Danemark

Copenhague à vélo, la grande reine

Copenhague à vélo, la grande reine

Copenhague, la capitale du Danemark, pays modèle en termes d’écologie, donne la mesure d’une vie urbaine en phase avec l’époque et ses enjeux environnementaux. Virée dans une ville verte, en plusieurs étapes, et à vélo bien sûr !

 

Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, et même sous le soleil, Copenhague pédale. La capitale danoise compte près de 700 000 vélos, soit pratiquement autant que d’habitants et cinq fois plus que de voitures. À l’heure de pointe, la ville est un peloton discontinu de cyclistes pressés mais ordonnés qui chaque jour se croisent sur un réseau de 350 kilomètres de pistes.

Considéré par les Danois comme “le meilleur ami de l’homme” (et de la femme), le vélo est aussi un symbole d’engagement écologique qui s’inscrit dans une politique globale du pays visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 70 % en 2030. Un objectif en bonne voie de réalisation, Copenhague ayant annoncé fin 2019 avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 60 % en dix ans et vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2025, devenant ainsi une référence européenne en matière de développement urbain, qu’il s’agisse de mobilité ou d’aménagement.

Au nord-ouest de la ville, séparé du centre historique par le lac Peblinge So, le quartier de Norrebro est une parfaite démonstration de la mutation, à explorer sur deux-roues. Ce “village”, exemplaire de mixité sociale et culturelle, a fait de ses anciennes rues malfamées telles que Jægersborggade, le nouveau rendez-vous de la branchitude verte. Entre les parcs et les espaces créatifs (voir l’étonnant Superkilen), fleurissent friperies vintage, baristas et microbrasseries. Dans ce quartier pluriculturel, chawarma et smorrebrod (le sandwich danois) se côtoient en terrasse, mais on cultive également l’art de bien manger éthique. Des adresses emblématiques comme le restaurant Relæ ont porté aux nues une cuisine principalement végétarienne et forcément bio. Un sillon dans lequel ont germé une multitude d’adresses qui aujourd’hui vont plus loin en limitant au maximum leur empreinte carbone. Chez Baest notamment, des courgettes à la mozzarella, tous les ingrédients sont produits par une ferme locale.

Plat dans un restaurant à Copenhague

Olivier Romano

 

Des quartiers calmes et familiaux

Le “made in Copenhague” a la cote et le grod, porridge d’antan est remis au goût du jour. De l’autre côté du Fælledparken, où l’on vient courir ou pique-niquer, Osterbro est un district plus calme et familial, mais toujours vert. L’ancien pâturage invite à la fois sur ses toits, restaurants et jardins communautaires. La place Tasinge, hier terrain vague, accueille un bassin destiné à recueillir les eaux de pluie, parade aux inondations liées au changement climatique. Dans son prolongement, avançant sur la Baltique, Nordhavn est l’ultime bastion écologique de la ville. Abritant un grand centre de recherches, cet écoquartier teste les fondements d’une wise-city (ville sage) basés sur les énergies renouvelables et une organisation urbaine optimisée. Et Copenhague continue à pédaler avec une longueur d’avance.

Devanture d'un restaurant à Copenhague

Olivier Romano

 

In the mood

La capitale d’un pays très à cheval sur l’écologie se dompte à pied ou à vélo, le meilleur moyen de profiter des espaces verts, comme les beaux jardins de la Royal Library, celui de Frederiksberg Have ou encore le parc Tivoli. Au printemps, on y déjeune végétarien dans la serre du Nimb Gemyse, en hiver s’y tient l’un des plus beaux marchés de Noël. Le climat hivernal est une invitation à tester le fameux hygge, à bruncher à l’hôtel d’Angleterre, se réchauffer au marché couvert de Toverhallerne, goûter aux différentes déclinaisons du smorrebrod, ce sandwich de seigle ouvert aux ingrédients de mer et de terre, mais d’une manière plus globale à la nouvelle cuisine danoise, saine inventive et enracinée au pays, initiée par le célèbre Noma. Puis, envisager de relooker son intérieur grâce à une virée design aux côtés d’un spécialiste du mobilier scandinave. Enfin, prendre l’air et l’art aux portes de la ville, au musée Louisiana et plus loin, à Aarhus.

Canapé - mobilier scandinave

Olivier Romano

 

Photographie de couverture : Olivier Romano