Etosha, Damaraland, Swakopmund - La Namibie passe au vert

Transfert à l’hôtel. Rencontre-briefing avec notre concierge francophone et prise en main de la voiture de location. Nuit dans un coin tranquille d’Eros. Une maison de pierre, avec un jardin, dans lequel il y a un bassin où se tremper. À l’intérieur, des tons naturels : sisal, gris-bleu, olive. Des notes rustiques sont intégrées à un plaisant équilibre d’ensemble. De grandes photos occupent certains murs. Des objets d’artisanat soigneusement choisis contribuent à situer les choses, sans verser dans le folklore facile. Tout est bien dosé. Les chambres sont confortables. La table est soignée. Ainsi, la Namibie s’annonce-t-elle très bien.

Route plein nord pour Etosha. On pénètre dans le parc national, que l’on parcourt à son propre rythme. Enfin, celui qu’on donne à son moteur. Autour des points d’eau, la chance est meilleure de trouver des animaux. Lesquels sont repérables de loin dans ce paysage ras et beige. Entre éléphants, girafes et springboks, par exemple, la différence d’échelle en vrai est cocasse. À cette saison, le pan d’Etosha est en eau (saumâtre). Il miroite dans l’ocre et le vert des terres.
Installation pour deux nuits à l’entrée sud du parc. Le lodge domine un vaste paysage couvert de mopanes, une légumineuse pouvant atteindre près de vingt mètres de haut. De larges fenêtres, un deck, une plateforme avancée permettent de profiter du panorama. La piscine extérieure invite à des plouf répétés. Dedans, de beaux espaces et un confort de standing. Canapés Chesterfield dans les parties communes ; literie douillette dans le particulier. Le restaurant ne profite pas de la situation pour être approximatif. Les cooks travaillent en pro. On est servi à la salle à manger ou sur la terrasse. Le soir, le ciel étoilé donne au dîner des dimensions sidérales.

Au programme - Safari matinal. En compagnie d’un guide anglophone, vous montez dans un véhicule tout-terrain aménagé. Direction le parc, à des fins d’observation animalière. L’heure matinale y est propice : la faune nocturne qui rentre croise la diurne qui sort. Et les rangers sont de première force. On peut donc s’attendre à rencontrer le zèbre de Burchell, impalas et gnous bleus, grand koudou. Autour, les félins auxquels ils servent de garde-manger. Le phacochère et le chacal à chabraque ne jouent peut-être pas les premiers rôles, mais ils sont réguliers. L’autruche court, le vautour oricou nettoie, le tisserin tisse et l’outarde kori se fait piquer ses œufs par le varan des steppes. L’humidité amène aussi des flamants. Si vous descendez de votre voiture et regardez à vos pieds, peut-être verrez-vous Scarabaeus ambiguus, un bousier équipé comme un mini tractopelle.

Au programme - Safari matinal. A-t-on tout vu la veille ? Non. Alors, on recommence. Puis route pour Grootberg. Installation pour deux nuits au bord du plateau de l’Etendeka. Du lodge, la vue sur la vallée de la Klip River est époustouflante. Le paysage est ample, régulier, puissant. Un bel ordre géologique. Vous posez vos malles dans un pavillon de pierre. La roche sombre donne à l’environnement une intensité dramatique. Votre particulier est confortable, africain classique. La galerie extérieure est propice à la contemplation. Le restaurant sert une cuisine sympathique et variée. Au bar, on se raconte ses aventures dans le bush. La piscine emporte les fatigues. À cette contrée que l’on imagine volontiers brûlée par le soleil, et qui l’est souvent, le vert frais de la saison va à ravir.

Au programme - Sur la trace des éléphants du désert. Ce sont des animaux de savane, Loxodonta africana, adaptés aux conditions arides. Peu de différences morphologiques avec les autres et une aptitude sans pareille à trouver l’eau indispensable à toute survie. Acacias, mopanes, la feuillaison leur est favorable et leur permet de se nourrir à bon compte. Dans un véhicule ad hoc, avec un guide anglophone, vous en observez de petits groupes vaquant à leurs occupations : attraper des rameaux frais, écorcer un tronc, bain de poussière cosmétique. Ils ont beau être un peu plus déliés que leurs cousins du bush, ils sont quand même monumentaux. Une forme de respect gagne le safari à la vue de ces grandes bêtes résilientes.

Route pour Omaruru. Installation pour deux nuits au sud-ouest de la localité, dans un cadre impressionnant de boulders empilés et d’escarpements arides. Les bungalows sont abrités par de grands toits de chaume gris. Les chambres, simplement aménagées, sont confortables. Et jolies. On a ses aises et un vrai plaisir d’être là. Toute l’intimité souhaitable aussi. Au restaurant, cuisine namibienne et internationale. Le bar est, comme ailleurs, le spot où échanger impressions d’Afrique et tuyaux. Dehors, piscine pour le jour et foyer pour le soir. Tout proche, un point d’eau autorise des observations sans engagement.

Au programme - Randonnée dans les monts Erongo. Les formations granitiques spectaculaires des Erongo entourent le lodge. Avec un guide anglophone, on va pedibus à la découverte des boulders, des piliers, des étranges équilibres de roche qui composent ce paysage lithique. L’air frais et les couleurs dorées de l’aube rendent la marche un peu euphorique. Parmi les rencontres possibles, mettons le costaud éland de Derby et le gracile raphicère champêtre, l’antilope steenbok ; le damalisque à front blanc ; le phacochère ; le guépard ; le zèbre de montagne. Au nombre des oiseaux sont le calao leucomèle, le rollier à gorge lilas, le gonolek rouge et noir. En ces heures matinales, les uns et les autres sont pleins d’activité.

Route pour Swakopmund. Rendu de la voiture. Installation pour deux nuits dans ce qui semble un hameau contemporain et coloré établi sur la rive droite du fleuve Swakop. Votre bungalow est au beau milieu. Dedans, l’aménagement est efficace, robuste et confortable : chambre (salle de bain attenante) ; living avec cheminée ; terrasse particulière. On prend son petit déjeuner dans une salle dont les baies ouvrent sur le désert de dunes. Pour les autres repas, le centre de Swakopmund se rejoint en quelques minutes. Et la plage sur l’océan de même. Swakopmund, petite ville allemande Belle Époque inaltérée, fait aujourd’hui office de station balnéaire smart. Parmi les édifices emblématiques : l’église luthérienne de 1911, la vieille caserne de 1906 – flanquant la Prinzessin-Rupprecht-Heim, ancien hôpital militaire Art nouveau, 1902 – ou la Hohenzollernhaus, construite entre 1904 et 1906, dans le style néobaroque.

Au programme - Les animaux du désert. Une petite faune débrouillarde peuple, plus densément qu’on le croirait, les champs de dunes qui s’étendent entre Swakopmund et Walvis Bay. Les chances de croiser là un oryx, ou même un chacal, sont assez minces. En revanche, on rencontre de nombreux ténébrions, coléoptères rompus à la survie en milieu désertique. Grâce à leur conformation et à un comportement adapté, ils recueillent et conservent ce qu’il faut d’eau pour ne pas se déshydrater d’une rosée à l’autre. Le shovel-snout lizard, le lézard à la tête en pelle, est un spécialiste de l’enfouissement. Etc. Bien des options tactiques sont mises en application pour échapper à la fournaise. On en recense quelques-unes avec un guide naturaliste anglophone.
En option - En avion au-dessus du Namib.