À l'arrivée, prise en main de la voiture de location et route pour Lecce, à quarante kilomètres de là. À travers la fenêtre défilent les premières images des Pouilles : nature sauvage, flots bleus et falaises percées de criques. Parvenu à Lecce, installation pour trois nuits au sein d’un palazzo pluricentenaire. Les chambres se déploient autour d'une ravissante cour arborée. Habillées de tons clairs pour ne pas éclipser les murs de pierre apparente, elles dévoilent un confort certain au premier coup d’œil. Au dernier étage, un joli toit-terrasse offre une vue mémorable sur les toits de la ville – l’occasion de projeter l’itinéraire qui sera entrepris dès le lendemain, après un revigorant petit déjeuner.
Au programme - Lecce entre locaux. Vos guides du jour n’en sont pas vraiment. Pourtant, ils connaissent la ville comme leur poche ! Après vingt ans de vie parisienne, ce couple a réalisé le rêve d’un certain nombre : tout quitter pour s’établir aux confins des Pouilles et vivre la dolce vita italienne. La Signora a étudié l’histoire de l’art tandis que le Signor est un passionné de la terre : s’installer dans le Salento relevait de l’évidence. La balade est rythmée par leurs adresses coup de cœur et coins fétiches avant une causette de rigueur autour d’un café, d’une glace ou d’un apéritif sur la terrasse de leur domicile, vue sur le Duomo.
Le baroque de Lecce est solaire. Quelques ouvrages Renaissance, le Sedile, le château de Charles Quint, les fresques de la Chiesa dei Santi Niccolo e Cataldo, et puis c’est la vague baroque. Parmi les plus étourdissantes réalisations de cette période : la place du dôme, la cathédrale de l’Assomption de la Sainte Vierge (terminée en 1682) et ses palais ; la basilique Santa Crocce...
À ne pas manquer également - Escapade dans la ville de Galatina, en liberté. À une demi-heure seulement de Lecce, la bourgade de Galatina brandit le titre de "ville d’art", un honneur obtenu grâce à son riche patrimoine architectural baroque, typique de la péninsule. Si, dans ce registre, la Chiesa Madre San Pietro e San Paolo est grandiose, c’est bel et bien la basilique Santa Maria d’Allessandra, avec son cycle de fresques bibliques, qui remporte la palme de l’édifice-phare de la cité.
L’itinéraire le plus direct pour rejoindre Castrignano del Capo passe par les terres ; le plus beau longe les falaises ourlées d’eau. En vacances, sacrifier une heure de route sur l’autel de la beauté n’est pas grand-chose, c’est même le sens du voyage. Piquez donc vers l’Adriatique pour rejoindre le hameau d’Otrante, ancien avant-poste grec en territoire italien. La cité respire cet héritage hellénistique, entre paysages minéraux et pierres blanches. De là débute la route côtière Litoranea. L’itinéraire suit la ligne claire de la mer Adriatique tandis que, à l’horizon, les lignes des îles grecques et montagnes albanaises se devinent.
Parvenu à l’extrémité du talon de la botte, installation pour deux nuits entre chênes et oliviers, derrière de puissants murs de pierre. Votre adresse, une ancienne résidence typique du Salento, a conservé plusieurs de ses caractéristiques d'origine : de belles voûtes à arêtes, des chaussées en calcaire, du tuf et des murs lavés à la chaux. Certaines chambres ouvrent sur la cour intérieure tandis que d'autres donnent sur le sympathique jardin où trône une rafraîchissante piscine. Le petit déjeuner constitue un moment convivial où les produits locaux sont échangés au même titre que les anecdotes.
Cité la plus méridionale des Pouilles, Castrignano del Capo, aux 5 000 âmes, n'est pas dénuée de séductions : sur la Piazza di San Michele dominée par une statue du saint, la vie bat son plein entre les rires qui s'échappent des tablées et quelques pas peu assurés de Pizzica Pizzica, la danse locale. Plus loin, le quartier historique de la ville, Borgo Terra, a conservé son plan en carré typique du Moyen Âge et une architecture pleine de charme.
À votre agenda - Les villages de Presicce et Specchia. Considérés comme deux des plus beaux villages du Salento (voire d’Italie selon les locaux), ils se situent à une quinzaine de kilomètres seulement de votre base – vous auriez tort de vous en priver. Presicce aligne des rues étroites bordées de jolis palais aux façades colorées ou flanqués de donjons ainsi que, plus singulier, un système de fabrication d’huile d’olive ancestral. Quant à Specchia, tout à côté, il a conservé quelques vestiges de la muraille qui l’enveloppait autrefois. Plus loin, Palazzo Protonobilissimo Risolo, Chiesa dell’Assunta et tour de l’horloge ravissent les visiteurs.
En option - Santa Maria di Leuca et les grottes de la côte, en kayak.
En route pour Manduria, faites halte à Gallipoli. Perché sur un petit îlot calcaire lié au continent par un pont, son centre historique arbore des constructions dont la blancheur contraste superbement avec le bleu de la Méditerranée. Du château-fort aragonais à la cathédrale Sainte-Agathe et au Palazzo Pirelli, le tour de la ville offre son lot de surprises et de splendeurs.
À Manduria, installation pour la nuit dans une masseria lovée entre vignes et oliviers. Les bâtiments sont construits dans une pierre dont la patine grise s’éclaircit à la lumière jusqu’à sembler blanche. La cour dallée relève du splendide et maints détails d’architecture dénotent un sens esthétique étonnant. Côté restaurant, la maison fait honneur aux ingrédients issus de la propriété. Tout aussi délicieux sont les massages et cours de yoga proposés sur place. Quant aux plus belles plages du coin, elles se rejoignent en un coup d’auto.
En option - Dégustation de vin dans une masseria.
La route pour Pisticci réserve de belles surprises. À Tarento, tout d’abord, un billet coupe-file vous confère un accès privilégié au musée archéologique de la ville, réputé dans le monde entier pour la richesse de ses collections. Parvenu du côté de Marina di Ginosa, où un maquis sauvage vient contraster avec le blond du sable, virage vers les terres, à l’opposé du bleu, pour trouver le village de Ginosa, établi sur les flancs d’une crevasse. Un joli château du XVIe siècle accueille les visiteurs et les observe regagner la côte pour rallier Metaponto où s’alignent théâtre, agora, temples et Antiquarium au sein d’un vaste complexe archéologique.
À l’arrivée à Pisticci, perché sur sa colline en surplomb de la rivière Basento, installation pour deux nuits dans un complexe fortifié aux murs blanchis. Édifié au XVIe siècle pour servir de protection aux locaux en raison de fréquentes incursions, le site a ravi le cœur d’une famille originaire de la région qui l’a progressivement transformée en une masseria chic et privilégiée. Le séjour est marqué par un service attentif et chaleureux, appuyé par des services complets (piscine, massages, restaurant) et des chambres aussi grandes que confortables.
En option - Les Sassi et le parc des églises rupestres de Matera.
En chemin pour Morano Calabro, prenez le temps d’une escale à Rocca Imperiale, porte d’entrée de la Calabre. Considéré comme un décor à ciel ouvert, le hameau a convaincu plus d'un réalisateur de cinéma d'y tourner quelques prises et il fait bon flâner sans but le long de ses ruelles médiévales. À son sommet trône l’impressionnant château qui a donné au Rocca son statut d’Imperiale, visible depuis la marina de sept kilomètres qui s’étend sur la rive. En sus de ses atouts physiques, la cité arbore une riche culture qui fait bomber le torse de ses plus fiers résidents, entre spécialités culinaires (à base de citron notamment, l’or local) et festivals hauts en couleurs.
À Morano Calabro, installation pour deux nuits dans une adresse où famille n’est pas un vain mot : l’établissement est tenu par un duo père-fils à l’enthousiasme contagieux. Installé dans l'une des petites ruelles tortueuses de la cité, l'établissement compte une dizaine de chambres seulement et s’achève sur un joli toit-terrasse. Comme dans toute tribu (italienne de surcroît), le petit déjeuner est une affaire sérieuse : pâtisseries fraîchement préparées, charcuterie, fruits et fromages s'amoncellent sur le buffet du colazione.
Au programme - Randonnée dans le parc du Pollino. Entre Basilicate et Calabre, à quelque 2 000 mètres d’altitude, s’épanouit celui que l’on surnomme le "Jardin des Dieux" : le Parco Nazionale del Pollino. Ici, la nature s’exprime de manière sauvage et primitive. Un véritable éden où s’observent, entre autres splendeurs, des pins millénaires dont celui de Bosnie, emblème du parc, mais également des essences rares qui prospèrent uniquement sur les crêtes rocheuses les plus hautes.
Sur la route de Pizzo, la commune de Cosenza, à mi-chemin entre vos points de départ et d’arrivée, est une halte toute désignée. Au fil des siècles, la cité s'est bâtie puis propagée sur les sept collines alentour, devenues peu à peu le symbole de la ville. Successivement occupée par les Lombards, les Byzantins puis les Normands, elle dévoile une architecture riche sur laquelle règne un imposant château. Théâtre Rendano, Brettii Museum et musée en plein air Bilotti captiveront les amateurs de culture. De votre côté, vous disposez de billets coupe-file pour la captivante galerie nationale installée dans le palace Arnone.
Parvenu à Pizzo, installation pour deux nuits dans un petit hôtel bardé de bleu et de blanc implanté en plein centre-ville, face à la mer Tyrrhénienne. Décoré avec des matériaux raffinés, il oscille entre partis pris design et classique tout en conservant une harmonie parfaite. À l'extérieur s’étend une belle terrasse fleurie ouverte sur les flots. Le soir venu, on gagne à pied le Centro Storico pour faire l’acquisition d’un tartuffo de Pizzo, dessert glacé local au cœur coulant de chocolat, à déguster sur la rive.
En option - Visite du village en compagnie d’un guide.
Route pour Tropea le long de la "Costa degli Dei" (Côte des Dieux). Selon la légende, les divinités elles-mêmes furent conquises par la splendeur de ce coin de pays : les rives de sable blond s’étirent paresseusement, les cavités creusées dans la falaise se dérobent au regard des curieux et de puissants éperons rocheux scellent le tout. Quant à la mer Tyrrhénienne, au fur et à mesure que l’asphalte prend son envol, elle offre un dégradé de bleu digne des plus belles aquarelles.
Au programme, aux portes de Tropéa - Exploration de Vibo Valentia suivie d’un déjeuner. Le Castello domine le paysage local ; ses imposants murs de pierre dissimulent un instructif musée archéologique. La visite achevée, la balade médiévale se poursuit du côté de Terra Vecchia, un pan de l’ancien village voisin. D’église en cathédrale, l’appréhension du patrimoine local est passionnante… et met en appétit ! Fort heureusement, vous avez déjà rendez-vous dans une ferme où la nduja, la saucisse de porc locale, est réalisée selon les procédés ancestraux : fumage naturel et assaisonnement lent à l’aide de poivre rouge séché au soleil. Un régal ! À l'arrivée à Tropea, installation pour deux nuits dans votre nouvelle adresse.
Pour prendre le pouls de la ville, difficile de faire mieux que votre résidence du XIXe siècle plantée sur une piazza du centre historique. Sertie d'échoppes, bars et restaurants, la place est l'assurance d'une immersion rapide dans la ferveur italienne. Et quand celle-ci se fait trop forte, faufilez-vous jusqu'à votre refuge : les espaces y sont douillets et d'une colorimétrie réconfortante. La pièce maîtresse de la maison est sans aucun doute le toit-terrasse où est servi un revigorant petit déjeuner.
En option - Croisière entre Tropéa et Capovaticano.
Route pour l'aéroport de Lamezia Terme en longeant une dernière fois la Côté des Dieux. Restitution de la voiture de location et vol international retour.
