Population
6 677 534 habitants (2008).
Langue officielle
Le lao (variété de Vientiane).
Langue parlée
58,1% des Laotiens ont le lao pour langue maternelle. Le khmou vient ensuite (7,5%), puis le thaï phu (2,4%), le hmong njua (1,9%), le sô (1,9%), le phuan (1,8%)… Les langues parlées au Laos se répartissent en quatre familles principales : thaï-kadai (lao, lü, phu thaï, phuan…) ; austro-asiatique (khmou, sô, kataang, bru…) ; hmong-mien (hmong daw, hmong njua, lü mien…) ; sino-tibétaine (akha, phunoi, chinois…). Le lao est véhiculaire. C’est une langue monosyllabique tonale, proche du thaï ; on utilise pour l’écrire un alphabet proche, lui aussi, de l’alphabet thaï. L’anglais et le français sont les langues étrangères les plus pratiquées (particulièrement en contexte touristique).
Peuple
La population du Laos est très diverse ; on recense 130 groupes distincts environ. L’administration les superpose en trois couches : « Laos des plaines », « Laos des collines » et « Laos des montagnes » ; la Commission laotienne des ethnies les répartit en quatre catégories : Lao-Thaï, Môn-Khmer, sino-tibétaine, Hmong-Mien. Ni l’un ni l’autre de ces classements ne rendent un compte fidèle de la réalité (qui garde une part de flou). Les Laos sont les plus nombreux (58,1%), puis ce sont les Khmou Ou (7,5%), les Hmong Daw, les Hmong Njua, les Thaï Phu, les Lü, les Phuans…
Religion
Le bouddhisme theravada, la « doctrine des anciens » (contenue dans le Tripitaka), est majoritaire (57,8%). Les autorités actuelles exercent sur lui une forte pression et y injectent des doses massives de marxisme. De façon générale, le pouvoir entend contrôler et encadrer la pratique religieuse. Hors du bouddhisme, quelques confessions, comme les adventistes du Septième Jour, acceptent ces conditions et jouissent de certaines libertés. Pour les autres, c’est plus dur… Dans les montagnes, les cultes animistes ont encore des adeptes nombreux.
Fête Nationale
2 décembre : anniversaire de la prise du pouvoir par le Pathet Lao (1975).
Calendrier des Fêtes
Relevant, pour la plupart, d’un calendrier lunaire, les fêtes laotiennes traditionnelles changent de date d’une année sur l’autre. Autour du 15 avril : Nouvel An laotien. Mai : fête des Fusées. 1er mai : fête du Travail. Juillet : carême bouddhiste. Août : fête des Morts. Novembre : fête du That Luang (Vientiane) ; fête des Lumières (fin de la saison des pluies). 2 décembre : fête nationale.
Histoire
Les mégalithes en forme de jarre de la plaine « des Jarres » dateraient de la première moitié du 1er millénaire avant JC. Leur interprétation est encore conjecturale. Au cours du 1er millénaire après JC, Chams et Khmers se succèdent dans le sud de l’actuel Laos. Ils sont de culture indienne et favorisent la pénétration de l’hindouisme et du bouddhisme dans leurs Etats. Au XIIe siècle, le royaume du roi khmer Jayavarman VII s’étend jusqu’à la région de Vientiane. C’est alors que, de Chine du sud, arrivent les Thaïs, qui imposent leur organisation politico-militaire, mais assimilent le bouddhisme local. Les Laos descendent de ces conquérants thaïs. Au XIIIe siècle, le bouddhisme supplante l’hindouisme dans le sud-est de l’Asie. En 1353, le prince lao Fa Ngum (1316-1374), élevé à la cour des souverains khmers, s’empare de Luang Prabang et fonde le royaume de Lan Xang Hom Khao (Million d’éléphants et parasol blanc). Fidèle à ses maîtres, il impose le bouddhisme theravada. Fa Ngum est renversé en 1373. Ses successeurs règneront sur un pays plus vaste que le Laos. En 1540, Vientiane est fondée par le roi Photisarath (1501-1547) ; dix ans plus tard, elle devient la capitale du royaume. Les plus belles réalisations politiques et les civilisations les plus brillantes se décomposent pourtant. Au début du XVIIIe siècle, le Lan Xang est partagé en trois : Luang Prabang (nord), Vientiane (ouest), Champassak (Paksé - sud). Le Siam annexe Vientiane et Champassak en 1768. Seule Luang Prabang maintient une souveraineté lao. Jusqu’au XIXe siècle. Lorsqu’arrivent les Français, l’aristocratie lao les accueille avec un quasi soulagement : le drapeau tricolore la préserve de la tutelle siamoise. En 1893, la France impose d’ailleurs au Siam la reconnaissance de son protectorat sur le Laos. Le pays est intégré à « l’Indochine », dont il devient une « province » peu peuplée et peu mise en valeur. La présence française sera surtout administrative. On encourage l’installation de fonctionnaires et d’ouvriers vietnamiens. L’école de la République forme à la culture et aux pratiques françaises les Laotiens dont la colonie a besoin pour fonctionner. Cependant, les temples maintiennent l’enseignement traditionnel en langue lao. Le roi Sisavang Vong (1885-1959) est laissé sur son trône. Pour construire des routes, l’administration impose la corvée, qui provoque quelques révoltes et sera abolie par le Front populaire (1936). La culture du pavot à opium est encouragée. Dans l’ensemble, les intérêts du colonisateur et de l’aristocratie locale coïncident. Mais, avec la Seconde Guerre mondiale, le prestige de la France s’effondre. Le 8 avril 1945, l’indépendance est proclamée, sous pression japonaise. La France revient pourtant dans le jeu. En 1947, une monarchie constitutionnelle laotienne est officialisée dans le cadre de l’Union Française. La suite sera déterminée par le Vietnam et la Guerre froide : en 1954, les accords de Genève marquent la fin de la guerre d’Indochine et reconnaissent l’indépendance formelle du Laos. Mais le pays est dès lors partagé entre un « sud » pro-occidental et un « nord » communiste, qu’administre le Pathet Lao (fondé en 1950), allié du Viet Minh. L’union nationale (1962) ne fonctionne pas. La guerre du Vietnam se traduira au Laos par des bombardements américains massifs sur la cordillère Annamitique, où passe la Piste Hô Chi Minh, par la poussée du Pathet Lao contre le gouvernement royal pro-américain et par l’utilisation des Hmong par les forces spéciales US et la CIA. Parallèlement, pourtant, des progrès sensibles sont constatés dans les domaines de l’éducation publique et de la santé. En 1973, un nouveau gouvernement d’union nationale est mis en place. En deux ans, le Pathet Lao est aux manettes. Il renverse la monarchie et instaure un régime communiste sous influence soviétique. 10% des Laotiens partent en exil. La répression des Hmong est féroce (et se poursuit). A partir de 1986, le gouvernement promeut le « Nouveau mécanisme économique », qui assouplit le dirigisme dogmatique du parti. Depuis la chute de l’URSS (1989), le PRPL s’occupe à ménager la chèvre idéologique et le chou économique…
Politique
Le Laos est une république socialiste à parti unique (le Parti révolutionnaire populaire lao), dont le secrétaire général est également chef de l’Etat. La politique nationale est définie par les instances supérieures du parti (comité central et politburo). Selon la constitution de 1991, le président de la République est élu pour 5 ans par l’Assemblée nationale. Celle-ci est monocamérale, à 115 membres élus pour 5 ans. Le président nomme le premier ministre et les autres membres du gouvernement. La Cour suprême populaire est la clé de voûte de l’édifice judiciaire.
Célébrité
Surinyavongsa (règne 1637-1694). Dernier souverain du Lan Xang. Ce monarque, contemporain de Louis XIV, peut, à bon droit, être qualifié de « Roi Soleil », puisque son nom signifie « de lignée solaire ». La magnificence de sa capitale, Vientiane, a frappé les visiteurs européens. Un long règne pacifique, puis la décomposition et la disparition du royaume. Souvine Souphanouvong (1909-1995) était de lignée princière ; à Paris, il fut élève de Louis-le-Grand et de l’Ecole des ponts et chaussées (diplôme 1937). Il fut également l’un des fondateurs du Pathet Lao (« Pays lao », communiste) et le premier président de la République démocratique populaire du Laos (1975-1991). Vang Pao (né en 1931). Chef militaire des Hmong du Laos : pendant la Seconde Guerre mondiale, il a rejoint la résistance antijaponaise de Touby Lyfoung (1917-1979), puis l’armée française (le Groupement de commandos mixtes aéroportés, en particulier), puis l’armée laotienne (1954-1959). Pendant la guerre du Vietnam, il collabore avec les forces spéciales américaines. Après 1975, il trouve refuge au Etats-Unis. Pierre Somchine Nginn (1892-2000) fut une figure des échanges culturels franco-laotiens. Ecrivain et linguiste, il est considéré comme le premier auteur lao moderne (La statuette merveilleuse, 1944). Il est intervenu dans le débat sur la romanisation du lao et a traduit en français certains textes de la tradition lao (Sinsay, 1965 ; Chanthakhat, 1966). Willy Denzey est né à Melun en 1982, de parents laotiens. De Graine de star en 2000 à High School Musical 2 (2007), il a réalisé un beau parcours dans le R&B hexagonal. Ses ambitions et son talent le portent désormais aux quatre coins du monde : Japon, Sénégal, Thaïlande, Laos…
Savoir-vivre
Il n’y a pas d’école pour la formation des guides de tourisme au Laos. Nous vous proposons donc plutôt un accompagnateur serviable, courtois, disponible, mais dont le français sera souvent approximatif et les connaissances culturelles rudimentaires. Le Laos est un pays de traditions où les relations sociales sont régies par quelques principes fondamentaux. Parmi ceux-ci, le devoir d’accueillir l’étranger et de veiller à son bon séjour. C’est l’une des raisons pour lesquelles il ne sera jamais reproché au visiteur les entorses qu’il pourrait faire, par ignorance, aux coutumes lao. Quelques conseils néanmoins. - Lorsque l’on vous salue les mains jointes, répondez de la même manière. - On se déchausse avant d’entrer dans une pagode ou une maison. - Il est malséant de se mettre en colère, ou de crier ; les Laotiens y voient un signe de faiblesse. - La tenue vestimentaire est importante, surtout lors des visites des pagodes ou pendant les cérémonies de Baci. Les femmes éviteront shorts courts et débardeurs. - Il est d’une grande impolitesse de « montrer du pied ». - S’il faut traverser une assemblée où les personnes sont assises par terre, se courber pour marquer son souci de ne pas lever les pieds à hauteur des visages. - Il convient de se montrer déférent à l’égard des bonzes, de leur céder le passage ; une femme ne doit pas les toucher, ni leur faire un don de la main à la main. - Eviter de toucher les objets religieux dans les pagodes. - Toucher la tête de quelqu’un, quel que soit son âge, est impoli (la tête étant tenue pour la plus pure des parties du corps). N’hésitez pas à aller vous asseoir dans un temple, en fin d’après-midi, vers 17h00, à l’heure de la prière des moines. C’est un moment envoûtant. Attention ! pas de bruit, on se déchausse (et on n’oriente pas ses pieds vers le Bouddha, voir ci-dessus). Bien entendu, on porte une tenue correcte. Les offrandes : juste avant l’aube, la procession des moines en robe safran venant recueillir les offrandes dans les rues est un moment inoubliable. C’est le Tak Bat, dont les voyageurs veilleront à ne pas perturber le déroulement : on garde le silence et on évite tout contact avec les bonzes ; pour ne pas gêner la cérémonie, si on ne fait pas d’offrande (qui doit correspondre à une démarche religieuse personnelle) on se tient à distance dans une attitude digne et discrète - vêtements décents, pas d’approche photo intrusive, ni de flash. En cas d’offrande, il vaut mieux acheter du riz au marché tôt le matin plutôt qu’aux revendeurs aux abords de la procession. En ce qui concerne les pourboires, on compte 2,5 euros par jour et par personne pour un chauffeur (et au moins le double pour un guide). Si, de manière générale, il est jugé indélicat de donner de l'argent de la main à la main à quelqu'un qui vous a rendu un service, cela ne signifie pas qu'il ne faille jamais donner de pourboire (1 euro aux porteurs, par exemple), mais plutôt qu'il faut y mettre les formes. Pour avoir quelques repères dans ce domaine, vous pouvez noter qu'un guide francophone touche environ 10 000 000 de kips (800 euros) mensuels et un chauffeur, la moitié. Si le cas se présente, on évitera en revanche d'encourager la mendicité, notamment celle des enfants, en faisant des distributions « sauvages » dans la rue. Si l'on souhaite apporter son aide en fournissant du matériel scolaire, des vêtements ou des médicaments, il est préférable de les remettre au directeur de l’école, au chef du village ou au dispensaire le plus proche, qui sauront en faire bénéficier les plus démunis. Attention ! Même si son usage reste assez répandu, la cigarette électronique est officiellement interdite au Laos. Ceux qui ne peuvent s'en passer feront preuve de discrétion.
Achat
Sur les marchés, on trouve de tout et donc des objets d’artisanat. On peut y faire emplette de très jolies vanneries pour des sommes modiques, par exemple. Les tissus (soieries ou cotonnades) sont une spécialité du pays. Les soyeux laotiens produisent de belles étoffes (comme partout, la soie de qualité supérieure a un prix). Orfèvres et dinandiers sont héritiers de longues pratiques et font preuve de beaucoup de savoir-faire : bijoux d’argent et d’or, ustensiles de cuivre ou de laiton.
Cuisine
Vue sa situation géographique, on ne s’étonnera pas de trouver au Laos des influences thaïlandaises ou vietnamiennes. Par exemple, la soupe tom yam (viande ou poisson, citronnelle, lait de coco) est d’origine thaïe, le pho (bouillon, nouilles, lamelles de viande, aromates fraîches) vient, lui, du Vietnam. L’une et l’autre sont très populaires. Mais le riz (généralement gluant) fait la base de la nourriture ; on y ajoute du porc, du bœuf, du canard, du poulet ou du poisson. Parmi les grands classiques, citons la salade de papaye verte, les mok (préparations de viande ou de poisson cuites en feuille de bananier) ou les saucisses (à la viande de porc et à la citronnelle, au foie de bœuf, au sang). A goûter : le lap est un plat de cérémonie, à base de viande ou de poisson crus, pilés au mortier avec des condiments et « cuits » au citron.
Boisson
L’eau du robinet étant impropre à la consommation, on boira de l’eau minérale en bouteille (capsulée). On s’abstiendra également de glaçons. Le thé et le café, d’eau bouillie, sont bons et inoffensifs. Les sodas sont inoffensifs. La bière nationale, Lao Beer, est blonde, légère et désaltérante. Le tord-boyaux local est un alcool de riz d’une quarantaine de degrés, le lao lao (littéralement « alcool lao »).