une célébrité internationale. Ce bel animal, cousin du pure race espagnol, est apte au dressage, au spectacle équestre ou à la corrida. Celle-ci, au Portugal, n’implique pas la mort du taureau (de même race que les taureaux espagnols). Les Açores fournissent un chien, le solide fila de São Miguel. Le grand chien de montagne portugais vient de la Serra da Estrella. Et le berger portugais de la Serra de Aires.

Situation environnementale

Du fait de sa situation géographique, le Portugal est sensible au réchauffement climatique : sécheresse, incendies de forêt, désertification, érosion du littoral, etc. L’impact, sur la production agricole traditionnelle notamment, sera sensible. Agriculture qui est pour sa part grosse consommatrice d’eau, sur laquelle pèse une menace générale de raréfaction. Par ailleurs, la production de déchets augmente. L’état des milieux naturels, hors réserves, a tendance à se dégrader. L’isolation des bâtiments est un enjeu (entre 75% et 80% des édifices ne répondraient pas aux normes minimales), autant que la mutation verte des moyens de transport.

 

Néanmoins, le recours aux énergies renouvelables fait du Portugal le pays de l’UE ayant le plus diminué ses émissions de CO2 depuis 2005. En 2019, 40% de l’énergie consommée était d’origine renouvelable. Aujourd’hui, c’est le cas de 65% de l’électricité. En 2024, le Plan national pour l’Énergie et le Climat a revu ses objectifs à la hausse à l’horizon 2030 (réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005, par exemple). L’éolien en mer, le photovoltaïque et l’hydrogène vert doivent contribuer de façon significative à cet effort. La politique de sensibilisation du public aux problématiques environnementales s’est intensifiée. La qualité de l’air a été améliorée. Et des plans de gestion conséquente des déchets sont à l’étude. La question hydrique réclame des mesures plus précises. La fiscalité verte doit voir sa cohérence renforcée.

 

Parmi les 14 parcs naturels portugais, retenons Peneda-Gerês, le seul parc national. C’est aussi une réserve de biosphère. Tout au nord, à la frontière espagnole. Le relief en est bousculé et spectaculaire : surgissements granitiques, landes d’altitude, vallées abruptes. On y trouve encore l’iris à barbe jaune et le narcisse trompette. De grands houx également. Le bouquetin ibérique y a fait un retour discret, mais remarqué. Le loup y trouve pitance. La truite abonde. Septentrional et frontalier de l’Espagne lui aussi, Douro International s’étend le long du Douro et de l’Agueda. Dans des paysages de belle érosion, on rencontre, en vrac, le percnoptère d’Égypte, le merle bleu, le grèbe huppé, le campagnol de Cabrera, le sanglier ou le barbeau. Le parc de la Serra de Estrela couvre une bonne partie du massif, le plus haut du pays continental. Le chêne des teinturiers, le genévrier et la gentiane jaune poussent sur les hauteurs. Le lézard des murailles est à demeure. Le bouvreuil pivoine bien joli. C’est un site Ramsar (zone humide d’importance internationale). Oiseaux d’eau, mais aussi loutre d’Europe et campagnol nageur. La Parque Natural da Madeira protège une flore et une faune uniques. La forêt de laurier de Macaronésie notamment : Ocotea foetens, Laurus novocanariensis, Persea indica, etc. Des géraniums aussi. Une formation botanique inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco.

Économie et tourisme

IDH en 2021 : 0,866 / France, 0,903.

 

PIB par habitant en 2023 : 27 275,11 dollars US / France, 44 460,82 dollars US.

 

Les services (68% du PIB) et l’industrie (28%) sont le principal de l’économie portugaise. Les activités halieutiques et l’agriculture tiennent leur rang néanmoins. Ce qui entretient un secteur agroalimentaire dynamique. L’agriculture cultive d’abord des oliviers, de la vigne, des arbres fruitiers, du blé et du maïs. L’élevage, ancien et traditionnel, est de faible volume. Le liège est une ressource non négligeable, plus de la moitié de la production mondiale. Du sous-sol, on extrait notamment du tungstène et du lithium. L’industrie fournit de l’habillement, des machines-outils, des automobiles, des vélos (dans la Bike Valley de la région d’Aveiro) de la pétrochimie, cimenterie, du papier et dérivés, mais innove aussi dans les domaines de l’isolation thermique, des technologies spatiales ou des énergies renouvelables. L’UE absorbe 80% des exportations portugaises. Le PNRR, le plan national de relance et de résilience, approuvé par l’UE en 2021, a été un facteur décisif dans l’évolution positive de l’économie portugaise ces dernières années. Il est à noter que la zone d’exclusivité maritime du pays est un atout de poids : 11e mondiale et plus étendue que celles de l’Inde ou de la Chine.  

 

Le Portugal investit de façon considérable dans le domaine touristique (une part des services qui a pesé près de 16% du PIB en 2022 et soutenu la résilience de l’économie), avec l’ambition de faire du tourisme national l’un des plus durables au monde. Plusieurs dizaines de millions d’euros y sont consacrées. Si le littoral est exploité depuis longtemps déjà, les ressources de l’intérieur, encore à valoriser, soutiennent la pertinence de cet objectif. Par ailleurs, l’Algarve est, comme espace géographique, allocataire de fonds importants pour son développement dans ce secteur d’activité. Madère et les Açores sont spécialement notées pour la qualité éco de leur tourisme.

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