Son art de vivre un peu bohême, sa nonchalance arty, ses vieux trams sautillants donnent à la ville ce charme si particulier. Entre pâtisseries rétro et musée du design, la « Ville blanche » est inépuisable.
Lorsque l’automne tombe doucement sur Lisbonne, la lumière est encore là, différente de celles des autres villes. Peut-être parce que l’eau est partout. Celle du fleuve, celle de l’océan, tout proches, qui donnent au climat sa douceur. Monter-descendre. Dans cette ville constituée, comme Rome, de sept collines, le mollet s’habitue vite à jouer à saute-pentes, à jongler de tram en tram. On flâne, sans se lasser de photographier les hautes maisons au soubassement tapissé d’azulejos. On va écouter du fado moderne à la Parreirinha de Alfama ; on fait le tour des pâtisseries pour une enquête comparative des « pasteis de nata », tartelettes saturées de crème tiède et saupoudrées de cannelle, un pêché de gourmandise ; dans le Bairro Alto, on passe de galeries branchées en boutiques de mode ; on se perd dans le délicieux Bairro dos Actores, moins touristique, avant de descendre vers Belèm respirer sur les quais toute l’aventure maritime du Portugal ; on reste sur le bord de mer pour avancer de quelques siècles en une station de tram et se retrouver dans le quartier d’Alcantara, une poignée d’usines en brique rouge transformées en complexe high-tech : la LX Factory, où studios de designers voisinent avec restaurants branchés et boutiques de créateurs. On hésitait entre un séjour à Lisbonne ou à Porto, on a sans doute fait le bon choix...
Le goût des nourritures simples
Petits bars, restaurants de poche : à Lisbonne on aime se réunir dans des espaces intimes. Goûter un cozido, sorte de pot-au-feu, au bar As Zebras de Combo ; pousser dans le Chiado la porte de Sea Me, qui ressemble à un magasin de vêtements et découvrir une poissonnerie où l’on déguste les produits de la mer dans une ambiance chic ; goûter chez 100 Maneiras, la cuisine gastronomique low cost et déjantée du Chef Ljubomir Stanisic ; boire un verre au Café a Brasileira où Fernando Pessoa sirotait son absinthe.
Le musée du design et de la mode de Lisbonne (MUDE)
Le Mude, Musée du design et de la mode, a pris la place de l’ancienne Banque d’Outre mer. Ambiance années 20 et salle des coffres en guise de lieu d’exposition. Ambiance squat sophistiqué. Incroyable.
Source : Instagram
Quels souvenirs ramener de Lisbonne ?
De Lisbonne, on rapporte des objets du quotidien, des couvertures tissées et des ustensiles de cuisine en fer blanc de chez A Vida Portuguesa ; de la conserveira de Lisboa, de précieuses sardines, dans des boîtes qui n’ont pas changé depuis 1930.
Les visites originales de Lisbonne
Tout le monde va à Belém pour visiter la tour et se ruer sur la célèbre pâtisserie envahie de touristes avides de pastéis de nata. Nous, on préfère se promener dans la Travessa do Marta Pinto, l’une des plus incroyables rues de la ville avec ses murs constellés d’hirondelles de céramique, puis voir une expo à la galerie Ermida de Nossa Senhora da Conceição, installée dans un ancien couvent. Enfin visiter le fameux CCB, centre culturel qui occupe un gigantesque bâtiment taillé dans la pierre calcaire et héberge une impressionnante collection d’art moderne et contemporain, au jardin, meublé d’œuvres de Joana Vasconcelos, sculptrice bohème, si portugaise.
Photographies
OLIVIER ROMANO