«Celui qui ne peut chanter une poésie n’est pas un Iranien » - à Shiraz, on se recueille sur le mausolée de l’immense poète soufi Hafez (1324-1389), avec une foule de jeunes gens, venus de tout le pays, et récitant ses ghazals, qui chantent l’ivresse du vin.
7h00
Mosquée Nasir-ol-Molk
On la surnomme la mosquée rose, pour ses mosaïques, à la couleur unique en Iran – une merveille architecturale, dans la sobriété parfaite de ses lignes et la sophistication de ses décors. Mais c’est surtout pour ses vitraux qu’on la visite : au soleil levant, la lumière frappant les vitraux de toutes les couleurs fait de la salle de prière un kaléidoscope.
Nathanaëlle Robillard
10h00
Persépolis
A une heure de route, sous un ciel bleu et soleil implacable, le gigantisme des palais en ruines. Escaliers monumentaux, colonnades plantées solitaires vers le ciel, peuples pétrifiés sur les bas-reliefs : Persépolis, antique cité des rois achéménides, détruite par Alexandre le Grand en 330 avant JC – un choc esthétique. A sa prise de pouvoir, Khomeiny avait condamné "l’idolâtrie", et un de ces ayatollahs, avait affrété des bulldozers pour raser le site : les bulldozers ont été chassés à coups de pierres par les habitants protégeant leur patrimoine ! Et aujourd’hui, le gouvernement a mis en place un programme de protection du site.
Pieter Jan De Pue/LAIF-REA
13h00
Pique-nique à Persépolis
Quelques pistaches, amandes et raisins secs, une salade chirazi – tomates, concombres, citron vert, fromage frais et bouquets d’herbes fraîches, menthe et coriandre, un samovar de thé : un pique-nique à l’iranienne à l’ombre des vestiges de Persépolis !
Jose Toscano/FOTOGLORIA-REA
14h00
Naqsh-e-Rostam
Un peu plus loin, Naqsh-e-Rostam, nécropole des rois achéménides : une autre vallée des Rois – les grands tombeaux cruciformes de Darius et Xerxès se dressent à flanc de falaise, creusés dans la roche.
Fotolia
17h00
Les jardins de Shiraz
Retour dans la ville, Chiraz est aussi la ville des jardins, des roses et des rossignols On en fait le constat dans le sublime jardin Jahan Nama, joyau du jardin persan ; et en Iran, le jardin est conçu comme un eden. Vert des cyprès, bassins turquoise, fraîcheur de l’eau, parfum des roses et des narcisses : après le sabel du désert à Persépolis, le jardin Jahan Nama semble bien être un paradis terrestre ! C’est aussi le repaire des hipsters, artistes et activistes shirazis. On flâne en leur compagnie à l’ombre des orangers, on se régale d’un sorbet à la rose et au safran. Tout aussi immanquable, on aime flâner dans le Jardin d'Eram... "Le Jardin du Paradis" en persan.
Jardin d'Eram - Fotolia
18h00
Mausolée du poète Hafez
Là aussi, des hipsters et des artistes, nombreux « pèlerins », venus de tous le pays, admirateurs du grand poète, convertis à ses ghazal, poèmes à rime unique, récits allégoriques à la gloire de l’ivresse du vin, et qui pleurent le poète comme on pleurerait un ami disparu. Des vieux sages, parfois derviches monnayent leur interprétation des vers du poète, que l’on tire au hasard dans une boîte : "Hafez nous aide à prendre les bonnes décisions".
Dietmar Denger/Laif-REA
20h00
Khoresh bademjan, spécialité iranienne
On dîne dans le patio d’une maison qâdjâre, au bord d’un grand bassin bordé de citronniers, on se régale des saveurs sucrées de la gastronomie iranienne, avec un khoresh bademjan, ragoût d’agneau aux aubergines, cardamome et riz safrané.
Jeremy Suyker
Photographie de couverture : Dietmar Denger/Laif-REA